Redoutable tentation [ Terminée]

Chapitre 6

Abasourdie, je me demandais ce qu'il venait de se passer. J'avais embrassé Steve ; mais pas embrassé comme la dernière fois où c'était juste un moyen de défense ; je l'avais embrassé comme si ma vie en dépendait. Qui était cette femme se dandinant contre un bar juste par ce qu'un mec l'embrassait ; certainement pas moi. Les rôles étaient pour une fois inversés et ça ne me plaisait absolument pas. [ ou peut-être quand même un peu si j'étais complètement honnête avec moi-même.]Normalement je mettais les hommes à ma merci, je les séduisais jusqu'à obtenir ce que je voulais d'eux puis les jetais ou les tuais, cela dépendait qui ils étaient. Mais ce soir, contre ce foutu bar je m'étais complètement laissé dépasser et emporter par le désir et par l'action. Sentir le torse chaud de Steve sous mes doigts et le goût de ses lèvres m'avait fait lentement perdre pied et je m'étais complètement abandonnée dans notre étreinte. Et le pire c'est que j'avais l'envie pressante d'aller le rejoindre au lit maintenant tout de suite pour terminer ce que nous venions de commencer contre ce bar. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? J'avais toujours eu une petite attirance pour Steve ; Qu'elle femme sur Terre était capable de résister à son physique de rêve ? Cependant même si c'était mentir de dire que je n'avais jamais fantasmé sur son physique avantageux ; il n'y avait pas que son apparence qui ne me laissait pas indifférente. Les valeurs de Captain America me faisaient devenir meilleure au fur et à mesure des missions effectuées en duo. Sa détermination et son altruisme étaient impressionnants et être à ses côtés au quotidien me faisaient adopter le même mode de vie que lui. La douceur et la manière que Steve Rogers avait de rougir quand je flirtais avec lui me faisaient carrément fondre. Ça allait de la posture gênée qu'il adoptait quand je me trouvais trop proche de lui, au froncement de sourcil discret qu'il faisait quand je jurais. C'était aussi la petite ride sur son front qui se formait quand il était soucieux, mais ce qui me plaisait le plus chez lui c'était l'étincelle que je voyais naître dans ses beaux yeux bleus quand je lui souriais. Cette étincelle n'apparaissait rien que pour moi et je le savais. Et j'en étais secrètement heureuse. Plus que ça, je dirais même fière. Steve Rogers était un homme plein de bonté, et je l'admirais et le respectais de toutes mes forces. Alors savoir que j'attisai chez lui cette petite flamme de bonheur me comblait. Reprenant doucement mes esprits, je descendis du tabouret de bar sur lequel j'étais perchée et décidai d'aller un peu prendre l'air dehors.

Cela faisait maintenant presque une heure que j'étais assise au bord de la piscine jouissant de l'air doux et frais du soir. Les pieds dans l'eau fraîche, je réfléchissais enfin pour être honnête je pensais à Steve. J'étais vraiment troublée, plus que ce que j'aurais aimé, par le baiser que nous avions d'échangé. J'étais obligée d'admettre que j'avais vraiment aimé se baiser. Des souvenirs de notre « premier baiser » ( c'était vraiment étrange d'utiliser cette expression) me revinrent alors à l'esprit : la douceur de ses lèvres, la chaleur qui irradiait de son corps quand il m'avait très doucement rapproché de lui. La fermeté de sa main posée au creux de ma hanche. Son baiser avait été furtif et très timide, je me souvins l'avoir charrié à de nombreuses reprises après cela. Mais ce soir tout avait été différent. Même si j'avais été l'initiatrice de ce contact, Steve avait cette fois pris les devants et j'étais encore une fois obligée d'admettre que ça ne m'avait absolument pas déplu. Quand ses lèvres avaient rencontré les miennes, j'avais été complètement réceptive et il m'avait emporté dans cet échange passionnel. Je pouvais encore sentir son cœur accéléré sous mes doigts, ses mains se mêlant dans mes cheveux, nos deux langues s'enrouler en une caresse délicieuse... STOP. Je bloquais toutes les autres images avant qu'elles n'arrivent à mon esprit. Mon désir avait grimpé en flèche et j'avais à nouveau la furieuse envie d'aller me blottir contre mon partenaire.

La nuit était maintenant bien avancée et le froid commençait à tomber. Je ramassais mes chaussures et rentrais en direction de ma chambre d'hôtel. Avant d'y aller je fis le tour des couloirs comptant le nombre de caméras dispersées tout le long des couloirs, je notais mentalement les sorties de secours et les points d'accès faciles que nous pourrions utiliser si la mission dérapait. Même s'il n'y avait aucune raison pour que ce soit le cas. J'étais Black Widow et je faisais équipe avec Captain America, la mission ne pouvait être qu'une réussite ; nous n'avions pas le choix. Mon inspection terminée, je pris le chemin de ma chambre. Enfin arrivée devant notre chambre à Steve et moi je m'arrêtai. Me faire cette réflexion était étrange mais c'était pourtant la réalité. Devant la porte j'hésitais, mais qu'est-ce qui m'arrivait à la fin !? Normalement j'étais toujours sûre de moi, même s'il m'arrivait de douter c'était toujours devant des situations délicates. Pas devant Steve, encore moins devant Steve !

J'ouvris brutalement la porte en colère contre moi et ma débilité. La chambre était plongée dans le noir. Je m'arrêtais écoutant la respiration calme et régulière de l'homme qui était à l'origine de mon entrée fracassante. Refermant la porte plus doucement pour ne pas le réveiller, je posais ensuite mes affaires sur la chaise de la coiffeuse et m'avançais enfin vers le lit. Il s'assit brusquement comme surpris.

- Nat ? souffla-t-il dans un chuchotement.

- Oui c'est moi[ je me raclais la gorge, gênée ; ça non plus ce n'était pas dans mes habitudes] il est presque trois heures du matin, je venais me coucher.

-Ho excuse-moi je n'avais pas mis de réveil...

Il se leva et se dirigea vers sa valise en me frôlant, je réprimai les frissonnements qui montaient le long de ma colonne vertébrale. Je le regardais enfiler le même jeans que la veille. De mon côté je me dirigeais vers la salle de bain pour me mettre en pyjama.

- J'ai repéré les caméras et les points d'accès dans les trois couloirs. Lui dis-je plus pour combler le silence gênant que par nécessité.

- D'accord je vais faire une ronde dehors alors. Me répondit-il dans un souffle.

J'eus à peine le temps de sortir qu'il avait déjà quitté la chambre. L'ambiance avait été plus que gênante durant notre échange. Ça ne pourrait pas durer, je pris la décision de lui en parler dès le lendemain pour qu'on crève l'abcès.

Fatiguée plus que je ne le pensais, je me dirigeais alors vers le lit et me glissais sous les draps. Je me blottis dans l'oreiller que Steve avait pris et respirait son odeur encore présente. Je sombrai alors en un clin d'œil dans le sommeil.