Redoutable tentation [ Terminée]

Chapitre 16

Je les avais entendus arriver. Je les avais laissés suffisamment approchés pour pouvoir les maîtriser. Je n'avais juste pas envisagé qu'ils puissent être autant et faire si peu de bruit. Je m'étais alors retrouvée encerclée par une quinzaine d'hommes ; sans mes armes habituelles et avec la tenue que je portais je savais qu'il mettait impossible de les contenir tous. Je fis alors l'innocente, espérant qu'ils ne connaissent pas mon identité et que ma couverture de touriste paumée puisse fonctionner. Levant les mains et affichant un air désespéré sur mon visage je m'adressai à eux :

- Excusez-moi Messieurs, je me suis égarée pourriez-vous m'indiquer la grande route s'il vous plaît.

L'un deux se rapprochai dans mon dos et je n'eus pas le temps de réagir qu'il m'attrapa les bras et me les immobilisa. Il arracha de mes poignets mes bracelets avant que je ne puisse lui envoyer une décharge.

- Black Widow ne se trompe jamais. Me susurra un autre des hommes de mains d'Hydra à l'oreille.

Merde, ma couverture était foutue. Je voulus commencer à me débattre, tordant mon bras pour tordre le poignet de l'homme qui me le tenais et me baissant vers l'avant d'un geste sec afin d'attirer l'autre homme qui me tenait dans ma chute. Enfin libre de mes mouvements j'allais me jeter sur un troisième assaillant lorsque tous les autres pointèrent leurs armes sur moi. J'étais légèrement coincée et je le savais. Ne voulant pourtant pas céder, je voulus désarmer l'homme à ma droite mais je n'en n'eus pas le temps ; un coup de feu retentit. Puis vint la douleur cuisante : la balle venait de traverser ma cuisse. Le sang chaud coula immédiatement de la plaie et je me rendis compte que je m'étais écroulée que lorsque deux hommes me forcèrent à me relever et à commencer à marcher. J'entendis alors Steve puis Clint s'inquiéter dans mon oreillette.

- Attendez ; elle n'est sûrement pas seule ni désarmée, fouillez la.

L'un des hommes s'approcha de moi et je le reconnus ; il s'agissait de Jack Rollins l'un des compagnons de Rumlow infiltrés dans la STRIKE team. Je le fusillais de mon plus beau regard noir et lui me sourit perversement fier de m'avoir capturée.

- Elle avait une oreillette et un Glock.
Rollins laissa tomber l'oreillette au sol puis l'écrasa. Puis il rangea mon arme dans sa ceinture sans me quitter du regard en provocation. J'étais soulagée qu'il n'ai pas trouvé mon couteau. J'étais néanmoins entrain de littéralement me vider de mon sang et je savais pertinemment que mes bourreaux prendraient un malin plaisir à ne pas me soigner.
Ils se regroupèrent autour de moi et me firent avancer jusqu'à l'intérieur de la bâtisse. Juste avant de franchir le seuil de la porte je me retournais furtivement et jetais un coup d'œil espérant voir l'un de mes deux coéquipiers. Mes espoirs furent vains et encore plus quand la lourde porte se referma derrière moi.
Je fus alors entraînée dans un dédale de couloir puis Rollins ouvrit une porte dissimulée dans un mur. Celle-ci s'ouvrit sur un escalier descendant sûrement au sous-sol de la maison. On me poussa et je faillis dévaler toutes les marches sur les fesses. Hors de moi, je me tendis vers l'arrière ne voulant plus avancer. J'avais déjà été docile jusqu'ici, j'avais ma dose. Le soldat qui était juste derrière moi me souleva alors de terre et me porta jusqu'en bas des escaliers.
Je me retrouvais alors dans une pièce plus grande que ce que je pensais. Un néon unique éclairait très mal la totalité de l'espace de sorte que je ne savais pas qui pouvais se cacher dans l'ombre.
On m'attira au centre de la pièce puis tous les hommes se placèrent autour de moi leurs armes braquées sur moi.
À ma grande surprise je ne vis pas de table ni d'outil de torture se à quoi je m'attendais à subir. Cela me rendis encore plus méfiante et je restais sur mes gardes malgré la douleur et la fatigue dut à ma blessure.
C'est alors que Brock Rumlow sortit de nulle part et vint se poster devant moi.

- Agent Romanoff, ravie de vous revoir sincèrement.

- Ce n'est clairement pas partagé. Lui crachais-je au visage.

Il se tourna alors vers Rollins, celui-ci se rapprocha de lui et lui murmura quelque chose. Rumlow releva la tête vers moi avec un sourire pernicieux.

- Déshabille-toi, je suis sûr que tu caches d'autres armes sous tes habits...

Il était fier de lui et jubilait d'avoir ce pouvoir sur moi à l'instant t. Si mon regard pouvait tuer, il serait déjà six pieds sous terre. Me rendant bien compte que je n'étais pas en mesure de répliquer je me pliai à sa demande et commençais à me déshabiller devant lui et tous ses hommes. J'ôtais en premier mon t-shirt et me retrouvais alors en soutient-gorge. Rumlow siffla approbateur et plusieurs rires gras suivirent.

- Bien, le bas maintenant.

Soufflant par souffrance et colère je me débattis avec mon short et le fis glisser le long de mes jambes en évitant le frottement avec ma blessure.
Mon short tomba au sol dans un bruit sourd. J'étais en sous-vêtements et basket au pied, blessée physiquement et dans mon égo. J'allais avoir besoin de renfort et vite. Rumlow s'approcha de moi l'allure féline. Il passa sa main sur ma joue puis descendit dans mon cou, caressa ma poitrine et glissa jusqu'à mes hanches. Ne voulant pas lui donner le plaisir de voir qu'il me dégoûtait, je ne bougeais pas d'un millimètres.
Il se baissa alors à mes pieds et l'envie de lui décocher un coup de genoux en pleine gueule me chatouillai. Il ramassa mon short et le brandissant devant mon nez le fouilla.

- Qu'est-ce qu'on a là ?
Il fouilla une première poche puis la seconde. Sa main toucha alors ce qu'elle contenait, il sortit l'objet et sourit comme amusé.
La boussole du Captain, sérieusement ? Je croyais qu'il ne s'en séparait jamais.

Je savais la valeur qu'avait cette boussole pour Steve ; la nostalgie ressentie au touché de celle-ci ; le réconfort qu'il éprouvait en regardant la vielle photo de Margaret Carter. Et je mettais promis de la lui ramener sans une éraflure. À bout de nerf je fusillais mon agresseur.

- Rends-moi ça Rumlow . Lui dis-je menaçante.

- Doucement tigresse, je vais d'abord regarder ce qu'il y a dedans.
Ce mec voulait me faire sortir de mes gonds afin que je fasse un faux pas et ça allait arriver si je n'arrivais pas à me calmer. Je pris une longue inspiration pendant qu'il se débattais avec le loquet rouillé de la boussole.
Celui-ci céda et il put enfin voir la photo. J'étais gênée vis-à-vis de Steve, ne pas pouvoir garder mes promesses et offrir à notre ennemi un souvenir intime de lui me mettais vraiment en rogne.
Rumlow éclata alors d'un grand rire.

- OK les gars, on peut remonter et attendre le Captain, je suis sûr qu'il va venir.

- Il n'est pas ici.

- Il va venir, Steve Rogers ne marchande pas une vie ; Surtout si c'est celle de sa petite copine.

J'étais perdue, est-ce que nous avions été si déconcentré avec Steve que nous n'avions pas vu Rumlow nous espionner à l'hôtel. Non impossible.

- Qu'est-ce que tu racontes, Steve est mon coéquipier.

- Ho pauvre Rogers, tu vas lui briser le cœur alors.

Il reparti dans un grand rire en laissant tomber la boussole ouverte juste devant moi. Puis il se retourna et repris l'escalier, tous ses hommes le suivant. J'entendis la clé tourner dans la serrure puis plus aucun bruit. Il m'avait laissée seule. Je me penchais alors pour récupérer mes vêtements et la boussole de Steve. J'allais la fermer et la remettre dans ma poche quand je vis que la photo qui aurait dût être usée et vielle ne l'était pas. Ne pouvant pas résister à ma curiosité, je regardais la photo. J'eus un temps d'arrêt et alors les paroles de Rummlow me parurent claires. La petite photo de Peggy avait été enlevé et replacé... Par une photo de moi.