Chapitre 24

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Je fus brutalement réveillée par une sirène qui résonnait dans la demeure Hunt. Je me relevai en position assise tout en rabattant les couvertures. Je bondis hors du lit et sortis de la chambre, en même temps que Jasper et Daven. Les deux frères semblaient tout aussi désorientés que moi, ce qui me rassura un peu. Au moins, je n'étais pas la seule à ne pas comprendre ce qu'il se passait.

Nous nous dépêchâmes à suivre le son de la sirène. Au bout du corridor, la porte de la chambre de Nadine était ouverte. Elle était déjà sortie.

Une petite foule était rassemblée dans le hall d'entrée. Nous dûmes jouer des coudes pour nous faufiler entre les gens. Je retins ma respiration en voyant l'objet noir au sol qui émettait le son. Il n'y avait rien d'autre que ce truc.

Daven agrippa soudainement mon coude. Je me tournai vers lui.

— Fais attention, me murmura-t-il. Il s'agit d'une diversion.

Je haussai les sourcils.

— Tu veux dire qu'ils...

— Ils veulent que nous soyons ici. Ça signifie qu'ils sont ailleurs. Dans la demeure.

Un frisson parcourut mon corps et la peur me percuta.

— La place la plus sécuritaire, c'est ici. Reste là. Je vais aller investiguer.

— C'est hors de question, je viens avec toi !

Daven plissa les yeux, n'appréciant pas ma réponse.

— Un baiser et soudainement tu deviens l'amant hyper protecteur ? Pas de ça avec moi ! Je viens, un point c'est tout.

Pour prouver mon point, je le contournai en direction de l'aile destinée aux serviteurs. J'entendis ses pas derrière moi, je savais qu'il me suivait.

Nous commençâmes par la salle de cinéma. Et chacune des pièces par la suite. C'était dans la buanderie que nous tombâmes sur Nadine Hunt. À genoux, elle était penchée sur une silhouette immobile au sol. Ses sanglots remplissaient la pièce. En me penchant légèrement vers la droite, je vis le visage blanc d'une femme dans la quarantaine, portant un habit chic. Une des servantes de la demeure. Elle était morte.

Daven s'approcha soudainement de sa mère et la prit dans ses bras. Elle s'accrocha à son cou tout en gardant une main sur celle de la femme.

J'inspectai la pièce. Il n'y avait aucun indice, aucune marque de bagarre. Comme si...

Bien sûr. Comme si la victime connaissait son agresseur.

La taupe. Bordel.

Je me passai une main sur le visage. Je reculai de quelques pas, désirant laisser l'intimité à la mère et au fils.

Je reculai de quelques pas et je me rendis compte que Jasper nous avait suivis, bien que plus lentement à cause de ses béquilles. Il contempla la scène avec un regard dénudé d'expression, même si je me doutais qu'il était ébranlé par la situation.

— À quoi ça leur sert de faire ça ? Elle n'était pas une sang noir, murmurai-je.

Je ne posai pas réellement la question à qui que ce soit. J'avais simplement le besoin de prononcer à voix haute mes pensées.

— Je pense qu'ils souhaitaient tester la sécurité. Pour le soir de la pleine lune.

Je hochai la tête.

— C'est logique. Ils désirent voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

**

Le lendemain, je fus convoquée dans le bureau de Nadine, en compagnie de Daven et Jasper. Nous nous tenions les trois devant le meuble alors que la chef des Hunt était assise derrière l'objet en bois.

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