Chapitre 7

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Le lendemain matin, j'étais debout bien tôt et à la recherche de caféine. Il me fallait un café, le matin, sinon j'étais horriblement irritable, plus qu'à l'habitude. Celui dans la chambre était infect et il était hors de question que j'y retouche. Le bar en face était à proscrire. Après avoir enfilé un haut et un jean, je me rendis alors à la réception, en espérant que le charmant monsieur connaîtrait un endroit où je pouvais me ravitailler.

En sortant de ma chambre, je remarquai qu'il faisait soleil aujourd'hui, ce qui me rendit de meilleures humeurs. Daven semblait encore dormir dans sa chambre.

Derrière le comptoir de la réception se trouvait une jeune fille qui semblait n'avoir que seize ans. Elle mâchouillait un chewing-gum tout en faisant des bulles qui éclataient fortement. L'odeur de cerise envahissait la pièce. Ça pourrait être pire. Ça pourrait être la menthe. Elle fixait son portable et tapait rapidement, envoyant sûrement des SMS.

— Je peux t'aider ? me demanda-t-elle tout en ne levant pas le regard de son portable.

— Oui, je cherche un endroit pour prendre un café, dis-je en marmonnant presque ces paroles.

Elle leva des yeux noisette sur moi. Elle mâchouillait toujours son truc bien trop fortement et je mourrais d'envie de l'enfoncer dans le mur. Quand je disais que j'étais irritable, le matin, je ne mentais pas.

— T'as une sale gueule, affirma-t-elle.

Je haussai les sourcils.

— Merci, vraiment, pour ce commentaire si pertinent.

Elle me dévoila des dents blanches quand elle sourit. Elle continua de faire des bulles avec son objet de torture. Elle allait me rendre folle !

Je tapai mes doigts contre le comptoir.

— Tu vois, là-bas, me dit-elle en pointant derrière moi.

L'endroit qu'elle me désignait n'était que des arbres. Puisqu'il y avait un tournant dans la route, je ne voyais pas ce qu'il y avait plus loin.

— Des arbres ?

— Non, la route. Après ce tournant, il y a une épicerie et un petit café.

— Ah, il fallait le savoir.

— Ouais bah, tu vois, on n'est pas vraiment une station touristique. Les gens qui viennent à New Meadows connaissent l'endroit.

— Je vois. Je dois être l'exception.

— Hum.

Elle baissa le regard sur son portable. Je compris donc que la discussion était terminée. Je m'éloignai et descendis les marches qui menaient au stationnement. Je me mis à marcher sur le trottoir, dans la direction que la charmante jeune fille m'avait indiquée. Après le tournant, il y avait en effet un petit bâtiment, avec encore une fois un panneau lumineux où le mot « café » y était inscrit. De l'autre côté de la rue, il y avait la fameuse épicerie locale. Et ensuite, des arbres. Rien d'autre.

Je rentrai dans le café. Le bruit de la clochette alerta les présents propriétaires qui semblaient se disputer. Ils gesticulaient, mais arrêtèrent dès qu'ils me remarquèrent. C'était un couple, une jeune femme et un homme. Ils semblaient avoir la vingtaine. La femme rousse s'élança vers moi, comme si ça lui donnait enfin l'alibi pour arrêter la discussion. Ses longs cheveux bougeaient à chacun de ses mouvements.

— Bonjour ! s'exclama-t-elle avec un sourire forcé, car il semblait bien trop grand.

C'était quand même agréable de rencontrer quelqu'un de plus enthousiasme que la fille de la réception. Je me forçai donc à sourire et à paraître aimable.

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