"Tu es mon ami, Cas"
Dean revint au bout de deux jours.
Après que Meg soit passée pour lui donner ses cours de mathématiques. Castiel avait simplement eu le temps de lire un chapitre et de surligner ce qu'il pensait être important avant son apparition.
Sa mère aurait voulu qu'il continue à réviser mais Castiel n'était pas d'accord. Dean était beaucoup plus intéressant que ces pages et il était plus important que tout le reste, surtout à ses yeux.
Castiel ne fit pas la même erreur que l'avant-veille et l'invita à entrer sous l'œil désapprobateur de la femme de maison. Il l'emmena dans sa chambre, le seul cocon que sa mère ne s'autoriserait pas à bafouer de sa présence et ils s'installèrent sur son lit.
Dean en fit le tour de ses pupilles, lançant quelques commentaires sur sa décoration bohème, riant sur la petite peluche en forme de dragon qui traînait sur le coin de sa commode. Castiel se leva précipitamment pour la ranger, sentant ses joues chauffer dans la seconde.
Puis, Dean posa des questions sur sa mère, sur son enfance, semblant véritablement curieux de le connaître toujours un peu plus. Castiel en était ravi et essayait de lui répondre le plus sincèrement possible.
Dean évitait le sujet de son harcèlement et Castiel le lui en était reconnaissant. Il ne voulait plus y penser, il en faisait suffisamment des cauchemars la nuit pour, en plus, en rajouter dans la journée.
Dean était attachant, encore plus qu'avant, attentif et drôle. Parfois, quand leur sujet de conversation prenait fin, Dean laissait ses yeux se poser sur lui longuement et Castiel avait son cœur qui tambourinait dans sa poitrine de plus en plus rapidement.
Il le regardait avec tendresse et sincérité et, pour Castiel, tout ceci était au-dessus de ses espérances. Il ne comprenait pas pourquoi Dean s'intéressait autant à lui, prenait la peine de le découvrir, d'entrer dans sa vie, mais Castiel ne voulait en aucun cas le voir partir.
C'était trop tard, à présent, Castiel avait réellement succombé.
Vint le moment où Dean jeta un coup d'œil à sa montre logée autour de son poignet et Castiel eut un pincement au cœur à l'idée de le voir s'éloigner de lui.
"Mon frère va m'attendre pour manger, je devrais rentrer."
"Oui, bien sûr. Je comprends."
Dean se redressa, Castiel en fit de même, et ils se dirigèrent tous les deux vers le rez-de-chaussée, traînant la patte l'un et l'autre.
"Je pensais revenir demain, si tu veux bien, et si… enfin, si tu n'as rien de prévu, bien sûr."
Castiel se mit à sourire, son petit cœur faisait à nouveau une embardée incontrôlée. Il ne vit pas sa mère revenir de la cuisine, il était beaucoup trop concentré sur l'expression de Dean.
"Je suis là mais… je ne veux pas que me voir te cause du tort, Dean, et-"
"Je me contrefous de ce que pensent les autres. Tu es mon ami, Cas, c'est normal que je vienne prendre de tes nouvelles."
Castiel sourit de nouveau, grattant du bout des ongles le bois de la porte fenêtre.
"Peut-être qu'un de ces quatre, tu… tu pourrais venir manger chez moi avec mon frère ? Si Mme Novak n'en voit pas d'inconvénients ?"
Castiel jeta un regard rapide derrière son épaule, envoyant un tas d'émotions à travers son regard, souhaitant de tout son cœur que sa mère dise oui. Elle riva ses yeux dans ceux de son fils.
"Peut-être un de ces quatre mais pas demain."
"Bien sûr, je comprends."
Castiel la fusilla du regard une seconde avant de se reprendre et de tourner de nouveau son visage vers son magnifique Dean qui se frottait la nuque, un fin sourire sur ses lèvres.
"Bon, bah, à demain alors."
"A demain, Dean."
Il le regarda s'éloigner et disparaître à l'angle de leur chemin. A cet instant, il se retourna vers sa mère, positionnée à la même place, qui l'observait encore.
"Pourquoi n'as-tu pas dit oui, maman ? Dean est gentil et-"
"Et il sera là demain. Tu l'aimes beaucoup, n'est-ce pas ?"
Castiel rougit involontairement et décida de fermer la porte afin de cacher son visage à sa mère.
"Gabriel dit que c'est à cause de lui que tu t'es fait maltraité."
"N'écoute pas ce que tu dis Gaby, il en rajoute toujours."
Il sentit la paume d'Amélia se poser sur son épaule et ce geste suffit à le soulager. Elle s'inquiétait pour lui, c'était normale. Castiel le savait mais elle devait comprendre qu'il avait besoin de Dean près de lui pour remonter la pente. Il avait toujours eu besoin de Dean, que ce soit dans ses songes ou dans la réalité, il était en lui.
"Je me fais du soucis pour toi, Cassie. Tu n'avais jamais eu de problème à l'école, contrairement à ton frère qui se fait convoquer tous les mois chez le proviseur à cause de son humour à deux francs cinquante, alors c'est normal que je veuille en connaître les raisons."
"Je n'ai jamais eu de problèmes parce que j'étais invisible aux yeux de tous mes camarades. Je n'avais aucun ami mais maintenant, j'ai Dean."
Il vit sa mère lui faire un petit sourire attendrissant et Castiel vint à se dire que cela faisait un moment qu'il n'avait pas vu cette expression sur son visage. Avait-elle autant souffert que lui ? Était-ce de sa faute ?
"Tu ne considères pas Dean comme un ami, mon sucre d'orge, je peux le voir dans tes yeux."
"Et alors ? En quoi cela te regarde ?"
"En rien, je veux seulement te voir épanoui mon chéri et je crois que ce Dean y arrive plutôt bien. Depuis qu'il est venu, je te vois sourire."
Castiel ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Sa mère avait remarqué la tristesse qui l'avait habité depuis qu'il n'avait pas eu de contacts avec Dean ? Etait-il si transparent que ça ? Si elle l'avait vu, Dean pouvait bien l'avoir remarqué également. Il cessa de divaguer en sentant sa mère l'enlacer tendrement.
"Je veux juste que tu fasses attention, mon chéri. C'est à ton âge qu'ont subi les pires expériences, ne laisse pas Dean te faire du mal."
"Dean ne m'en a jamais fait, ce sont les autres qui le font."
Castiel s'éloigna de l'étreinte en laissant un baiser sur la joue de sa mère et se dirigea vers sa chambre. Une fois sur place, il se laissa tomber lourdement sur son lit et un sourire heureux se dessina sur ses lèvres.
Dean ne l'avait pas oublié. Dean venait prendre de ses nouvelles. Dean le considérait comme un ami. Dean voulait le revoir. Dean voulait l'inviter chez lui. Dean.
Il s'endormit dans la seconde, le cœur emplit de joie, et laissa ses rêves envahir son esprit. Il laissa Dean l'envahir.
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(Castiel)Un amour incroyable
Ficção AdolescenteL'invisible et le populaire ? Le banal et l'excellence ? Deux adolescents que tout oppose et pourtant... Le premier amour, le vrai, le beau."