30. Epilogue.

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Ellipse de 6 jours.
PDV Rose :
Aujourd'hui était le grand jour, le jour du combat. J'étais stressée. Trop stressée même. J'allais revoir ma sœur pour la première fois depuis un an. J'avais peur, peur qu'elle m'en veuille de l'avoir laissé, peur de voir qu'elle avait grandi, peur qu'elle me rejette, peur de la voir triste. J'avais peur. Cette nuit avait été la nuit la plus longue de ma vie. J'avais vu chaque seconde, chaque minute, chaque heure passer sans pour autant que mes yeux se ferment. À vrai dire, Harry aussi n'avait pas beaucoup dormi non plus. Ces entraînements avec le coach s'étaient intensifiés. Il semblait aussi un peu inquiet mais à la fois sûr de lui.
Il était vers 8h du matin quand je décidais de me lever pour me préparer pour la journée. Comment devrais-je m'habiller ? Après maintes réflexions, je décidais de prendre une robe salopette en jeans et un pull noir. Je me munissais ensuite d'un collant résille et de mes fidèles Doc Martens. Donc après une douche rapide et m'être habillée, je pris la direction de la cuisine afin de me faire un thé. Alors que j'entrais dans la pièce, je fus surprise de voir mon frère assis autour de la table, la tête dans les bras. Je ne l'avais pas revue depuis que le coach lui avait dit pour Louise et je savais parfaitement qu'il avait eu besoin de partir pour extérioriser la nouvelle ou je pense qu'il essayait de la digérer. Je ne pouvais que comprendre ce qu'il ressentait. Je savais qu'il allait mal et au fond je m'en voulais. Je m'en voulais de lui avoir causé du tracas lors de ma dépression et de ne pas avoir été forte avec lui pour soutenir tout ce qui nous tombait dessus. Aujourd'hui je voulais lui montrer que j'avais changé et qu'il pouvait se reposer sur moi. Je me dirigeais vers lui et je posais ma main sur son dos dans un geste consolateur. Il releva la tête et je pouvais voir qu'il avait pleuré. Il semblait épuisé. Cameron se leva et m'attira contre lui. Un câlin. Ça faisait tellement longtemps que l'on ne s'était pas pris dans les bras. C'était surtout apaisant. Ma tête placée sur sa poitrine, je pouvais entendre son cœur battre doucement. La pluie venait de se lever et on entendait que le bruit des gouttes qui s'écrasaient contre les carreaux des fenêtres. Aujourd'hui allait être une journée spéciale.
Après que tout le monde ait fini de se préparer, nous prîmes la route vers le lieu de rendez-vous. Harry m'avait dit que c'était un endroit magnifique et que c'était un des amis du coach qui lui prêtait pour l'occasion. De ce que j'avais compris c'était un château au milieu des bois pour plus de discrétion. Un peu comme le manoir dans lequel on vivait depuis quelques temps. C'était dingue comme histoire. C'est vrai ! Jamais je n'aurais pensé vivre une histoire comme ça lorsque je suis arrivée ici. Je regardais Harry qui conduisait la voiture. Ses yeux étaient rivés sur la route et semblait concentré dans ce qu'il faisait mais je savais qu'il pensait au combat de tout à l'heure. Il devait peaufiner mentalement sa technique et sa stratégie. D'ailleurs, il avait tenu à absolument conduire. Le coach s'était alors résigné à la place passager et envoyait des messages sans doute à ceux qui étaient déjà sur place pour régler les derniers détails. Je me trouvais à l'arrière de la voiture, derrière la place passager. Au milieu se trouvait Cameron puis Manon. Il formait un couple marrant. Je ne les aurais jamais imaginés ensemble mais bon... au moins Cameron était au courant de ce que je lui ferai si il faisait du mal à ma meilleure amie. On était tous un peu nerveux.

Après trois heures de route, nous finissons par finalement prendre un chemin dans les bois encore. Et en effet, Harry avait raison. On arriva devant un magnifique château en pierre blanche. De petits rosiers grimpaient sur les deux rampes de l'escalier qui menait à l'entrée principale mais je doutais que le combat ce fasse dans cette si jolie demeure. En effet, Harry continua d'avancer sur le chemin pour s'enfoncer encore un peu plus dans la forêt. On arriva cette fois sur un petit manoir qui tombait un peu à l'abandon au vu de son apparence extérieure. Un lierre envahissant couvrait les murs ainsi que de la mousse. Les volets en bois avaient perdus leur peinture et leur vernis. Harry se gara un peu plus loin dans un garage en briques qui était un peu qui paraissait un peu plus entretenu que la bâtisse à côté. Dans le garage se trouvait déjà plusieurs voitures qui étaient toutes assez luxueuses. Je pensais alors que le garage avait été restauré pour éviter qu'il s'écroule un jour sur les voitures... Tout notre cortège venait d'arriver et tout le monde sortait de voiture petit à petit. Alors, quand le coach ouvra aussi sa portière nous sortîmes aussi à notre tour de la voiture. Harry récupéra son sac qui était dans le coffre avant de me rejoindre et de me prendre la main. Le stress commençait à s'intensifier : peut-être que Louise était déjà là ? Tout le monde paraissait concentré ou en pleine réflexion. Harry m'attira un peu plus contre lui et me fit un bisou sur la tête et je ne pus m'empêcher de sourire. Je savais qu'il faisait pour que je me détende un peu ce qui avait fonctionné pendant quelques secondes. Nous entrâmes dans la bâtisse et je fus époustouflée par ce qu'il se tenait devant moi : un immense escalier en fer à cheval descendait directement vers un grand hall qui était le sous-sol. En fait, le rez de chaussé où nous étions était une sorte de balcon qui donnait directement sur cette salle en bas. Les côtés du balcon n'étaient pas fermés et se continuaient en couloirs ouverts vers les extrémités du bâtiment. Le tout était en marbre blanc et noir et il brillait tellement que l'on pouvait presque voir son reflet dedans. Harry me lâcha la main et prit la parole : « Bon, je vais devoir te laisser car le ring est en bas. Cameron a pris les meilleures places pour pouvoir regarder.
- Heureusement, comme ça je pourrais t'encourager. dis-je avec un sourire en coin.
-J'espère bien. me répondit Harry.
-Tes vestiaires ne sont pas en bas ? lui demandais-je.
-Si enfin on n'y a pas accès d'en bas. Il y a juste les couloirs qui donnent accès directement au ring.
- D'accord. dis-je un peu déçu de ne pas pouvoir aller le voir juste avant le début du combat.
- Je sais, j'aurais aussi aimé que tu viennes juste avant...»
Je l'attirais dans mes bras et il me serra fort dans les siens. Je n'avais pas envie qu'il parte. Je voulais qu'il soit là avec moi, je voulais que tout ça s'arrête une bonne fois pour toute, je voulais être tranquille et ne plus me soucier de l'issue de ce maudit combat. John l'appela et Harry parti le rejoindre après m'avoir embrassé une dernière fois. Je le regardais s'éloigner doucement dans le couloir sans rien dire. Quelqu'un attrapa ma main et je savais que c'était celle de mon frère. Il me chuchota à l'oreille que tout allait bien se passer et j'avais envie de le croire. Alors, on prit la direction de la salle où était le ring. On descendait l'escalier et je restais toujours émerveillée par la beauté du lieu. A vrai dire, jamais je n'avais eu l'occasion de me rendre dans un endroit pareil. C'était assez impressionnant. Quelques personnes se trouvaient dans ce grand hall : certains attendaient pour des paris, d'autres devaient sûrement attendre des amis ou d'autres personnes. D'autres regardaient qui étaient présent sans doute pour rendre compte à leur chef de gang. Cameron continua de nous diriger vers le fond de cette salle. On entra dans un petit couloir sombre puis on descendit un petit escalier un bois. Une petite lumière qui clignotait était la seule source de lumière. En bas de l'escalier, deux hommes en costumes noirs semblaient filtrer les entrées. Cameron leur fit une tape amicale sur l'épaule et nous laissèrent passer. La salle avait l'ambiance d'une salle de concert : elle était éclairée par des lumières hautes mais des projecteurs éclairaient puissamment l'élément principal de la pièce qui était le ring. Celui-ci était en plein milieu de la pièce. Harry avait raison, deux couloirs débutaient a deux portes chacune a l'opposé de l'autre et arrivaient au ring. Cameron nous mena vers les premières places, juste devant le ring. Des personnes étaient déjà présente de l'autre côté du ring. Ce devait sûrement être nos opposants c'est à dire le gang de Franck. Je voyais que mon frère les regardait aussi mais qu'il regardait s'il y avait Louise. Malheureusement pour nous, elle n'était pas là et cela ne nous rassurait pas du tout. Le combat commençait dans trente minutes. On venait de s'asseoir et je stressais de plus en plus. C'est alors que je demanda à Cameron s'il voulait m'accompagner jusqu'au vestiaire d'Harry, et il accepta ne se sentant sûrement pas capable d'attendre trente minutes dans l'angoisse. Il fit un signe aux autres garçons pour leur dire que l'on partait. A nouveau Cameron prit ma main et m'emmena vers un petit escalier à la fin du couloir à droite du ring. C'était un escalier en colimaçon en pierre qui débouchait sur une grande salle d'entraînement. Sur la droite se trouvait le vestiaire. Celui-ci était fermé par une cloison avec une verrière sur la partie supérieure. En regardant à travers, je reconnus le sac à Harry posé sur le banc. Le reste de la salle était une pièce unique. Il y avait au plus près de l'escalier des machines de musculation en tout genre. Tout le mur du fond était recouvert d'un miroir. Mon regard tomba tout de suite sur le ring au fond de la pièce. Harry suivait méticuleusement son échauffement. John lui donnait ses derniers conseils. Puis Harry stoppa ses mouvements lorsque le coach lui tapa sur l'épaule et nous désigna d'un petit geste de la tête et muni d'un petit sourire en coin. Harry se retourna et s'avança vers nous. Il me prit dans ses bras et m'embrassa. J'appuyais ma tête contre son torse devenu chaud à cause de son échauffement cependant son cœur battait normalement. On se dirigea ensuite vers le vestiaire. Harry se passa un coup de serviette pour essuyer sa transpiration puis demanda à mon frère de lui resserrer ses bandes aux mains et remettre ses gants. Il enfila ensuite une sorte de petite veste sans manches satinée en noir avec écrit en gros dans le dos «STYLES». Je regardais la pendule accrochée au mur : dans cinq minutes le combat allait commencer. Je me retournais une dernière fois vers Harry pour le serrer dans mes bras et lui chuchoter un bon courage à l'oreille. Je redoutais ce qui allait suivre. Je voulais arrêter le temps. Malheureusement pour moi cela n'était pas possible. C'était donc avec regret que je quittais Harry pour rejoindre la salle avec Cameron. On reprit le même escalier en colimaçon que tout à l'heure mais dans le sens inverse. En vingt minutes, la salle s'était complètement remplie. Les places de l'autre côté su ring aussi mais je n'arrivais pas à voir qui il y avait. Il devait sans doute il y avoir le fameux Frank parmi eux. John, lui aussi avait trouvé sa place de notre côté et semblait songeur. Arrivés à nos places nous nous assîmes et je jetais à nouveau un regard en direction de nos opposants et je me figea au même moment où Manon prononça mon nom. Cependant, je restais immobile devant ce que je voyais en face de moi. Il y avait ma petite sœur de l'autre côté. Ma petite Louise. Elle pleurait. A mon tour, je ne pus retenir les larmes qui coulaient sur mes joues. Je sentais la colère monter furieusement en moi. J'espérais pour eux qu'il ne lui avait fait aucun mal car ils n'allaient pas s'en sortir comme ça. Je me tourna vers mon frère qui lui aussi avait le regard bloqué sur elle. Je pouvais clairement distinguer les muscles de sa mâchoire tellement il l'a contractait. Son poing posé sur sa cuisse était lui aussi très contracté, les jointures de ses doigts étaient toutes blanches. Puis il posa un regard sur moi et me rapprocha de lui avant de m'embrasser sur le front. Je posais ma tête sur son épaule. Il en profita pour essuyer les larmes à continuaient de dévaler mes joues. La lumière de la salle s'éteignit pour ne laisser éclairer que le ring. Je me sentais mal. Mal de voir ma petite sœur comme ça sans rien pouvoir faire pour l'aider. Toujours dans mes pensées et en train de m'affliger de réflexions en tout genre, je venais tout juste de remarquer qu'un homme venait de monter sur le ring. Celui-ci étant habillé avec un jean noir et une chemise à manches courtes blanches, j'en déduisais qu'il s'agissait de l'arbitre. Il appela ensuite le premier boxer qui était Andrew. Il arriva sur le ring en passant entre les cordes élastiques puis fit un tour du ring. On pouvait entendre dans la salle quelques personnes qui le soutenait mais ils semblaient peu nombreux. Celui-ci fit ensuite un arrêt devant nous. Je ne saurais quoi dire. Il y avait quelque chose de différent dans ces yeux. Cependant il reprit son tour avec un sourire en coin. J'avais envie de lui sauter dessus mais ma force de petit moineau n'était pas un avantage... Puis ce fut au tour d'Harry de faire son entrée. Mon cœur battait très vite. Celui-ci entra aussi dans le ring fit aussi un tour du ring puis s'arrêta aussi devant nous. Il me fit un clin d'œil puis il parti en direction de l'équipe. Arrêté devant eux, il fit une frappe dans le vide en leur direction et plus particulièrement vers un homme âgé d'une cinquantaine d'années. Ce devait être le fameux Frank. Harry avait déjà un avantage sur eux : les personnes dans la salle s'étaient enflammées depuis son arrivée et avaient hué l'équipe adverse. L'arbitre demanda à la salle de se calmer et à Harry de se préparer. Les deux boxeurs étaient tous les deux dans un coin opposé du ring et écoutaient les derniers conseils de leur coach. Pendant ce temps l'arbitre prit la parole via un micro qui descendait du plafond : « Mesdames et messieurs, bonjour ! Je vous souhaite à tous la bienvenue pour cet ultime affrontement entre les deux clans finalistes. Le premier boxeur à être entrer est Andrew ! Andrew représente le clan des Badblocks qui a pour chef Frank Abberline. Le deuxième clan, celui des Heartless est représenté par Harry ! Son coach John est aussi le chef de clan. Je rappelle à tous que cet affrontement va se jouer en une seule et unique manche qui s'achèvera par K.O. ou abandon. La récompense sera de plusieurs millions de livres (£) ainsi que des armes et un siège au Conseil de Londres.» Je restais muette. Je ne savais même pas que le clan avait un nom de clan... ni ce qu'était le Conseil de Londres alors je demanda à mon frère discrètement et il me répondit que c'était un conseil ultra privé entre les plus grands mafieux de la planète. C'était une grosse opportunité d'agrandir le secteur et de collaborer avec d'autres pour ainsi faire plus de profit. Puis l'arbitre reprit la parole : « Les paris sont maintenant clos. Boxeurs êtes-vous prêts ? Mettez-vous en place. Saluez-vous. Très bien, QUE LE COMBAT COMMENCE !!!!!». Le micro reparti dans les airs et l'arbitre s'écarta du milieu du ring pour laisser la place aux deux boxeurs. Les deux se tournaient autour s'analysant et cherchant les premières faiblesses de l'autre. Harry avait un regard carnassier. Ces yeux si verts d'habitude avaient pris une teinte beaucoup plus foncée. Andrew attaqua le premier mais Harry répliqua rapidement par un coup violent dans les côtes de l'autre ce qui lui coupa la respiration. Harry s'écarta pour lui laisser reprendre sa respiration mais Andrew le réattaqua par une multitude de coups. Harry se protégeait mais je devinais un sourire sur son visage. Sa stratégie devait fonctionner. En effet, au bout de quinze minutes, Andrew montrait déjà des signes de fatigue. Ses réflexes étaient moins rapides et ses coups étaient moins puissants. Quand à Harry, il semblait être dans son élément et pas trop fatigué comparé à l'autre.
Au bout d'une heure de combat, Andrew se montra vraiment faible en se laissant coller au filet du ring. Harry en profita alors pour lui donner une série de petit coups assez puissants et alors qu'Andrew essaya un dernier coup un peu à l'aveuglette, Harry lui asséna un uppercut qui le sonna et il s'effondra sur le sol plus de trois seconde.
K.O. Andrew venait de perdre et était allongé sur le sol, le visage tourné dans ma direction. Son regard s'encra dans le mien. Il y avait quelque chose que je ne comprenais pas. Je pouvais y lire de la tristesse mais aussi de l'empathie et de la reconnaissance. Peut-être que je me trompais mais il y avait quelque qui avait changé dans son regard et dans son attitude depuis que je le connaissais. Il fut ensuite évacué par des hommes en noir et transporté vers les vestiaires. Puis je regarda ensuite Harry qui encra à son tour son regard dans le mien. Quelle fierté ! Quel soulagement. Un sourire était accroché à ses lèvres ainsi qu'aux miennes. L'arbitre s'approcha de lui, lui prit le poignet et le leva en l'air en criant sans le micro « Et la victoire est pour les Heartless !». Toute notre équipe se leva en sautant de joie. Je regardais de l'autre côté du ring, en direction de ma sœur. Ils s'étaient levés et partaient dans la même direction que les hommes qui avaient emmenés Andrew. Le coach et Harry repartirent vers les vestiaires pendant que nous attendions que la salle se vide un peu avant de les rejoindre dix minutes plus tard. La salle était toujours la même que tout à l'heure mais elle semblait moins stressante que lorsque je l'avais vue pour la première fois. Puis Harry sorti des vestiaires avec un autre short. Son torse et ses cheveux étaient mouillés. Il devait sûrement sortir de la douche. Je ne pus m'empêcher de courir vers lui et de lui sauter dans les bras. Ses bras musclés et encore gonflés du combat me serraient contre lui et sa tête venait de se caler dans mon cou. Enfin, je pouvais le prendre dans mes bras. Je me reculais un peu de lui pour observer son visage. Il avait l'arcade gauche ouverte et sa joue droite était rouge mais elle commençait à virer au violet. Je passais mes doigts sur d'autres bleus qui commençaient eux aussi à se former sur son abdomen. Cependant il prit ma main et entrelaça nos doigts. Alors que John débriefait rapidement le combat, la porte de l'escalier s'ouvra sur deux hommes. Je devinais qu'il s'agissait de deux hommes à Frank car Harry serra ma main plus fort et se il se plaça devant moi. Puis soudain, je crus distinguer une petite silhouette derrière eux, est-ce que c'était... Je n'eus pas le temps de me poser plus de question que la silhouette se dégagea des deux hommes pour se précipiter vers nous. Je me dégageais à mon tour d'Harry pour la prendre dans mes bras. Ma petite Louise était là, avec moi, avec mon frère, elle était maintenant en sécurité. Cameron se rapprocha de moi et nous prit toutes les deux dans ces bras. Je sentais des larmes qui mouillaient mon cou mais je sentais aussi les miennes qui  dévalaient mes joues. John s'avança vers les deux hommes et ils s'échangèrent quelques mots avant de repartir. John revenait vers nous puis on se dirigea vers le vestiaire et on prit place sur le banc. Louise était toujours dans mes bras et elle tenait en même temps la main de mon frère. Harry était assis aussi à côté de moi et avait sa main sur mon genou gauche. Tous assis, le coach prit la parole : « Tout d'abord, je tenais à féliciter Harry pour son combat. Tu ne t'es pas laissé faire. Je suis très heureux que l'on ait pu récupérer la petite Louise et j'imagine que vous aussi. Cependant, je dois vous avouer quelque chose. Vous savez qu'Andrew avait décidé de changer de camp et de travailler avec nous en échange d'aides pour le traitement de la maladie de sa mère, commença John, alors je lui ai demandé de nous aider à gagner le combat et de s'assurer que la petite n'étais pas maltraité. Alors, il s'est occupé d'elle et a laissé gagner Harry.» Je fus sous le choc comme tout le monde d'ailleurs. Dans un sens, je m'en doutais. J'avais vu tout à l'heure que quelque chose avait changé en lui mais jamais je n'aurais pensé qu'il aurait pu faire ça, de plus pour nous. Je serrais un peu plus fort ma sœur dans mes bras. Peut-être que sa famille d'accueil la recherchait ? Peut-être qu'ils avaient lancé une alerte de disparition ? Dans tous les cas on ira avec mon frère leur rendre mais je voulais voir avec sa famille si l'on pouvait rester en contact. Après tout, on pouvait toujours essayer. Le téléphone du coach sonna et il nous laissa libre de faire ce que l'on voulait en attendant. Je regardais Cameron puis Harry puis tout le monde avant de prendre la parole : « Euh... écoutez. Je sais qu'Andrew à pas toujours été cool avec nous mais c'était parce-que il travaillait pour Franck et je pense qu'il voulait protéger sa mère. » Je commençais à parler et toute l'attention était sur moi. La main d'Harry s'était un peu crispée sur mon genou lorsque j'avais prononcé le nom d'Andrew. Mon frère me regardait mais je savais qu'il savait où je voulais en venir. Je repris alors la parole : « Je penses que chacun d'entre nous aurait agi de la même façon pour protéger la personne qu'il aime, que ce soit une personne de sa famille ou une personne que vous aimez. C'est pourquoi, je voudrais que l'on aille remercier Andrew pour ce qu'il a fait pour nous. Je sais qu'il n'est pas irréprochable non plus mais il n'était pas obligé de le faire. » Cameron prit à son tour la parole « C'est vrai, je suis d'accord. Bien sûr que je ne lui pardonne pas d'avoir agressé les filles dans la rue mais je lui suis reconnaissant pour Louise. On ne vous demande pas de devenir meilleurs amis mais lui faire savoir qu'il a su faire un premier pas vers nous donc à nous de faire aussi un pas vers lui.
- Ok. Il devra néanmoins prouver qu'il a sa place parmi nous plus tard. lui répondit Harry.
- Bien sûr. »
On prit alors tous la direction de la sortie du vestiaire pour se diriger vers le vestiaire d'Andrew. On était alors redescendu dans la salle du ring pour remonter aux vestiaires du clan adverse. Alors que l'on s'apprêtait à monter le même petit escalier en colimaçon, John nous stoppa dans notre élan afin de nous signaler qu'Andrew avait été emporté vers la cellule médicalisée pour recoudre ses plaies et rester en observation le temps qu'il se remette un peu. Cependant il n'avait le droit pour l'instant à aucune visite. Je fus un peu déçu de ne pas pouvoir aller le voir et lui dire en face que je le remerciais d'avoir veillé sur Louise. Mais Cameron sorti un stylo de sa veste et alla chercher de quoi écrire. La feuille était le verso d'un tract promouvant le combat final. Il y écrivit : « Andrew, Je vais aller droit au but avec toi : même si je ne te porte pas dans mon cœur pour les raisons que tu connais, on voulait, moi et Rose mais ainsi que tout le groupe, te remercier pour avoir protégé Louise et de nous avoir laissé gagner dans ce but même si de toute façon on aurait gagnés. Je te conseille de vite te remettre sur pieds car il y a du boulot qui t'attend. Cameron, Rose et tout le groupe. ». Mon frère plia le papier après l'avoir lu à tout le monde et le confia au coach pour qu'il lui donne. John nous indiqua aussi que l'on pouvait rentrer au QG afin de nous reposer un peu avant de fêter la victoire avec tout le monde le soir même. Alors on prit la direction de la sortie. Je restais toujours admirative de cette bâtisse qui mêlait modernité, chic et le côté un peu rustique par son extérieur. On regagna le garage et on monta dans la voiture. Je mettais devant et Harry avait reprit le volant. Louise était derrière et se tenait entre Manon et Cameron. Elle semblait avoir moins peur. On reprit le chemin en terre mais cette fois dans le sens inverse avant de regagner la route et le QG. Désormais, une nouvelle vie s'offrait à nous.

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