Chapitre 16

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Un coup contre ma porte me réveilla. Je me levai et marchai jusqu'à la porte de la chambre. Mes pieds me semblaient lourds comme si mon poids avait quadruplé pendant la nuit. J'ouvris la porte et mis aussitôt une main devant mes yeux. Le soleil était sorti de l'ombre aujourd'hui et il brillait fortement.

Derrière la porte se trouvait un Daven souriant. Lunettes de soleil sur son nez, il me tendit un café provenant du petit restaurant non loin d'ici.

— Bonjour à toi !

Je jetai un coup d'œil au café à l'odeur alléchante.

— J'espère que tu es prête.

— Prête à quoi ? rétorquai-je tout en buvant une première gorgée du liquide chaud.

Je lui fis signe de rentrer dans la chambre après m'être reculée de quelques pas. Il enleva ses lunettes et vint s'asseoir sur la chaise devant le petit bureau.

— À faire une folie ! s'exclama-t-il.

Je relevai rapidement le regard. Il souriait encore plus si c'était possible. Qu'avait-il en tête ?

— Ce que tu m'as dit hier, ça m'a fait réfléchir. Oui, nous sommes des loups-garous, des êtres surnaturels. Mais rien ne nous empêche de vivre notre vie comme nous l'entendons.

Je hochai la tête, démontrant que je l'écoutais avec attention.

— Eh bien, que font les humains quand quelqu'un leur plait ?

Je fronçai les sourcils. Quel était le rapport avec notre discussion ? Me voyant à court de mots, il précisa sa pensée.

— Je vais te confier un secret, Raph. Tu me plais. Et quand les humains se plaisent, ils vont en rencard ensemble !

Il se leva soudainement de la chaise. Mon cerveau était encore centré sur ces trois mots : « Tu me plais ». Je croyais que... ce n'était qu'à sens unique. Je n'avais même pas osé me l'avouer à moi-même et lui osait me le dire ! Mes yeux écarquillés le contemplaient et il me fallut quelques secondes pour comprendre vraiment le sens de ses paroles.

Un rencard. Avec Daven.

Ça semblait si... humain.

J'aimais ça. Beaucoup.

Un grand sourire combla mon visage.

— Eh bien, monsieur Hunt, j'accepte votre invitation avec grand plaisir.

— Parfait ! s'exclama-t-il. Habille-toi. Je t'attends à l'extérieur.

Sur ces paroles, il quitta la chambre, fermant la porte derrière lui. Tout sourire, je me déplaçai jusqu'à ma valise pour regarder mes choix de vêtements. Je me retrouvais face à une énigme que plusieurs filles de mon âge avaient déjà connue. Quoi porter ? En me posant cette question, je me sentis presque normal. Je ne me préoccupais que rarement de mon apparence. Du coup, je n'avais pas apporté beaucoup de vêtements, surtout pas de vêtements chics. Je sortis de ma valise ce qui me semblait le plus approprié. Un t-shirt noir avec un peu de dentelle sur les manches et un jean foncé.

Je me contemplai dans le miroir pendant plusieurs minutes. Je me maudissais de ne pas avoir apporté de maquillage. J'avais coiffé mes cheveux en une tresse qui descendait le long du côté droit de ma tête. Je n'avais pas changé, mais je me trouvais presque différente. Mes yeux pétillaient et mes joues rougissaient. Ce n'était pas à cause de la température. Tout ça, c'était l'œuvre de Daven. C'était l'effet qu'il me produisait.

J'enfilai une veste bourgeonne et sortis de la chambre. Daven m'attendait, appuyé contre la rambarde, ses lunettes de soleil de retour sur son nez.

Sang RoyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant