Chapitre 9

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Un immense sourire comblait mon visage. Mes yeux écarquillés contemplaient le bâtiment devant moi. Le vent fouettait mes cheveux et, machinalement, je replaçais constamment une mèche qui me tombait devant le visage.

La surprise s'était emparée de moi et je ne pouvais m'empêcher de la démontrer en souriant. Je ne pouvais pas croire qu'il ait fait ça. Après la visite du policier, hier, j'avais ruminé pendant une partie de la journée. J'étais d'humeur maussade et Daven s'était tenu loin de moi. Je le comprenais. J'aurais fait la même chose.

Ce matin, Daven était venu me chercher en m'affirmant qu'il avait une surprise pour moi. Bien entendu, la curiosité m'avait piquée. Il n'avait rien voulu me dire et mon imagination avait évidemment vagabondé. Mais... je ne croyais pas que c'était ça.

— Je n'y crois pas ! m'exclamai-je. Tu... comment as-tu... ?

Je n'étais même pas capable de terminer ma question. J'étais complètement bouche bée.

— Tu as mentionné que tu te défoulais dans les salles de sport, hier. J'ai pensé que tu aimerais venir ici.

Daven claqua la portière de la voiture et vint se mettre à mon côté. Ses lunettes de soleil le protégeaient de l'astre tandis que je devais mettre une main devant mon visage pour ne pas être éblouie.

Je m'approchais à petits pas du bâtiment qui semblait en piètre état, malheureusement. Une salle de sport qui semblait totalement abandonnée. Dommage qu'un tel endroit ne fut plus occupé, mais ça nous permettait d'y venir aujourd'hui.

— On a le droit d'être ici ? demandai-je.

— Non, rigola Daven.

Il se dirigea vers la porte en acier où un énorme cadenas y était posé. Utilisant sa force surhumaine, il tira fortement sur l'objet qui tomba au sol.

— Est-ce qu'on y va quand même ? demanda-t-il.

Je haussai un sourcil. L'impatience monta en moi.

— La réponse est oui, me confirma-t-il.

Un rire s'échappa de ma bouche en entendant ses paroles. Daven ouvrit la porte du gym, faisant soulever la poussière. Il me laissa passer.

Il n'y avait pas de lumière qui fonctionnait, à l'intérieur. Bien que j'appuyasse sur l'interrupteur, rien ne se passait. Les particules de poussière étaient omniprésentes. Les tapis roulants, les vélos ; tout en bref, était recouvert d'une couche grise épaisse. Mais il y avait de tout. Je n'avais pas besoin de plus. C'était le paradis, en bref.

— Est-ce qu'il y a de l'électricité ? demandai-je, sachant que les nombreux tapis roulants en nécessitaient.

— Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir.

Daven sauta sur un tapis roulant et appuya sur le bouton démarrer. L'appareil se mit en marche. Il leva les bras dans les airs tout en faisant quelques pas.

— Super ! m'exclamai-je.

Je n'avais pas de vêtements de sport, mais mon t-shirt et mon jean feraient l'affaire. Je m'élançai vers un tapis roulant. Je pris un moment pour épousseter l'objet en question. J'appuyai sur le bouton démarrer et le tapis se mit à bouger.

Je me mis à courir et, comme d'habitude, l'adrénaline coula dans mes veines.

Pendant les minutes qui suivirent, je ne pensais pas à mes problèmes. Je ne me laissais pas préoccuper par la disparition des loups ou par le suicide de Melody. Je ne pensais pas à Gabrielle ni à ma mère. Je ne fis que courir. J'entendais le son de mon cœur qui tambourinait dans ma cage thoracique, mon souffle haletant et mes pieds qui frappaient contre le tapis.

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