chapitre 3

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Il suffit d'un simple regard et d'un sourire"

Castiel termina sa limonade sans lâcher les dernières secondes du match de ses pupilles saphir. Vingt secondes pour prendre l'avantage. Jeu de balles, dribble, lancé, Dean était sur le point de mettre un panier. Dix secondes.

Castiel tapait du pied sur l'estrade, le cœur battant comme si c'était lui sur le terrain, comme si c'était lui qui avait toute la pression sur ses épaules pour rendre l'équipe victorieuse.

Le ballon se projeta dans l'air, ricocha contre le cerceau et mit quelques secondes supplémentaires pour, enfin, traverser le filet.

L'arbitre siffla, Castiel se leva, comme la majorité des spectateurs, et il acclama Dean avec une fierté non dissimulée. Ce joueur était le meilleur, le plus beau, le plus doué, le plus... Magnifique. Comment ne pas être accro à lui ?

"Bordel que c'était chaud." ria Meg en frappant énergiquement ses mains entre elles aussi comblée que Castiel sur la victoire des Warriors.

"Dean a été parfait !" dit-il avant de crier le nom de l'équipe en même temps que le reste de l'attroupement sur l'estrade.

Castiel regardait un peu partout, pris dans l'euphorie de l'ambiance, et il posa de nouveau son regard sur Dean qui était actuellement en train de féliciter ses partenaires. Puis, quelques secondes plus tard, il observa la foule en levant le poing, vainqueur.

Dean faisait toujours ça, remerciant d'un sourire lumineux le public l'ayant soutenu, mais, cette fois, son regard s'arrêta sur Castiel et il lui donna un pouce levé dans sa direction.

Geste que le principal concerné crut rêver et il était sur le point de mourir de joie. Il y répondit par un sourire et un frappement de mains beaucoup plus prononcé, absolument heureux que Dean ait gagné et qu'il lui montre de l'attention. A lui, l'être le plus fantomatique de la région.

Castiel, l'invisible des couloirs, qui était remarqué par le héros du lycée.

"C'est à toi qu'il vient de faire ce geste ?" demanda Meg dans un plissement de sourcils.

"Euh... Non, au public sûrement." répondit-il lui-même pas trop convaincu.

"Pourtant, c'est bien toi qu'il regarde, non ?" questionna-t-elle de nouveau en arrêtant de féliciter les vainqueurs.

Il se contenta d'hausser les épaules, espérant que cette mimique ait l'effet escompté avant de descendre de l'estrade pour s'éloigner du gymnase afin de rentrer chez lui, euphorique.

Dean lui avait parlé et lui avait accordé quelques secondes rien que pour lui.

Il entendit des pas légers le suivre mais il ne se retourna pas pour confirmer l'identité du suiveur. Avec la chance qu'il avait, c'était Meg qui n'allait pas le lâcher d'une semelle pour en savoir plus. Elle pouvait être autant adorable que pénible.

"Hey, Cassou."

Le susnommé sursauta en sentant une paume se refermer sur son épaule mais il se reprit rapidement en se tournant vers son aîné qui l'observait d'un œil carnassier.

"Alors comme ça, tu tapes la causette avec Deanette ?" questionna Gabriel en reprenant sa marche vite suivi par Castiel.

"Il est venu me parler." ne put-il s'empêcher de déclarer, un grand sourire comblé se dessinant sur ses lèvres.

"Mmh-Mmh… T'es en train de me dire que M'sieur je-suis-le-plus-beau-du-monde est venu jusqu'à toi pour te parler du beau temps ?" ricana Gab, n'y croyant pas un seul mot.

"Est-ce vraiment si inconcevable ?"

Castiel plissa le front en réajustant son sac sur son épaule. Pourquoi personne ne pouvait concevoir qu'il attirait une personne comme Dean ? Etait-ce vraiment inimaginable ?

"Il m'a fait des... Sortes d'avances, Gabriel !" s'exclama-t-il avec fierté, se souvenant de la déclaration ironique du principal concerné. Bien sûr qu'il avait fini par avouer que cela était une blague mais, ça, Gabriel n'avait pas besoin de le savoir.

"Dean fait des avances à tout le monde, Cassie ! Ne crois pas être son centre du monde, ma petite brioche."

Castiel grogna quand il sentit la paluche de son frère frotter le haut de son crâne, emmêlant ses cheveux plus qu'ils ne l'étaient déjà. Il s'écarta alors que ses yeux le fusillaient du regard.

"Cesse de m'appeler ainsi."

"J'veux juste que tu arrêtes de te faire des films, p'tit frère. Ce mec est intouchable ou pire, il couchera avec toi avant de te jeter comme une vieille chaussette qui pue !"

Castiel finit par soupirer de lassitude, comprenant parfaitement où voulait en venir son frangin.

"Je sais."

"Bien ! J'te laisse, je vais chez Raphiphi ! Oh, au fait, tout le monde se rejoint à la taverne pour fêter la victoire de l'équipe vers 19h ! J'te lance l'invit' juste au cas où tu aurais envie de… Sortir ce magnifique balai que tu as dans ton joli popotin !" salua Gabriel en le plantant sur le parking pour rejoindre le véhicule de Raphaël à quelques mètres d'eux.

Castiel grogna de nouveau, regardant son frère s'éloigner de lui, avant de sortir la clé de son véhicule de sa poche et d'ouvrir la portière.

D'accord, personne ne savait qui il était réellement. D'accord, il n'était pas si beau que ça. D'accord, il n'avait jamais eu de demandes mais il pouvait être physiquement plaisant à la vue de son Dean, non ?

Il soupira en allumant sa voiture, faisant ronronner le moteur avant de s'engager sur la route.

Pour quelle raison est-ce que Dean serait intéressé par lui alors qu'il avait actuellement la plus belle garce à ses talons ? Lisa Braeden, l'élève la plus convoitée de tout le continent ? Bien sûr que Gabriel avait raison, bien sûr qu'il se laissait aller à ses fantasmes.

Ils n'étaient simplement pas compatibles.

Dean était beau, sportif, populaire et aimé. Castiel était banal, sans talent, inintéressant et seul.

Et puis, réellement, que ferait Dean avec un homme comme lui ? Il serait juste un pari de l'équipe. Une attraction supplémentaire dans la vie trépidante du capitaine, une attraction de quelques minutes, d'une nuit peut-être ? Castiel ne devait pas s'imaginer pouvoir obtenir ce que tout le monde attendait de Dean. Ce dernier ne comptait pas faire sa vie avec l'un des élèves du lycée. Castiel ne devait pas se risquer à croire que Dean ne verrait que par lui, qu'il abandonnerait tout pour vivre une idylle avec l'intello, le moins populaire de la ville.

Et pourtant, lorsque Castiel se gara devant chez lui et qu'il escalada les marches de son perron, il se motiva pour rejoindre sa chambre afin de se trouver les plus beaux vêtements de sa penderie. Peu importe que personne ne prête attention à lui, ce qu'il voulait, c'était être visible juste aux yeux de Dean et il se devait de tenter quelque chose.

Il va aller à cette soirée pour féliciter l'homme de ses rêves, le soutenir comme il l'avait toujours fait sur les bancs de l'estrade et il fera tout pour que Dean continue de lui parler comme il l'avait fait quelques heures plus tôt.

Un regain d'énergie, voilà ce qu'il lui fallait, et Dean venait de le lui donner.

(Castiel)Un amour incroyable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant