LES FRÈRES D'YGGDRASIL Chap 1 : Le principe des répliques

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Les stigmates liés à la lutte contre Vili et se légions d'arbres démons étaient encore bien visibles, même si l'hiver devenait plus rude, recouvrant de neige les ruines, les corps et les marques de sang. Les ouvriers s'attelaient sans relâche pour rebâtir la ville lourdement touchée par l'attaque et l'incendie. Odin en personne supervisait les travaux, parfois relayé par Frigga. Les deux souverains avaient à cœur que la cité resplendissent à nouveau et que les habitants puissent tourner la page.

Le combat avait été brutal et violent. De nombreuses vies avaient été perdues pendant cette bataille et même les célébrations de la victoire n'avaient pas réussi totalement à leur faire oublier les souffrances endurées.

Loki aussi souffrait. Il s'était échappé des Chambres de Guérison la veille, après plus de dix jours à être surveillé par Erdaa, mais il devait bien reconnaître qu'il n'était pas encore tout à fait sûr que ce soit une bonne idée. Chaque mouvement, s'il était un peu trop brusque, réveillait une violente douleur dans sa poitrine et lui arrachait une légère plainte. La vieille guérisseuse avait raison. Elle serait longue à guérir cette blessure. L'arbre démon ne lui avait pas seulement transpercé la poitrine, il avait attaqué ses forces vives, l'affaiblissant au point que parfois il avait encore du mal à se lever de son lit.

D'ailleurs, ce matin, il avait renoncé à le faire quand un violent vertige l'avait fait de nouveau basculer à l'arrière sur son lit. Le jeune homme avait refermé les yeux pour le chasser, appréciant de sentir Svart venir glisser son museau sous sa main comme pour lui montrer qu'il avait compris que son jeune maître ne se sentait pas bien. Loki lui avait caressé le haut du crâne et la fatigue l'avait terrassé de nouveau.

Quand il ouvrit les yeux, il ressentit cette étrange impression de ne pas savoir où il était et quelle heure il était. C'était particulièrement désagréable et le jeune homme se concentra en tournant la tête en direction de la fenêtre. Cette fois, le soleil était haut. Se rayons filtraient à travers la fenêtre. Midi passé ? Loki se demanda si on l'avait attendu ou même si on avait tenté de venir le chercher pour le repas. Probablement pas, mais ce n'était pas grave, il n'avait pas réellement faim.

En revanche, il ressentait autre chose qui le fit déglutir : un danger... Cette sensation désagréable de sentir une menace planer sur Asgard l'avait quitté ces derniers jours pour choisir de refaire son retour maintenant avec une force insoupçonnée.

En plus, cela ne l'étonnait même pas. L'attaque de Vili sur la cité asgardienne avait eu un effet pervers. Comme à chaque fois que le royaume était attaqué en son sein, les autres ennemis se sentaient puissants et leur envie de tenter à leur tour de les détruire revenait avec encore plus de violence. Le jeune homme le savait, malgré sa défaite, Vili avait réveillé les ardeurs des adversaires d'Asgard. Ce n'était que le début. Chaque tremblement de terre était suivi par des répliques plus au moins fortes... et Loki le sentait... L'une de ces répliques n'était pas loin.

Il rouvrit donc les yeux sans se rappeler les avoir fermés et s'assit sur le bord de son lit. Il y avait quelque chose de plus réel dans cet avertissement qui résonnait en lui, comme il lui paraissait logique que des ennemis rancuniers veuillent s'en prendre à eux à ce moment précis. L'armée d'Asgard était affaiblie, le peuple meurtri, les souverains tournés vers des dizaines d'affaires urgentes. Idéalement, c'était maintenant qu'il aurait frappé s'il avait été un ennemi.

Le sentiment de danger se fit plus grand et Loki pencha la tête en avant. Il la déposa entre ses mains et resta immobile quelques secondes avant de glisser les doigts dans ses cheveux et de se mettre debout.

Lacouverture glissa, laissant apparaître la finemusculature de son torse. Un bandage solide lui enserrait encore le ventre. Le jeune homme soupira et tendit la main en direction de la chaise pour attraper une chemise lorsque soudain, des hurlements de terreur retentirent, lui faisant redresser la tête.

LES FRERES D'YGGDRASILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant