Chapitre 44 || Année 7

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PDV de Hermione

Je soupirai en descendant les marches du Terrier pour me rendre dans la tente qui servirait de réception au mariage, alors que ma robe lilas battait contre mes jambes. J'ai regardé autour de moi et ai posé mes yeux sur ceux émeraudes d'Harry, puis sur les iris bleues de Ronald Weasley. Je lui ai fait un petit sourire, alors qu'il se tenait là, me fixant. Mais au lieu de sentir mes joues rougir et les papillons dans mon ventre, comme c'était le cas l'année dernière, je n'ai rien senti.

Je me suis retourné et ai marché au hasard, essayant d'éviter les personnes que je connaissais, qui pourrait avoir envier de me parler. Contrairement à eux, je voulais me retrouver seule. Mais j'ai alors senti quelqu'un attraper mon bras alors que j'atteignais le buffet. J'ai légèrement tourné la tête et ai aperçu les cheveux roux de la plus jeune des Weasley alors que celle-ci m'entrainait vers l'extérieur de la tente, puis de l'autre côté du Terrier, là où il n'y avait personne.

— Ginny, s'il-te-plaît, dis-moi pourquoi tu m'emmènes ici alors qu'on devrait être au mariage de ton frère et Fleur, exigeai-je

La Weasley soupira, visiblement agacée à l'idée que la française fasse bientôt partie de sa famille. Mais son expression maussade se transforma rapidement en un sourire narquois alors qu'elle me murmurait :

— Tu verras.

Elle a repris sa marche, aggripant toujours mon bras et s'éloignant de plus en plus du Terrier. Tout à coup, j'ai aperçu une silhouette au loin.

— Ginny ? j'ai demandé, méfiante.

Mais elle s'est contentée de se tourner vers moi et de placer son doigt sur mes lèvres avant de continuer son chemin, bien plus rapidement qu'avant.

Il nous a fallu deux minutes pour atteindre l'inconnu, même si je me doutais que Ginny savait qui c'était. La personne portait un simple sweat à capuche noir et un jean. Il était dos à nous et avait sa capuche, de sorte qu'on ne puisse pas voir de qui il s'agissait.

— C'est bon, je l'ai, dit simplement la rousse à la silhouette.

— Ginny…

Mais je me suis arrêté lorsque l'homme s'est retourné vers moi. Il planta ses yeux gris dans les miens alors que ses mèches platines tombaient sur son visage.

— Draco, soufflai-je.

J'ai étouffé un sanglot alors que je courais vers lui. Je l'ai enlacé et ai placé ma tête sur sa poitrine alors qu'il enroulait ses bras autour de moi.

— Tu m'a manqué, sanglota-t-il.

Il posa sa tête dans le creu de mon cou alors que je me collais encore plus à lui, mes larmes dévalant mes joues.

— Moi aussi, répondis-je avant de m'écarter pour pouvoir poser mes lèvres contre les siennes.

Nous essayons tous les deux de contenir nos sanglots alors que nous nous embrassions avec passion.

Ginny était depuis longtemps oubliée. Nous étions accrochés l'un à l'autre, nos lèvres ne se quittant pas car nous savions que nous en avions besoin.

Draco recula lentement, des larmes coulant librement sur ses joues pâles. J'ai ôté sa capuche pour voir tout son visage ainsi que ses cheveux clairs, plus fins que la dernière fois que je l'avais vu.

— Qu'est-ce que tu fais là ? ai-je demandé alors qu'il tenait mon visage dans ses mains.

— Je ne pouvais pas rester loin de toi sans savoir si tu es en sécurité ou non. Et… je pense qu'il le sait. Il me regarde étrangement pendant certaines réunions…

Il s'interrompit.

— Il t'a fait quelque chose ? ai-je demandé, ma voix plus aiguë que la normale.

— Eh bien, je ne sais pas, murmura-t-il. Je me suis réveillé hier matin avec ces ecchymoses.

Il souleva son pull, révélant son ventre. On pouvait voir les deux cicatrices que lui avait causé le sortilège Sectumsempra qu'on lui avait lancé : l'une directement sur son ventre et l'autre montant jusqu'à sa poitrine. Mais là, tapissant son torse tout le long de sa hanche jusqu'à sa clavicule, il y avait d'énormes contusions, bleues et noires.

J'ai laissé échapper un léger halètement en les voyant, et j'ai pu entendre Ginny, au loin, produire la même réaction. Mais alors, une pensée logique m'a frappé, me calmant légèrement.

— Draco, il ne ferait pas ça. Il te tuerait ou te tortuerait, mais ne te ferait pas des bleus comme ça. Et si il avait ordonné à un de ses disciples de te faire ça, ça n'aurait pas été de simples ecchymoses, l'ai-je rassuré, masquant ma propre peur.

Il hocha la tête, ses yeux toujours fixés sur les miens. Je soupirai alors, décidant de ne plus lui cacher la vérité.

— Draco, je pars à la chasse aux Horcruxes, lui dis-je d'un ton catégorique.

Dire que Draco était surpris était un euphémisme. Il se tenait là, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Je pouvais voir la peur sur son visage alors qu'il essayait visiblement de dire quelque chose, malgré ses bégayements.

— Quoi ! Tu ne peux pas faire ça ! Hermione, tu sais à quel point ce serait dangereux, même avec tes meilleurs amis à tes côtés ?! s'écria-t-il en saisissant mes épaules.

— Je sais, mais je dois le faire. Et plus vite nous le ferons, plus vite cette stupide guerre se terminera et alors nous pourrons nous revoir et être à nouveau ensemble, expliquai-je doucement.

Draco me regarda d'un air dévasté. Ses yeux étaient remplis de larmes, et pour une fois, il ne portait plus son masque imperturbable. On pouvait voir chaque émotion qu'il ressentait sur son visage.

— Je t'aime trop pour te perdre, murmura-t-il.

Il se précipita vers moi et combla le petit espace entre nos deux bouches. Il fallu attendre quelques minutes avant que nous nous séparions. Les larmes coulaient à nouveau sur nos deux visages.

— Je dois y aller maintenant, avant que les gens commencent à se demander où on est avec Ginny, murmurai-je.

Je n'aurais pas voulu avoir à la dire ; je n'aurais pas voulu avoir à le quitter.

Draco soupira et hocha la tête à contrecœur. Il s'ecarta légèrement de moi, mais garda ma main dans la sienne.

— J'ai oublié de te dire, murmura Draco avec un léger sourire. Tu es si belle ce soir.

— Et tu n'es pas mal non plus avec cette tenue moldue, ai-je gloussé.

Son sourire s'est agrandi, et tout a semblé s'éclairer autour de nous.

— Je t'aime Hermione Granger. Et n'ose pas oublier cette promesse qu'on s'est fait, il y a quelques mois, exigea-t-il.

Puis, il m'embrassa pour la troisième fois cette nuit-là. Cela n'a duré que quelques secondes, car nous savions tous les deux que nous devions aller retrouver nos familles, que ça nous plaise ou non.

— Je n'oublierais jamais. Je t'aime trop pour ça, murmurai-je en caressant doucement sa joue.

— Au revoir, Hermione, soupira-t-il.

— Au revoir, Draco, marmonnai-je en retirant à contrecœur ma main de son visage.

Draco fit un pas en arrière. Il remit en place la capuche de son pull, rendant son visage plus sombre et mystérieux dans la nuit qui nous entourait. Il sortait sa baguette pour transplaner, quand je l'ai arrêté.

— Je veux juste que tu sache que je ne détestais pas cette nuit-là, comme tu pensais que c'était le cas. Je te l'ai dis, je ne pourrais jamais te détester, souris-je doucement, en regardant son visage s'illuminer de gratitude et d'amour.

Il prit une profonde inspiration et disparut une seconde plus tard. Étonnamment, sa chaleur persistait encore dans l'air et l'odeur de menthe poivré qu'il a tendance à sentir ne s'estompait pas tout à fait.

remember me [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant