Chapitre 42 || Année 6

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PDV de Draco

Deux jours. Deux jours avant que ça n'arrive. Deux jours avant sa mort.

Je pouvais sentir ma marque me brûler, mais c'était aussi le cas pour mes yeux, causé par les larmes que je refusais de laisser sortir. L'armoire que j'avais tenté de réparer durant toute ma sixième année était fin prête. Néanmoins, je n'avais osé parler à personne de mon projet ni de ce qui allait se passer ce soir-là. Pas même à elle.

— Draco !

Je me suis retourné en entendant une voix m'interpeller.

Là, à quelques mètres de moi se trouvait la fille que j'aimais. Elle n'avait plus ses cheveux touffus et ses dents de lapin, ni sa silhouette cadavérique. Elle était à nouveau elle-même, à l'exception d'un léger changement de personnalité que seul moi avait remarqué.

Des que mes yeux ont croisé les siens, je me suis immédiatement retourné, ne voulant pas qu'elle s'aperçoive de l'état dans lequel je me trouvais. Hermione a continué à m'appeler mais j'ai continuer à l'ignorer. Tout à coup, je me suis figé.

J'ai essayé de me retourner, mais je n'y arrivais pas. C'est alors que ça m'a frappé : elle m'avait stupefixié.

Une fois arrivait à ma hauteur, elle annula le sort après s'être assuré que je ne pouvais plus partir. Je n'ai pas pu m'empêcher de me dire qu'elle était vraiment à la hauteur de son titre, certains jours.

— Draco, pourquoi as-tu si peur de moi ? demanda doucement Hermione.

— Peur, Granger ? Je ne crois pas.

Je mentais. La vérité était tout autre : j'étais terrifié à l'idée de lui faire du mal ou de la perdre.

— Draco, tu n'as pas besoin de jouer au dur avec moi. Je te connais, chuchota-t-elle en plaçant sa main douce et chaude sur ma joue.

Je n'ai pas pu contrôler la soudain vague de colère et de tristesse qui m'a envahie. Des larmes ont commencé à couler sur mes joues alors que ma respiration se transformait en sanglots et que mon corps tremblait.

Hermione enroula ses bras autour de moi. Elle ne dit rien et ne fit aucuns gestes. Au fond, c'était exactement ce dont j'avais besoin : quelqu'un qui ne jugeait pas un Malfoy pour pleurer.

Au bout de quelques minutes, mes sanglots ne s'étaient toujours pas arrêtés. Au contraire, ils semblaient avoir doublés de puissance.

Hermione recula. Je pensais qu'elle allait se contenter de rester là à me regarder pleurer, quand elle attrapé mon bras gauche et a remonté la manche.

J'ai fermé les yeux, honteux de voir cette marque qui me définissait à présent. Mais Hermione fit exactement le contraire de ce à quoi je m'attendais. Au lieu de me blesser ou de s'éloigner, elle a commencé à tracer les contours du bout des doigts, me faisant frissonner.

— Hermione, arrête. Tu es trop pure.

J'ai soupiré et tiré sur ma manche, ignorant les larmes qui continuaient à couler sur mes joues.

— Et tu es juste un garçon. Un garçon qui n'a rien fait pour mériter ce destin. Un garçon qui ne se rend pas compte que ce n'est pas une stupide marque qui le définit, mais ce qu'il a à l'intérieur.

Elle sourit, mais ses yeux étaient remplis de larmes.

— Je ne suis pas bon. Je vais te ruiner. Je pourrais te faire du mal, j'ai sangloté.

— Je sais que non, et c'est tout ce qui compte, marmonna Hermione alors que des larmes commençaient à couler sur ses joues.

— Je ne supporte pas l'idée de te perdre. Je veux dire, tu compte trop pour moi pour que je te laisses faire confiance à quelqu'un comme moi ! me suis-je écrié.

remember me [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant