Chapitre 3

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Nous avions marché toute la fin d'après-midi en longeant le Cape Cod Rail Trail ( chemin de fer traversant le Massachusetts). Le soleil descendant lentement vers l'océan donnait au paysage ses couleurs chaudes rendant le cadre vraiment magnifique et idyllique. Tels les parfaits touristes que nous incarnions, Steve et moi profitions de la vue et de notre balade apaisante. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle sérénité, mon esprit était comme anesthésié par le calme ambiant que rien ne venait troubler. D'autres touristes se baladaient comme nous mais personne ne semblait vouloir perturber ce silence parfait. Steve avait réduit sa cadence pour se calquer sur la mienne, et nous avancions du même pas, totalement synchronisés. Aucun mot n'avait été prononcé depuis que nous avions quitté la chambre d'hôtel mais le silence ne me dérangeai pas et cela n'avait pas l'air de perturber mon coéquipier non plus. Néanmoins il me semblait soucieux presque nerveux. Les mains enfoncées dans les poches du jeans qu'il avait enfilé, il marchait la tête baissée, le front plissé. 

- Est-ce que quelque chose te tracasse ? Lui demandais-je en rompant le silence qui nous entourait.

- Est-ce que tu viens de dire « tracasse » ?

Je levai les yeux au ciel, excédée bien que rassurée qu'il ne soit pas si renfermé sur lui-même pour ne plus me faire de blagues, bien qu'elles soient de mauvais goûts.

- C'est pour que tu puisses comprendre le langage que j'utilise sinon tu serais perdu mon cher. Dis-je amusée à mon tour.

Il me sourit puis se remit à fixer le bout de ses chaussures, le visage fermé. Mon cœur eut un petit pincement, j'avais déjà vu Steve fatigué, nostalgique, perdu mais jamais je ne l'avais vu avec cette expression.

- Sérieusement Steve, je vois bien qu'il y a quelque chose qui te rend mal...Dis moi ce qui ne va pas.

Son regard croisa le mien furtivement, trop furtivement. Je ne comprenais pas ce qu'il lui arrivait. Depuis qu'il était rentré de la plage précipitamment, il n'était pas comme d'habitude. Il n'agissait plus que par pulsions et réagissait à mes moindres gestes en bondissant comme si je lui faisais peur. Je ne pensai pourtant pas avoir dis ou fais quelque chose qui portait à confusion sur mon humeur. Voulant lui montrer que j'étais présente pour lui s'il le souhaitait, je me rapprochai de lui et le heurtai gentiment.

- Tu me provoques Romanoff ? Dit-il taquin.

- Peut-être bien Rogers...

Voulant le faire réagir ; je le repoussai encore plus et il fit un écart pour m'éviter. Seulement il n'arriva pas à éviter le croche-pieds que je lui fis juste après. Il s'étala de tout son long sur le sol poussiéreux et plein de sable. Je m'arrêtai à ses côtés et explosai de rire. Il se releva tout en me lançant un regard noir mais je vis au fond de ses prunelles bleues magnétiques que la joie et l'excitation étaient revenues. Il se jeta alors sur moi pour essayer de me faire tomber afin que je sois recouverte de sable comme lui sauf que je fus une nouvelle fois plus rapide et plus fourbe que lui. En une fraction de seconde je m'étais enroulé autour de lui et lui fis une nouvelle fois mordre la poussière.

- Nat... Je te préviens ça va faire mal...

- Il faudrait que tu arrives à m'immobiliser déjà Captain.

Je le mettais au défi et il l'avait très bien compris. Le doute passa dans ses yeux.

- Alors Rogers, pas assez courageux pour relever le challenge ?

Le doute était parti, laissant place à la détermination et à la malice. Nous commencions alors à nous tourner autour tels deux félins prêts à bondir. Il attaqua le premier en me lançant son point en un crochet du droit, que j'évitai à la dernière seconde répondant par un coup de poing dans son abdomen qu'il arrêta d'une main. Les quelques personnes restantes autour de nous, nous regardaient hésitant entre intervenir pour stopper une agression ou simplement regarder deux adultes fous qui se battaient sur un chemin de randonnée. La montée d'adrénaline que je ressentis m'élèctrisais. J'étais rapide et agile essayant de l'avoir sur le bas du corps car je savais que c'était son point faible. Pourtant aucune de mes attaques n'arrivèrent à l'affaiblir, il me contrait à chaque fois. La transpiration collait ma chemise à mon dos et le short que je portais était remonté ce qui entravait mes mouvements. Je jetai un coup d'œil sur le côté pour voir si nous avions encore de la compagnie et cet instant d'inattention me coûta cher puisque je me retrouvai soudainement le dos contre la terre plaquée contre le torse chaud de Steve. Nos deux respirations saccadées se mélangeaient.

- Je t'ai laissé gagner Captain, je commençai à m'ennuyer.

Il me regarda intensément avant de se redresser et de me tendre la main pour m'aider à me relever. Il garda ma main dans la sienne une seconde puis me libéra. 

- C'est ce que disent les mauvais perdants Romanoff...

Je lui souris et il me rendit mon sourire. Sa nervosité de tout à l'heure avait disparu ce qui me fis plaisir. Je me ré-apprêtais en remettant en place mon short qui était remonté et découvrait complètement le bas de mes fesses puis ma chemise qui était elle aussi sortie de mon bas. Steve époussetait aussi son t-shirt recouvert de sable et secouait son pantalon.

- C'est bon princesse tu es prête ? Le provoquais-je encore un peu.

Les yeux pétillant qu'il leva sur moi me rendirent heureuse aussi. De mon ventre s'éleva alors un gargouillement sonore.

- Aurais-tu faim Nat... Non je dis ça à tout hasard hein.. Dit-il entre deux esclaffements.

- Trouvons-nous un restaurant sinon c'est toi que je mange.

Je savais que ma réplique le ferait rougir, pas manqué le rouge lui monta aux joues presque instantanément. Il se tortilla sur place gêné. Il sortit son téléphone de sa poche et je le vis pianoter quelques secondes sur l'écran.

- C'est bon j'ai trouvé, il y en a un à 8 minutes à pied.

- Très bien, en route ! .... Je te mangerai un autre jour. Dis-je malicieusement

Le rouge reprit aussitôt son chemin le long de ses joues et j'explosai de rire.


Redoutable tentation [ Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant