La mairie de Storybrooke constituait l'une des trois plus grandes bâtisses de la bourgade, avec le manoir de la famille King-Mills et la tour de l'horloge. Son imposante devanture en dissuadait plus d'un d'entrer sans rendez-vous. Pourtant, ce matin là, une tête blonde furibonde fit son irruption sans que rien ne puisse l'en arrêter. Même la secrétaire en sueur n'avait pu contrer la détermination d'Emma, à tel point qu'une nouvelle fois elle redoutait que Regina ne la renvoie.
— Non mademoiselle Swan vous ne pouvez pas...
Trop tard, Emma grimpait les marches deux à deux pour atteindre le bureau à l'étage. Parmi les nombreuses salles que comptaient l'immense édifice, Emma avait su immédiatement où se diriger. Elle reconnaissait les lieux que jadis elle avait foulé lors de son arrivée. Il lui avait impérativement fallut se présenter, tout le monde se connaissait alors une nouvelle tête ne passait jamais vraiment inaperçu. Encore moins dans une ville reculée et presque rayée de la cartographie. La porte était là en face d'elle avec l'écriteau « Mayor » qui lui signifiait bien qu'elle ne s'était pas trompée de bureau. La main tendue vers la poignée, elle n'avait pas étonnement pas oscillé, encore une fois là où tout le monde aurait fuit, Emma s'apprêtait à persévérer. Elle n'avait pas peur d'essayer parce-que quelque chose lui disait que Regina n'était peut-être pas celle qu'elle prétendait être.
Elle tournait la poignée et fut un instant étourdie de l'immensité de ce bureau qu'elle avait presque oublier. Couleurs damier, cela faisait un drôle d'effet lorsqu'on entrait, le choix était triste, un peu terne mais approprié. Du Regina tout craché. La décoration effaçait cet inconfort et renforçait l'idée que chaque objet avait bel et bien trouvé sa place pour meubler. Sans grande surprise, Emma tomba nez à nez avec une Regina excédée d'avoir été dérangée. La brune s'était immédiatement redressée non sans sursauter. D'emblée, ses sourcils s'étaient froncés et sa mâchoire s'était serrée. Emma le lisait dans son regard noir, cela allait barder. Au même moment que la brune s'apprêtait à aboyer, la secrétaire arrivait en courant derrière le fauteur de trouble, les joues essoufflées, les jambes pantelantes, manquant presque de faire tomber le dossier qu'elle maintenait fortement contre sa poitrine.
— Je suis désolée Madame le maire, Mademoiselle Swan est entrée... et je n'ai pas pu... elle... vous voyez...
— Vous êtes renvoyée, souriait Regina dont la veine saillante sur son front trahissait le calme de sa voix.
Depuis le début de son mandat, il était impossible de compter le nombre de secrétaires ayant réellement tenu plus d'une année. Regina les renvoyait à la pelle au moindre faux-pas, si bien, qu'en ces temps difficiles pour le marché du travail de l'Amérique, il lui était presque difficile de trouver du personnel compétent. Dépitée, Regina poussa un soupir avant de déposer son stylo de fortune sur le marbre de son bureau. Emma était restée debout, le cœur battant et les membres tremblants. Ses mains moites jouaient nerveusement avec la bandoulière de sa sacoche en cuir, elle se sentait soudainement coupable du licenciement de l'employée. Moins assurée que lorsqu'elle était arrivée, elle avait quitté son atelier en fin de matinée avec cette impulsivité, son sang n'ayant fait qu'un quart de tour dans ses veines. Un bulldozer que l'on ne pouvait arrêter, raisonner. Elle n'avait pas réellement prit le temps de réfléchir aux conséquences de son intervention, à vrai dire, elle était encore ébranlée par l'amertume des aveux de Leopold King. Elle se sentait presque redevable, comme si un tableau pouvait arranger l'histoire d'un couple dont l'adultère de l'épouse était prépondérant et connu de tous. Il en faudrait un peu plus pour recoller des morceaux brisés, néanmoins elle pouvait toujours essayer.
— Si c'est pour votre histoire de modèle, j'ai déjà décliné votre proposition, Mademoiselle Swan. Vous me faite perdre un temps précieux que je préférerai consacrer aux fêtes de fin d'années.
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La Couleur des sentiments
Fanfiction« Elle avait la douceur des couleurs chaudes et le caractère des nuances froides. Une part de lumière sommeillait en elle, d'un simple regard elle pouvait rallumer les étoiles. Les ténèbres qu'elle inspirait n'étaient qu'un bouclier que mes pinceau...