Chapitre 41 || Année 6

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PDV de Hermione

J'étais assise en face de Harry, dans les fauteuils de notre salle de commune. Ron étais assis à ma droite et Ginny de l'autre côté. Je fixai Harry d'un regard noir, alors que lui affichais un visage rempli de remords.

J'étais tellement en colère contre lui pour ce qu'il avait fait. Je voulais lui lancer tout un tas de sorts, mais je me suis abstenu parce que je savais que je ne devrais pas. Mais ça n'a pas empêché que le sentiment de haine que je ressentait emplisse au fil des secondes.

Il était tranquillement assis, ses yeux fixant un point au loin. C'est à moment-là que je lui ai jeté le livre que je tenais et me suis levé d'un bond. Son attention s'est immédiatement tourné vers moi alors que je le fixais d'un regard noir.

— Hermione, qu'est-ce…

— Ne fais pas l'innocent Harry James Potter. Tu sais exactement ce que tu as fais de mal ! Au lieu de faire la bonne chose et de t'en débarrasser, tu as gardé ce foutu livre qui a presque tué quelqu'un ! ai-je hurlé.

— Tu sais à quel point je regrette d'avoir jeté ce sort à Malfoy. Je le regrette tellement. Tu n'as pas idée de la culpabilité que…

— Je me fiche de ta culpabilité ou de ton regret…

— Tu vas te taire une minute, Hermione ? cria Harry. Comme je le disais, si je savais ce que ce sort faisait, je ne l'aurais pas utilisé. Mais il m'a attaqué en premier, Hermione, et ça a été un simple réflexe de lui jeter le premier sort qui me venait à l'esprit !

— Ce que tu ne comprends pas Harry, c'est qu'il avait peur. Tu l'as croisé à un moment où il était vulnérable, un état dans lequel personne ne l'avait vu auparavant. Et c'est toi, parmi tous les élèves et parmi ses ennemis, qui l'a vu. Toi, Harry Potter, le Survivant et le garçon qui a en quelque sorte gâché sa vie ! rétroquai-je.

— Oh, alors maintenant c'est de ma faute si son père n'a pas pu faire le travail que son cher maître lui a confié ? Il est autant à blâmer que moi Hermione, et tu le sais très bien, dit Harry d'une voix dure.

— Comment t'es-tu senti quand Ron est presque mort dans les mains de Malfoy, comme tu le prétends ? Et bien, Malfoy a des amis et comment penses-tu qu'ils se sentiraient en sachant que leur meilleur ami est presque mort entre les mains de Harry Potter ? Et tout ça parce qu'il ne pensait plus qu'à ce stupide et dangereux livre de potions qu'il n'abandonnera jamais ! ai-je craché.

— Laisse-le tranquille, Hermione ! hurla soudainement Ginny en me fusillant du regard.

Mais au lieu de me taire et de m'asseoir, je me suis retourné et me suis précipité vers la sortie de la Salle Commune, ne me retournant qu'au moment où je m'apprêtais à sortir.

— Je ne vous reconnais plus.

J'ai jeté un regard noir à Harry et Ginny, sans épargner Ron. Puis je suis sorti en trombe de la pièce pour me diriger dans les couloirs froids.

Je pouvais sentir mon visage brûler de colère alors que j'essayais de rester calme et de ne pas briser tout ce qui se trouvait à porté de main, à savoir les statues et les peintures qui tapissaient les couloirs. Je me suis glissée dans l'infirmerie, m'assurant que ni Mme Pomfresh ni Rusard ne m'avait vu, puisque le couvre-feu était déjà passé.

Je me suis dirigé vers son lit, m'agenouillant à côté de lui. Ses yeux argentés se fixèrent sur les miens pendant quelques secondes avant qu'il ne reporte son regard sur le plafond. Il avait une seule cicatrice sur la joue, la ligne rouge contrastant avec sa peau pâle.

Il avait l'air si paisible à ce moment-là, malgré tout ce qu'il c'était passé. J'ai regardé son corps couvert de bandages. Sa poitrine étaient couvertes de cicatrices rouges et énormes. Chacune d'elles étaient longues et dentelées et tout ce que je voulais faire était de les embrasser pour qu'elle guérisse. Malheureusement, le monde dans lequel nous vivions n'était décidément pas un conte de fée.

— Comment tu te sens ? ai-je demandé à voix basse.

— Merdique, a-t-il soupire en tournant la tête pour me regarder.

— Ça fait mal ? ai-je demandé en passant légèrement mon doigt sur l'une des cicatrices.

— Un mal de chien, grimaça-t-il.

Je me suis retenu de sortir ma baguette et d'exécuter tous les sorts de guérison que je connaissais, juste pour qu'il se sente mieux.

— Je suis désolée pour ce qu'il a fait, marmonnai-je.

— Ce n'est pas de ta faute. C'est juste que cet idiot de Potter voulait redevenir tout puissant, grogna Draco.

— J'ai essayé de lui parler, de lui dire que tu as aussi des émotions, mais il ne comprend tout simplement pas, soupirai-je.

— C'est bon, je vais bien, fut tout ce qu'il répondit.

— Tu vas bien ? ai-je répété. Tu as failli mourir ! Et je ne sais pas ce que j'aurais fait si ça avait été le cas.

Il m'a regardé et m'a fait un léger sourire.

— Ça ne sert à rien d'y penser, maintenant. Je suis toujours là, et je respire. C'est tout ce qui compte, n'est-ce pas ? dit doucement Draco.

— Pourquoi tu pleurais, Draco ? ai-je demandé.

J'ai attrapé sa main, ignorant les étincelles que j'ai ressenti lorsqu'il referma ses doigts autour des miens.

— Tu le sauras bientôt, murmura-t-il.

J'ai hoché la tête et posé ma tête sur son lit, ma main toujours dans la sienne. J'ai fermé les yeux pour stopper les larmes qui emplissaient déjà mes yeux. Je comprenais maintenant comment il avait dû se sentir quand j'ai failli mourir, parce que je le ressentais à mon tour. C'était un sentiment d'impuissance, lorsque vous êtes dans une situation que vous voulez à tout pris arranger, mais vous savez que vous ne pouvez pas.

Il tendit la main et repoussa quelques mèches de mes cheveux derrière mon oreille. Le bout de couverture qui masquait son bras gauche tomba, dévoilant ce que je pensais déjà être là.

Je me suis assise, mais au lieu d'avoir peur comme ça aurait dû être le cas, j'ai ressenti de la douleur. Sa douleur.

— Draco, ai-je haleté, mes yeux toujours fixés sur sa marque tatouée à l'encre de jais sur sa peau.

Il a suivi mon regard et dès qu'il a vu ce que je regardais, il a rapidement couvert son bras sous la couverture.

— Merde, murmura-t-il en fermant brièvement les yeux.

— Draco, c'est…

— Vas-t-en. S'il-te-plaît, chuchota-t-il, d'un ton implorant.

J'ai gardé mon regard sur lui alors que je me levais à contrecœur, les larmes que avais tant essayé d'arrêter coulant librement sur mon visage. J'ai regardé son visage s'affaiser, ses yeux gris évitant mon regard.

Je me suis penché et l'ai embrassé sur le front avant de sortir de l'infirmerie. J'ai regardé en arrière une dernière fois, et me suis aperçu que des larmes coulaient aussi sur ses joues pâles.

remember me [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant