7. Doutes.

1.9K 233 53
                                    

Le week-end venait de se terminer. Nous étions dimanche après-midi et nous étions en voiture en direction de l'internat. Oui, il fallait dormir là-bas le dimanche soir afin de ne pas être en retard ni fatigué lors des cours du lundi matin. La mère de Lucas conduisait, comme toujours, tandis que Lucas et moi s'étions mis derrière, afin d'être à deux. J'avais ma tête sur son épaule et je regardai les arbres filer à vive allure par les fenêtres de la voiture.

- Tu peux te décaler s'il te plaît, t'es un peu lourd là, se plaignit Lucas.

Je me relevai et le fixai. Il était sérieux ? Oui, il l'était. Dés que j'eus retiré ma tête de son épaule, il la frotta, comme si j'avais des poux.

- T'es sérieux ? demandai-je sèchement.

- Quoi ?

Il m'avait répondu très sèchement également. Décidément, je ne savais pas ce qu'il lui prenait. En avait-il marre de moi ? Je ne savais pas.

- Rien.

Je m'installai sur le siège tout au fond, le plus loin de lui. Je m'accoudai à la portière de la voiture et regardai les champs qui longeaient l'autoroute. Habituellement, Lucas se serait excusé de m'avoir parlé comme ça, mais là, il ne fit rien. J'étais dégoûté de son comportement. Rien que la veille, il m'avait donné des bonbons à l'amande, alors qu'il savait très bien que j'y étais allergique. J'avais failli aller aux urgences, mais j'avais réussi à stoppé l'inflammation.

- Bon, allez, arrête de faire la gueule, me dit-il en m'embrassant dans le cou.

- Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ?! m'écriai-je en le repoussant.

Il me regarda, attristé, avant de laisser tomber l'affaire et se rasseoir à sa place. 

- T'es bizarre en ce moment, Lucas, finis-je.

Durant tout le reste du trajet, nous ne prononçâmes aucun mot. Il lui arrivait parfois de soupirer fortement, provoquant mon agacement. Pourquoi faisait-il le gamin ? Une fois sortis de la voiture, nous entrâmes dans l'internat et nous dirigeâmes à nos chambres après avoir montré notre carte au "garde du corps". Oui, un grand homme baraqué qui surveillait les allées et venues des gens.

Lucas entra dans sa chambre sans m'adresser un regard. J'étais à la fois choqué et déçu. Il me décevait de réagir comme ça. D'habitude, nous boudions, et celui qui était en tort faisait le premier pas, hors là, il ne le faisait pas. J'étais certain qu'il savait que c'était lui qui avait commencé. (Non, nous sommes bien des adolescents.)

J'entrai dans ma chambre, et aperçus Fabien qui était allongé dans son lit. Dés que je refermai la porte, il se leva et me regarda, souriant.

- Hey, Mathéo ! me salua-t-il.

- Salut, répondis-je en esquissant un sourire légèrement forcé.

- Ça n'a pas l'air d'aller..?

- Si si, t'inquiète.

Il ne chercha pas à en savoir plus.

- Ça te dit un petit monopoly ? me proposa-t-il, sortant une boîte de jeu de société de son lit.

- Ouai'p, acceptai-je, essayant de me changer les idées.

Il ouvra la boîte et nous commençâmes à placer tout le matériel pour jouer..

"Vous m'avez manqué mes p'tits choux." [BoyxBoy] (Tome II.)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant