Chapitre 14

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PDV: Apryl

Niall : Qu'est-ce qui se passe à la fin, hein ? Je ne comprends plus rien ! Et toi, maman, pourquoi rentres-tu chez nous comme ça ?! Crie-t-il, la frustration teintant chaque mot.

Maura : Niall, baisse le ton, s'il te plaît ! Répond-elle d'une voix ferme, mais empreinte d'une douce autorité maternelle. Ta sœur n'a jamais voulu me dire ce qui se passe, alors je ne peux pas t'aider. Je suis venue simplement apporter des affaires à Alia, et j'ai entendu des cris, alors je suis rentrée. Est-ce une réponse satisfaisante pour toi, jeune homme ?!

Les larmes coulèrent le long de mes joues tandis que je sentais le poids écrasant de mes tourments peser sur mes épaules. D'un geste désespéré, je cachai mon visage dans mes mains, cherchant un répit dans l'obscurité de mes pensées tumultueuses. Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce que tout semblait s'effondrer autour de moi, laissant derrière lui un amas de douleur et de confusion ?

Une voix intérieure me murmurait que d'autres avaient des problèmes bien plus graves que les miens, que je devrais être reconnaissante pour ce que j'avais. Et pourtant, malgré cette conscience de la souffrance d'autrui, je me laissais submerger par mes propres tourments. C'était comme si chaque épreuve, chaque obstacle sur mon chemin, prenait des proportions insurmontables, me laissant dans un état de désespoir et de désarroi.

Je me surpris à penser que peut-être, aux yeux des autres, je devais sembler pitoyable. Un spectacle triste à voir, une âme égarée cherchant désespérément un peu de réconfort dans un monde qui semblait sourd à ses appels. Et pourtant, malgré cette réalisation, je ne pouvais pas m'empêcher de me complaire dans ma propre misère, me laissant emporter par les vagues de chagrin qui menaçaient de m'engloutir tout entière.

Liam : Ça va, Apryl ?

Je laissai échapper un rire amer, "Bien sûr que ça va, il est bête où quoi ?" En réalité, rien n'allait. Mon monde intérieur était un chaos indescriptible, mais je me contentai de hocher la tête en souriant, un sourire qui ne parvenait jamais à atteindre mes yeux. Ce masque de sérénité que je portais constamment commençait à me peser lourdement. Je savais au fond de moi que ce sourire artificiel finirait par me détruire un jour.

Liam me regarda avec une inquiétude non dissimulée, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, notre mère intervint.

Maura : Niall, je vais prendre ta sœur, d'accord ? Son ton était ferme, laissant peu de place à la discussion.

Niall : Non, Maman, je repars dans une semaine et j'aimerais profiter de ma petite sœur.

Apryl : Tu vas repartir ? Sanglotai-je, la douleur perçant ma voix. C'est toujours comme ça, je te déteste, Horan !

Et moi qui croyais qu'il allait enfin rester, je me suis bien fait avoir. Après six longues années sans le voir, il repart déjà dans une semaine...

Niall : Ne dis pas ça... Je sais que tu ne le penses pas. Dit-il tristement, sa voix pleine de regret.

Je le regardai avec une haine brûlante, une douleur que je ne pouvais plus contenir. Sans un mot de plus, je tournai les talons et partis en courant de la maison, mes larmes floutant ma vision. Mon cœur battait à tout rompre alors que je m'éloignais, chaque pas résonnant comme un coup de tonnerre dans le silence oppressant de l'après-midi.

La trahison de Niall me submergeait, transformant la peine en une colère sourde. Comment pouvait-il me faire ça ? Comment pouvait-il revenir dans ma vie pour ensuite repartir aussi rapidement, comme si ces six années n'avaient jamais existé ? Mes pensées tourbillonnaient, exacerbant ma détresse.

Je m'arrêtai finalement dans le parc voisin, essoufflée et en larmes. Je m'effondrai sur un banc, les sanglots secouant mon corps. Tout ce que je voulais, c'était un peu de stabilité, un peu de constance dans ce monde chaotique. Mais Niall, avec ses absences répétées, rendait cela impossible.

Je sentis un mélange de désespoir et de résignation m'envahir. Peut-être que j'étais destinée à cette souffrance, à cette perpétuelle attente d'un frère qui semblait toujours échapper à ma portée. Mais au fond de moi, malgré ma colère, une petite voix me soufflait que je ne pouvais vraiment le détester. Je voulais juste qu'il soit là, qu'il reste enfin.

Alors que je m'asseyais là, perdue dans mes pensées, une détermination nouvelle commençait à naître en moi. Je savais que je devais trouver une manière de faire face à cette réalité, de reconstruire ma vie indépendamment de ses allers et retours. Mais pour l'instant, je laissai mes émotions s'exprimer librement, pleurant la perte d'une stabilité que je n'avais jamais vraiment eue.

Finalement, je me levai, déterminée à noyer ma douleur dans quelque chose de plus tangible. Je me dirigeai vers le magasin le plus proche et achetai une bouteille d'alcool. La bouteille en main, je me mis à errer dans les rues de Mullingar, chaque pas résonnant lourdement sur le trottoir.

Je portai la bouteille à mes lèvres, laissant le liquide brûlant glisser dans ma gorge, espérant que l'ivresse pourrait atténuer la souffrance qui déchirait mon cœur. La colère et le désespoir se mêlaient dans un tourbillon d'émotions incontrôlables, et bientôt, les mots commencèrent à jaillir de ma bouche.

Je criais, hurlant des insultes à l'univers, ma voix se répercutant dans les rues silencieuses. J'invectivais ceux qui m'avaient fait du mal, ceux qui avaient contribué à ma destruction, chaque cri libérant un peu de la rage bouillonnante en moi. Mon cœur était une plaie béante, et chaque parole en était le sang qui s'en échappait.

Les passants me regardaient avec étonnement et pitié, mais je les ignorais, perdue dans ma propre tempête. La douleur accumulée au fil des années trouvait enfin un exutoire, mais au prix d'une déchéance que je ne pouvais plus retenir.

Soudain, submergée par un flot de sanglots incontrôlables, je lançai la bouteille de toutes mes forces contre un mur. Elle éclata en mille morceaux, chaque éclat reflétant un fragment de mon cœur brisé. Les débris scintillants sur le sol étaient le miroir de ma propre fragilité, une métaphore douloureuse de l'état de mon âme.

Les larmes coulaient librement sur mes joues, et je m'effondrai sur le trottoir, épuisée par l'intensité de mes émotions. La colère laissait place à un sentiment de vide abyssal, une solitude écrasante. En cet instant, je réalisai combien il était difficile de porter le poids de ma propre existence sans quelqu'un pour m'épauler.

Je restai là, au milieu des morceaux de verre brisés, me sentant aussi éparpillée et fragile qu'eux. Le monde continuait de tourner autour de moi, indifférent à ma douleur. Mais quelque part, au fond de moi, une petite étincelle de résilience commençait à se rallumer. Je savais que je devais trouver une manière de rassembler les morceaux de ma vie, de recoller les fragments de mon cœur, même si cela me semblait impossible pour le moment.

PDV : Louis 

A Suivre...

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