Chapitre 21

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Après environ une heure, je me décidai à sortir de ma chambre. Je contemplai l'idée d'aller voir Daven, mais je ne voulais pas le déranger inutilement.

Je me décidai à arpenter la demeure. Je marchai le long du corridor. Les gens que je croisais semblaient savoir qui j'étais, ils hochaient tous respectueusement la tête dans ma direction.

Je passai devant la salle de cinéma et, attirée par l'endroit, je regardai par la petite fenêtre. Je vis que l'écran s'illuminait alors qu'un film jouait à l'écran. Curieuse, j'ouvris la porte et pénétrai dans la pièce. Il faisait si sombre que je ne voyais pas mes pieds.

À l'écran, une explosion surgit soudainement et je sursautai presque. Un film d'action typique, Die Hard, jouait à l'écran.

Et le film s'arrêta soudainement.

Je n'avais pas vu la silhouette assise dans la pénombre, sur un des sièges de luxe. J'aperçus une crinière blonde, mais ce fut tout. Il faisait trop sombre, ici.

—Tu es soit téméraire, soit terriblement stupide.

Je ne répondis rien sur le coup, ne sachant pas quoi dire. Prise de court, je ne fis que le fixer.

—Ou les deux, aussi, ajouta-t-il.

Je vis ses lèvres s'étirer en un sourire narquois. L'homme se leva de son siège et, sans jamais me quitter du regard, se dirigea vers moi. Il fut dans la même rangé que moi, juste deux marches plus bas.

—Personne ne me dérange pendant que j'écoute mes films.

Il fronça les sourcils, comme s'il essayait de comprendre une équation mathématique.

—Pardon, bredouillai-je finalement, complètement hors de mon élément.

Je me tournai pour sortir de la pièce.

—Mais tu ne le savais pas, n'est-ce pas, Raphaëlle Lamonia ?

Il étira la dernière syllabe de mon nom. Je m'arrêtai et jetai un coup d'œil par-dessus mon épaule. Surprise ! Il se tenait juste derrière moi, à quelques centimètres. Je clignai des yeux à maintes reprises, et me reculai pour mettre de l'espace entre nous, sauf que je ne vis pas la marche et je faillis tomber. Une main agrippa mon coude, me retenant et m'empêchant de m'étaler sur le sol.

Je relevai le regard et croisai des yeux bleus — encore. Bleu comme le ciel d'une journée d'été. Je sus aussitôt de qui il s'agissait. Il avait des airs de famille. Ses cheveux blonds étaient longs et bouclés, lui tombaient devant les yeux, tout comme son frère. Sauf qu'il avait cette aura mystérieuse qui planait autour de lui. Légèrement flippante, aussi.

—Tu es loin de chez toi.

Un effluve fort d'alcool me parvint et je plissai le nez. L'odeur désagréable me fit presque tourner la tête.

Je pinçai les lèvres.

—T'as donné ta langue au chat ? rigola-t-il en haussant ses sourcils blonds comme ses cheveux. Ou devrais-je dire, au loup ?

Je me raclai la gorge.

—Intéressant jeu de mots, fis-je finalement.

Un sourire enfantin éclaira son visage et il haussa ses épaules.

—C'est ce que je fais de mieux.

Il ne semblait plus soudainement si effrayant. Comme s'il possédait une double personnalité. Peut-être la raison était dans la quantité d'alcool qu'il devait avoir insurgé.

Sang RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant