Chapitre 17

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— Allons chez Harvey, suggéra Daven quand nous retournâmes à la voiture. Ça sera bientôt l'heure du feu de camp.

— Penses-tu que c'est une bonne idée ? demandai-je.

— La soirée ?

— Ouais.

Il haussa les épaules.

— Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas une bonne idée.

— Je ne sais pas, j'ai juste... un mauvais pressentiment.

Daven mit le contact et le moteur de la voiture vrombit. Je me tus, gardant mes inquiétudes pour moi. La route défila sous mes yeux. Je vis Daven jeter un coup d'œil dans le rétroviseur. Je n'en fis aucun cas.

Après quelques secondes, Daven jeta un deuxième coup d'œil dans le rétroviseur. Cette fois-ci, je ne pus m'empêcher de demander :

— Que se passe-t-il ?

Je lui jetai un coup d'œil. Ses jointures étaient serrées autour du volant. Je haussai un sourcil. Il allait bien lorsque nous avions quitté les sentiers pédestres.

— Ne panique pas.

Habituellement, quand quelqu'un dit ça, ce n'est pas bon signe. Et évidemment, je fus incapable de rester calme. Qui arrivait à le rester dans de telles circonstances ?

— Euh, d'accord.

Je me mis à jouer nerveusement avec mes doigts.

— Mais je crois que nous sommes suivis.

J'eus l'envie de jeter un coup d'œil derrière moi, mais je savais que ça serait tout sauf subtile. Je me retins donc, même si l'envie me rongeait presque de l'intérieur.

— Pourquoi penses-tu ça ?

— Peut-être parce que la voiture derrière nous nous suit depuis que nous sommes partis du sentier ?

J'avoue, c'était une bonne raison.

— Que fait-on ?

— Nous n'irons pas tout de suite chez Harvey. Je vais essayer de la semer. On va se promener, aller mettre de l'essence, qu'importe. Arrêter dîner. Éventuellement, ils vont en avoir marre.

— Bonne idée.

Ce fut exactement ce que nous fîmes. Après avoir mis de l'essence et s'être arrêtés dans une boutique de vêtements juste pour faire un tour, la mystérieuse voiture ne semblait plus derrière nous.

Nous empruntâmes donc la route pour nous rendre chez Harvey et, soudainement, une voiture surgit derrière nous.

— Est-ce...

— Oui, c'est la même. Bordel.

C'était une petite route et il nous était impossible de faire demi-tour. Seulement une voiture à la fois pouvait passer.

Daven jura sous son souffle, mais nous ne pouvions rien faire d'autre que se rendre à la demeure de l'alpha et de prier pour que celui derrière nous ne soit pas une menace.

Harvey nous attendait sur le perron, les coudes posés contre la rambarde. Je le vis hausser les sourcils en voyant la voiture derrière nous. Rapidement, Daven éteignit l'engin et nous sortîmes de la voiture en même temps que le conducteur de l'autre derrière nous.

Ce fut en voyant son uniforme que je remarquais que c'était un policier. Et pas n'importe lequel. Le même qui nous avait interrogés sur la mort de la réceptionniste du motel, Melody. Le même homme costaud au crâne chauve.

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