Chapitre 37 || Année 6

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PDV de Hermione

Colère. Un sentiment que je ressentais souvent mais où je n'agissais jamais. Mais à ce moment, ce n'était pas mon problème, car mon visage était rouge de colère et que mon regard noir pouvait probablement tuer toutes les personnes qui s'attardaient trop sur mon chemin.

C'est à ce moment que je l'ai vu, ses lèvres collés contre celles de Daphné Greengrass. Pansy Parkinson, à quelques mètres d'eux, regardait le couple avec une expression blessée et sans doute quelques larmes sur les joues. J'aurai sans doute été désolée pour elle si je n'avais pas été au bord de l'explosion, prête à tout détruire autour de moi.

Au lieu de me retourner et de m'éloigner lorsque je les ai vu dans cette étreinte, j'ai marché droit vers eux, saisit le col de la robe du Serpentard et l'ai tiré en arrière. Je l'ai plaqué contre le mur, le même contre lequel il avait appuyé Daphné quelques secondes auparavant. Sauf que cette fois, c'était loin d'être aussi satisfaisant pour le blond.

J'avais ma baguette pressé contre sa gorge, mais j'ai légèrement réduit la pression en le voyant grimacer de douleur.

— Je pense que tu as une obsession pour moi, Granger, murmura Draco d'un ton menaçant.

— Si tu appeles une obsession vouloir te tuer à chaque instant, alors oui, c'est le cas, sifflai-je.

— Je pense que si tu penses à moi aussi souvent que tu le fais, alors c'est une obsession, ricana-t-il.

— Putain, tu es tellement obsédé par toi-même et tellement putain de naïf. Arrête d'essayer de tourner chaque phrase que les personnes prononcent sur toi à ton avantage. Mais puisque tu es tellement stupide, laisse-moi te le répéter : ce n'est pas une obsession, grognai-je.

Il était sur le point de répliquer quelque chose, mais j'ai enfoncé ma baguette contre sa gorge, coupant probablement sa respiration. Il réussit cependant à afficher un sourire narquois sur son visage et à hausser un sourcil, semblant me demander si c'était tout ce que je pouvais faire.

J'ai rangé ma baguette et ai attrapé le blond par le cou, le plaquant contre le sol, un sourire mauvais qui ne m'appartenait pas sur le visage. Je me suis assise sur lui et lui ai balancé mon poing dans le visage, le faisant jusqu'à ce que du sang coule de son nez.

J'ai alors réalisé que les deux Serpentardes avaient disparus. Je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver un bref sentiment de gratitude à l'égard de Pansy pour avoir éloigner la Greengrass.

J'ai reporté mon attention sur le garçon en-dessous de moi, qui me lançait un regard aussi noir que possible.

— Lâche-moi, sale Sang-de-Bourbe, grogna-t-il.

— Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu as cassé le nez de Harry ? Et pire que toi, pourquoi tu t'es montré aussi lâche en le faisant alors qu'il était paralysé ? demandai-je, mon regard sans doute aussi mortel que le sien.

— Et toi, pourquoi tu as cassé le mien ? demanda-t-il en s'éloignant de moi.

— Eh bien, c'est simple. C'est parce que je te déteste. Je me fiche que tu te fasses tuer par ton cher Seigneur des Ténèbres ou par ses si adorables adaptes, lui crachai-je.

Draco me jeta soudainement au sol, ses yeux autrefois narquois brillaient désormais d'une lueur meurtrière. Il passa sa main autour de ma gorge, la respiration haletante.

— Ne dis plus jamais ça, grogna-t-il. Et si tu veux vraiment savoir, tu seras celle qui te feras tuée par le Seigneur des Ténèbres pour être une sale Sang-de-Bourbe.

— C'est tout ce que tu as ? Parce qu'au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, Mangemort, je commence à y être habitué, ai-je dit, mentant à moitié.

— Très bien. Hermione Granger, tu es une personne qui ne mérite rien, une personne qui ne devrait même pas être en vie, parce que tout ce que tu fais est affecter le monde par ta présence. La seule raison pour laquelle les gens supportent ton existence est pour qu'ils puissent profiter de toi et de ce que ton foutu cerveau produit. Et aussi, tu as peut-être raison en disant que tu y es habituée, mais bon, c'est seulement la vérité. Alors oui, tu es une Sang-de-Bourbe, rien d'autre qu'une sale Sang-de-Bourbe. Quelqu'un qui ne mérite pas sa magie et ne devrait même pas être sur terre, car ils font honte à la communauté sorcière. Quelqu'un même pas pour un travail, parce que non seulement tu échouerais lamentablement, mais aussi parce que tu gacherais tout dans un rayon de cinq cents mètres.

Il ne s'est pas arrêté quand les larmes ont commencés à couler sur mes joues. Il ne se souciait même pas de m'avoir brisé. Mais je savais que le pire était à venir, et bien sûr, il est venu.

— Le jour où tu mourras sera le jour où je serais enfin heureux. Et j'espère que je serai là et que ce sera bientôt, sourit-il, une lueur meurtrière dans le regard.

Je n'en pouvais plus. Il était allé trop loin. Je sentais mon corps entier se déchirer en lambeaux.

Je me suis relevé, le repoussant le plus fort que je le pouvais. Il a alors fait quelque chose que je n'aurai jamais imaginé. Il m'a durement giflé, laissant une marque sur ma joue brûlante. Des larmes de douleur commencèrent à se mélanger avec les autres.

Il n'a fait aucun geste pour s'excuser, mais j'aurais pu jurer l'avoir vu écarquiller ses yeux. Mais c'était probablement parce que je n'ai pas reculer devant son coup, ni quand il a de nouveau levé son bras.

Je l'ai juste regardé fixement, portant mes doigts à mes lèvres. J'ai alors senti un liquide couler sur mes lèvres et quant j'ai redescendu ma main pour observer mes doigts, j'ai aperçu du sang qui avec coulé sur ma paume.

Je ne savais pas comment réagir face à ce mec. Ce mec, que j'aimais depuis mes onze ans, m'avait violemment frappé au visage. J'ai donc fait la seule chose qui me venait à l'esprit, même si elle consistait en réalité en deux choses.

La première, courir. Et c'est ce que j'ai fait.

J'ai couru dans la direction opposée, jusqu'à la tour des Gryffondor. J'ai saisi ce dont j'avais besoin, puis je suis reparti sans croiser personne. J'ai continué à courir jusqu'à la tour d'astronomie, m'arrêtant à l'entrée pour regarder le flacon d'analgésiques moldus que j'avais à la main. J'ai ouvert le flacon et j'ai mis tous les comprimés dans ma bouche, les avalant avec la bouteille d'eau que j'avais aussi apporté.

J'ai jeté la bouteille vide par terre et me suis dirigé vers la rambarde du bâtiment, glissant mes jambes jusqu'à ce que je sois assise sur la fine balustrade.

C'était la deuxième partie. Auto-destruction.

Et je suppose que tout le monde a ce commutateur dans la tête, chacun configuré pour avoir une façon différente d'agir. La plupart des commutateurs sont laissés seuls ; ignorés.

Mais pas le mien.

Le mien avait été allumé et il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière

Alors, malgré ma voix que j'ai entendu qui criait mon nom, ou peut-être la voix que j'ai imaginé, j'ai sauté.


remember me [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant