chapitre 20

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"Il suffit parfois d'être bien entouré"

Dean. Meg. Meg et Dean.

Castiel avait toujours su que ces deux-là ne s'entendait pas. A vrai dire, personne n'appréciait vraiment Meg à cause de son comportement, son caractère trop téméraire et instable, son côté dédaigneux et insupportable.

Il n'y avait que Castiel qui, étrangement, avait su se trouver une place confortable dans la vie de son amie, tout comme Balthazar.

N'empêche que là, à cet instant, Meg discutait avec Dean, calmement et sérieusement, ce qui n'était pas pour rassurer Castiel, installé sur un banc à une cinquantaine de mètres plus loin.

Il y a des mois de cela, jamais il ne lui aurait confié un secret aussi important le concernant, jamais, diantre, il n'aurait avoué à Meg que Dean l'avait chastement embrassé du bout des lèvres.

Mais il l'avait fait parce que, finalement, elle était quelqu'un de sincère, de gentille, du moins avec lui, et elle avait un bon fond. Une vraie amie qu'il espérait ne jamais perdre de vue au fil des ans.

Il attendait depuis un moment, déjà, patientant sur ce que Dean avait bien pu penser en se séparant aussi rapidement avec Lisa, devant tout le monde qui plus est. Était-il aussi accroché à Castiel que cela ou alors est-ce qu'il se faisait simplement des films ?

Après tout, Dean était réputé comme le plus beau charmeur de tout le lycée, avec un panel de relations sexuelles qui ferait mourir Dieu d'effroi. Castiel n'était peut-être qu'un autre nom sur sa liste, comme Gabriel lui avait répété bon nombre de fois.

Pourtant, Castiel n'avait de cesse de se rappeler de l'évolution de leur relation et il sentait que Dean devait forcément l'apprécier plus que nécessaire pour avoir finalement pris les devants dans un baiser aussi doux et chaste. Puisque Dean n'embrassait personne chastement.

"Bonjour Cas... tiel."

Le susnommé sursauta avant de se retourner violemment vers la voix, en proie à une violente angoisse. Il se radoucit un peu quand ses yeux se posent dans ceux de Benny qui semblent plutôt gênés et coupables que méchants et harceleurs.

Il ne semblait donc pas être venu pour le tabasser à coups de poings, n'est-ce pas ?

"Bon-Bonjour Benny."

Il l'observa s'accouder au dossier du banc dans une posture un peu plus décontractée alors que ses yeux se faisaient fuyants. Castiel essaya d'en faire autant, en vain, avant de décider de juste poser ses mains entre ses jambes.

"Je… J'sais pas trop pourquoi je suis là. J'suppose juste que je me devais de te faire des excuses, enfin, tu vois…"

Castiel hocha la tête sans pour autant "voir" ce qu'essayait de lui dire son camarade. S'excusait-il de ne pas l'avoir vu durant un peu plus d'un an et demi ? S'excusait-il à la place de Dick ou de Gordon ? Sur le comportement de tous ses amis ?

"Je pensais pas que tu étais aussi important pour Dean. J'ai pas été à l'écoute de mon pote, j'me suis mis des œillères et j'ai juste pensé que ça lui passerait."

"Ah."

Que pouvait-il dire d'autre ? Castiel ne comprenait pas un traître mot de ce qu'il lui avançait. Benny semblait plus au courant de choses le concernant avec Dean que lui, ce qui était totalement grotesque, non ?

"J'veux juste qu'il soit heureux, moi, c'est tout."

"Bien sûr, c'est ton ami."

"Pas seulement. Dean est comme un frère et s'il souhaite passer le restant de ses jours avec toi, soit. C'est pas moi qui vais lui dire quoi faire de sa vie."

Castiel resta incrédule, l'espace d'un instant, avant de rougir violemment, prenant de plus en plus conscience des dires de cet élève.

"Je-je crois que tu te fourvoies, Benny. Dean et moi, on est pas… C'est pas…"

Il se tût, sentant ses joues devenir de plus en plus bouillantes. Il hésitait entre courir à toutes jambes pour se réfugier dans les toilettes mixtes ou danser sur le banc pour chanter à tue-tête. Cette conversation semblait irréelle, comme un rêve, comme lorsqu'il imagine lui et Dean officiellement ensemble attendant l'opinion de ses amis sur la question.

Sauf que ce n'était pas le cas. Dean n'avait pas échangé de mots sur l'événement de la veille, n'avait pas non plus essayé d'avoir une discussion sensée avec lui et il n'avait jamais été question d'être réellement ensemble ou non. Même si Castiel le souhaitait. Bien sûr qu'il le souhaitait. Il en rêvait même depuis maintenant presque un an.

"Il n'est pas question de... ça."

"Ah bon ? J'ai pourtant cru comprendre qu'il t'avait emballé, non ?"

"Il m'a pas…"

Castiel ne savait définitivement plus où se mettre. Comment faisait les autres pour être autant à l'aise sur le sujet ? Il suffisait que Castiel pense juste au mot "sexe" pour rougir de gêne et, même maintenant, alors qu'il n'est question que de simple baiser, il bégayait et rougissait.

"Ah merde ! J'ai fait une boulette, c'est ça ?"

"Qu-Quoi ? Je…"

"Okey alors on rembobine et tu fais comme si je t'avais rien dit, ça marche ?"

"Je ne suis pas sûr de comprendre…"

A vrai dire, Castiel ne comprenait plus rien depuis un moment. Depuis que Benny s'était assis sur le banc d'ailleurs.

"Oh ! Alors toi aussi tu commences à faire copain-copain avec cet intello de malheur ?" cracha Lisa en croisant ses bras sur sa poitrine tout en les dévisageant avec dédain.

"Allez, ça va. Il ne doit pas être si terrible que ça pour que Dean l'apprécie autant, tu crois pas ?"

Castiel aurait été sur le point de battre de l'œil s'il n'essayait pas de paraître aucunement touché par sa réplique. Benny le défendait devant Lisa, la seule fille du lycée qui semblait pouvoir démolir n'importe quel espèce du monde rien qu'avec ses yeux. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que ce changement de comportement soit aussi radical ?

Un rire mesquin et presque diabolique sorti des lèvres de la jeune populaire qui fut rapidement entourée d'Amara et Cassie.

"Dean l'apprécie simplement parce qu'il a l'impression d'être enfin lui-même en sa présence sauf qu'il est aveugle ! Il n'est heureux qu'avec moi et il s'en rendra très vite compte !"

Elle le scruta de bas en haut avec une moue dégoûtée.

"Je sais comment les gens de ton espèce se comportent, cloporte, mais moi, tu ne m'auras pas avec ta tête de puceau. Je sais exactement comment tu fonctionnes et je compte bien te remettre à ta place ! Sale pervers répugnant !"

Castiel savait que les mots pouvaient bien plus toucher que les gestes, il en avait suffisamment fait les frais pour le savoir mais, cette fois, il ressentait les choses différemment.

Il ne saurait dire comment ou pourquoi mais une chose était sûre, Lisa ne lui faisait plus peur.

(Castiel)Un amour incroyable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant