Sang Royal

Chapitre 26

Je me réveillai sous le soleil du matin qui commençait sa montée dans le ciel. Complètement désorientée. J'étais sur le sol, toute nue. Je clignai des yeux à plusieurs reprises. Le soleil agressait ma vision. Je m'assis et regardai autour de moi. Je constatai qu'il y avait une pile de vêtements pas loin d'où je me trouvais. Et c'est là que je le vis. Daven. Il me tournait le dos, par politesse, mais ses poings serrés le long de son corps me démontraient déjà dans quelle humeur il se trouvait.

— Qu'as-tu fait ? demanda-t-il.

Sa voix était froide. Je déglutis difficilement. Je pris rapidement le t-shirt noir et le jogging gris, puis les enfilai. Je passai une main dans mes cheveux remplis de nœuds. Et c'est là que je le vis. Le sang sous mes ongles.

Mes mains commencèrent à trembler et je les frottai sur mon jogging comme si ça pouvait diminuer les tremblements.

Le tout commença par des flashs apparaissant sous mes paupières. Je me revis déchirant le bras de cet homme, puis mordre jusqu'au sang le cou de l'autre. Pas sous ma forme humaine. Sous ma forme animale. Je frissonnai.

— J'ai fait ce que j'avais à faire, répondis-je.

Ma voix n'avait pas autant d'assurance que je l'aurais voulu. Daven se tourna vers moi. Je la vis, la colère qui imprégnait ses traits. Il était furieux. Il pinça les lèvres en me contemplant comme s'il ne m'avait jamais vue.

— As-tu la moindre idée des conséquences qu'il y aura ?

— Il y avait un problème, je l'ai réglé. C'est tout, affirmai-je.

— Oh non, ce n'est pas tout. Loin de là.

Il avança à petits pas vers moi. Je levai la main avant qu'il ne puisse parler.

— Avant que tu me sermonnes, j'ai besoin de savoir. Avez-vous sauvé les sangs noirs ?

L'inquiétude me rongeait

— Non. Nous n'avons pas réussi. Nous avons dû battre en retraite.

Je déglutis difficilement.

— Mais pendant que tu... bref, ils en ont kidnappé un. Un Protecteur. On aura peut-être des indices.

Le soulagement s'empara de moi. Ils avaient réussi cela. C'était bien.

— Bien, soufflai-je.

Comme je m'en doutais, Daven n'en resta pas là. Il continua avec ses accusations et ses questions.

— Qu'est-ce que Jasper t'a dit sur le Zoya ?

Je ne compris pas pourquoi il me posait cette question. Il devait bien savoir ce qu'il s'était produit ; sûrement que tous lui avaient raconté la scène à maintes reprises.

— Qu'à petite dose, c'était comme une drogue de loups. Cependant, qu'à grande dose, ça empêchait les effets de la pleine lune.

Daven soupira et ferma ses yeux. Perplexe, je le fixai. Pourquoi réagissait-il ainsi ? C'était une bonne chose, non ? J'avais réussi ! Je les avais anéantis ! Du moins, ceux présents ce soir-là.

— C'est tout ?

— Euh, ouais.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Je me mis à trembler légèrement de la jambe gauche. J'essayai de la maintenir immobile, mais c'était plus fort que moi. Daven le remarqua, bien entendu. Il ferma fortement ses poings et pinça ses lèvres. Que se passait-il ?

— Je vais le tuer, affirma-t-il en détachant chacun de ses mots.

— Daven, que se passe-t-il ?