PDV : NiallCe matin, dès l'aube, je me lève avec une idée précise en tête : rendre visite à ma mère. Contrairement à ce qui était prévu hier, notre escapade a été annulée.
Après m'être préparé, je propose aux garçons de m'accompagner. Leur réponse positive ne se fait pas attendre, et c'est ainsi que nous nous mettons en route tous ensemble.
\Éclipse du trajet/
Une fois rentré chez moi, je remarque que ma mère est déjà partie travailler. Apryl doit être dans sa chambre. Je propose aux gars de se rendre au salon pendant que je vais vérifier s'il y a quelque chose à manger dans la cuisine. En fouillant un peu, je découvre un petit carnet que j'ouvre par curiosité, et ce que je lis me choque profondément. Je demande aux gars de venir voir.
\Début de la lecture/
Salut, je m'appelle Apryl Horan, et je suis ici pour te livrer toute l'histoire. Je veux te dire pourquoi tout a dérapé si rapidement et comment j'en suis arrivée là. Si tu lis ces mots, c'est que, d'une manière ou d'une autre, tu es impliqué dans cette situation.
Il est difficile de supporter que des personnes que tu aimes puissent penser des choses horribles à ton sujet, surtout lorsque toi seul connais la vérité. Après tout, c'est moi qui ai vécu cette histoire, pas toi. Alors pourquoi propager de fausses rumeurs, attirant sur moi les regards accusateurs, les insultes, et pire encore, les moqueries, les coups, et le harcèlement ?
Je veux que ça cesse. J'ai besoin que tout s'arrête, maintenant. Vous ne réalisez même pas combien vous me faites souffrir, en commençant par toi, Niall. Tu m'as abandonnée au moment où j'avais le plus besoin de toi, au moment le plus crucial de ma vie. Tu m'as rabaissée plus bas que terre pour ensuite me jeter et partir vivre ton rêve. Je ne t'en veux pas d'avoir poursuivi tes rêves, mais je t'en veux de t'être servi de moi pour les atteindre.
Allez-y, continuez à m'insulter, à me frapper, à me rabaisser. Mais le jour où un malheur surviendra, un suicide ou autre, vous ne rirez plus. Si vous continuez, je ne pourrai plus tenir, je suis déjà à bout. Ce qu'il m'a fait me hante, il m'a tout volé. Tôt ou tard, la vérité éclatera. Mais que je sois là pour vous la dire ou non, cela ne changera rien.
Vous ne savez rien de moi. Mon frère non plus. Je ne suis pas bien dans ma peau, je déteste mon corps. Je le vois encore me toucher, rire sadiquement en me frappant. Ces pensées ne me quittent pas, elles me hantent. Il est si facile de cacher la douleur, de sourire faussement devant sa famille et de faire croire que tout va bien. Mais tout cela, c'est votre faute.
Mon frère ne sait rien de ma vie, et vous non plus. Rien n'a changé depuis longtemps. J'ai tout perdu sans avoir rien su faire. Pourquoi persistez-vous à m'envoyer des messages me traitant de tous les noms, à graver des insultes sur les murs des toilettes du lycée ? Toutes ces étiquettes me poursuivent depuis des années, simplement parce que je ne suis pas assez bien pour être la sœur de Niall. Je ne peux compter sur personne.
\Fin de la lecture/
Une larme se mit à couler sur ma joue, suivis de plusieurs.
PDV : Apryl
Je me réveille en sursaut à cause d'une douleur intense dans mon bras. Quelle galère ! Je me rends compte que je me suis endormie sans désinfecter mes poignets et sans nettoyer le sang qui maculait le sol. Je me lève, en proie à un mélange de frustration et de résignation, et commence par essuyer soigneusement le sang par terre. Ensuite, je prends le temps de désinfecter mes bras, en grimaçant à chaque contact du désinfectant avec ma peau blessée.
Après cette petite séance de nettoyage, je décide de m'habiller simplement, optant pour des vêtements confortables et discrets. Une fois prête, je descends les escaliers avec une lenteur calculée, prenant soin de ne pas réveiller de douleurs supplémentaires.
En arrivant au rez-de-chaussée, je remarque que la maison est étrangement silencieuse. Ma mère est déjà partie travailler, comme d'habitude, et mon idiot de frère est encore une fois partie me laissant. Il a le don de me laisser seule, une compétence dans laquelle il excelle. Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je me dirige vers la cuisine, toujours perdue dans mes pensées.
C'est alors que, levant la tête, je le vois. Mon frère, assis à la table de la cuisine, tenant mon cahier dans ses mains. Mon cœur s'arrête un instant. Attends, quoi ? Il est là avec mon cahier ? Quelle ordure ! Une vague de rage me submerge, et sans réfléchir, je me précipite vers lui. Arrivée à sa hauteur, je lui arrache le cahier des mains avec une force que je ne me connaissais pas. Je le regarde droit dans les yeux, mon regard sombre et plein de colère, un mélange de trahison et de frustration bouillonnant en moi.
Il reste interdit, sans voix, face à l'intensité de mon regard. Les mots me manquent tant ma fureur est grande. Ce cahier, mon journal intime, est la seule chose qui garde une trace de mes pensées les plus profondes, et le voir entre ses mains me révolte. Mon frère, incapable de comprendre la gravité de son acte, me fixe avec un mélange de surprise et de défi, aggravant encore ma colère. La tension entre nous est palpable, comme un orage prêt à éclater.
Apryl : MAIS JE N'Y CROIS PAS ! TU TE FOUS DE MOI OU QUOI ? TU TE PRENDS POUR QUI ? Criai-je en balançant un verre par terre. QUI T'A PERMIS DE LIRE ÇA, HEIN ? Continuai-je en lui lançant tout ce qui me tombait sous la main, ma rage décuplée par l'humiliation et la trahison.
Une petite voix dans ma tête, celle de la raison, essayait de me ramener à la réalité.
Conscience : OK, Apryl, calme-toi, tu vas finir par le blesser.
Mais c'était peine perdue. La colère en moi était comme un incendie incontrôlable. Je n'arrivais pas à me calmer, pas après ce qu'il avait fait. Il n'avait aucun droit de lire mon cahier, aucun droit de violer ainsi mon intimité.
Niall, mon frère, reculait sous la pluie d'objets que je lui lançais.
Niall : APRYL, ARRÊTE ! Cri a-t-il, sa voix tremblant d'une peur qu'il essayait de masquer par l'autorité.
Mais ses mots n'avaient aucun effet sur moi. Chaque objet que je lançais, chaque cri que je poussais, n'était qu'une tentative désespérée de faire comprendre à quel point il m'avait blessée.
En voyant son visage, déformé par la peur et l'incompréhension, une partie de moi voulait s'arrêter. Une partie de moi savait que j'allais trop loin, mais la douleur et la trahison étaient plus fortes. Comment osait-il ? Comment pouvait-il lire mes pensées les plus intimes, mes rêves, mes peurs, mes secrets ?
Je finis par lancer une assiette qui se fracassa contre le mur, éclatant en mille morceaux. La pièce était un chaos de verre brisé et d'objets renversés. Niall leva les mains en signe de reddition, les yeux écarquillés de terreur.
Niall : Apryl, s'il te plaît, calme-toi ! Implora-t-il, sa voix désormais cassée par l'émotion.
Les larmes commencèrent à couler sur mes joues sans que je m'en rende compte. La colère se mêlait à une tristesse profonde, une douleur insupportable. Mon frère, la seule personne en qui j'avais encore un semblant de confiance, venait de trahir ce lien fragile.
Niall : Que fais-tu ?!
Je ne lui répondis pas, trop occupée à chercher. Quelques secondes plus tard, je trouvai un couteau. Je le pris et le posai sur mon poignet en regardant les garçons.
Niall : Apryl, ne fais pas ça. Dit-il en me regardant avec de grands yeux inquiets.
Apryl : Non.
Je m'apprêtais à entailler ma peau, perdu dans mes pensées tourmentées. Soudain, une main puissante attrapa mon poignet qui tenait fermement le couteau, le retirant brusquement de ma main. Le choc de cette intervention inattendue me fit chanceler, et je m'effondrai lourdement sur le sol froid. Un cri de surprise et de douleur m'échappa, résonnant dans le silence oppressant qui régnait autour de moi. Mon corps tout entier se mit à trembler, secoué par l'adrénaline et la peur qui m'envahissaient. La respiration saccadée, le cœur battant la chamade, je restai là, prostré sur le sol.
A Suivre...
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Dark Past
RomanceDans l'éclat fragile de ses seize ans, Apryl se tient seule, perdue dans l'ombre épaisse de la tristesse qui a enveloppé son cœur depuis le départ précipité de son grand frère. Chaque jour est devenu une danse solitaire avec la douleur, une symphoni...