20. Invasion.

1.8K 202 15
                                    

La reine, Lucas et moi étions assis sur l'une des tables de la terrasse d'un café. Nous étions les seuls sur cette terrasse, aucune autre présence. Je me demandais comment une ville aussi grande pouvait être aussi déserte.

Lucas et moi parlions de tout ce qui s'était passé, chacun de notre côté. Je lui expliquais qu'Armelle avait tenté de me tuer, mais que j'avais été aspiré dans ce "vortex" juste à temps. Lui m'expliqua qu'il marchait dans ce désert depuis plusieurs heures déjà, et qu'il avait terriblement soif, ce qui expliquait pourquoi nous nous étions réfugiés dans ce café.

- Monsieur ? interpellai-je le barman.

Il nous regarda et fut étonné de notre présence. Il s'empressa de nous rejoindre et nous demanda ce que nous voulions commander.

- Ce sera du jus d'orange pour moi, dis-je.

- Une bouteille d'eau très fraîche, demanda Lucas, très enthousiaste.

La reine, elle, commanda de l'eau également. Je sentais que Lucas et moi énervions la reine, mais elle ne nous fit rien, car elle avait autant besoin de nous que nous avions besoin d'elle. Il fallait faire "équipe".

Une fois nos boissons bues, nous partîmes du café et marchâmes le long des rues, à la recherche de quelqu'un, ou peut-être quelque chose qui puisse nous rendre chez nous. Les maisons étaient semblables à ceux de Paris : très sombres, certaines en couleurs, mais la plupart en gris et bleu. C'était typique des films hollywoodiens de "survival". Je me souvenais avoir regardé un film de zombie, où 3 amis étaient coincés dans une ville envahie de zombies, et qu'ils ne pouvaient pas sortir. Les maisons étaient quasi identiques, cependant, il n'y avait pas de zombies là.

- Là ! Y'a quelqu'un ! s'exclama la reine.

Elle accourut jusqu'à la personne âgée qui marchait avec difficulté sur le trottoir, canne à la main. Je suivis la reine qui était déjà arrivée devant l'octogénaire.

- Bonjour madame, saviez-vous comment sortir de cette ville ? demanda-t-elle.

- Non.. cela fait 65 ans que.. - Elle toussa - que.. je suis ici, enfermée.. J'ai atterri ici, je n'avais que 16 ans.. et me voilà.. toujours dans cette ville..

65 ans ?! m'exclamai-je intérieurement. Comment avait-elle pu tenir autant ? Certes, c'était une ville, mais.. au milieu d'un désert ! Elle n'avait donc jamais vu le "vrai" monde qui se trouvait autour d'elle ? Elle avait passé toute sa vie coincée entre les 4 recoins de cette ville. J'étais mal pour elle.

- Cette ville est magique.. et maléfique.. Nous subissons sans cesses des invasions de bêtes aussi horribles qu'inimaginables.. J'ai eu la chance de survivre toutes ces années, mais.. je ne pense pas que ça durera..

Une énorme secousse se fit ressentir. Lucas, la reine, la personne âgée et moi nous retrouvions au sol, sur les fesses. Nous n'avions pas réussi à rester debout. J'essayai de me relever, en vain. Je rampai doucement le long de la rue, essayant de me réfugier quelque part. Je n'étais pas habitué aux séismes, mais d'après les cours que j'avais pu avoir en S.V.T, je savais qu'il ne fallait pas que je sois dans un bâtiment, ou alors sous une table.

- Lucas ! criai-je afin qu'il me vît.

Il était à côté de la reine et de la personne âgée. Ils ne m'entendaient pas, tellement les bruits des bâtiments qui se fracassaient étaient sourds. Je réussis après plusieurs tentatives à me tenir sur mes deux jambes et me tins à un des véhicules jaune. Cela ressemblait à un taxi, mais légèrement différent de ce que j'avais pu voir auparavant. Je ne réfléchis pas et défonçai la fenêtre du passager avant. J'ouvris la voiture et entrai à l'intérieur. Les secousses se faisaient de plus en plus intenses. Je craignais que les bâtiments puissent tomber sur nos têtes. Je me mis côté conducteur, et tentai d'allumer le contact. Mon ex m'avait appris comment voler une voiture (délinquance...), même si je lui avais dit que jamais je volerais, bah là, ce fut le cas.

Après une dizaine de tentatives, secoué par le séisme, je parvins à allumer la voiture, qui fit un léger bruit, avant de démarrer. Je roulai jusqu'au niveau de Lucas et des deux femmes, et leur fis signe de monter. Ils essayèrent avec beaucoup de difficultés à monter dans la voiture. Lucas se mit derrière avec la personne âgée, tandis que la reine s'installa à côté de moi, devant côté passager.

Je n'avais jamais conduit, mais étant petit, je jouais énormément aux jeux de courses de voitures. Je savais très bien que ce n'était pas la même chose, mais il fallait bien que quelqu'un conduise cette voiture. La personne âgée n'était pas apte à conduire, la reine, elle, ne savait diriger que des calèches, et Lucas n'avait pas son permis, tout comme moi.

Après plusieurs jurons de la reine, j'appuyai sur l'accélérateur et sortis de la rue. Je tournai à droite, puis à gauche, puis tout droit.. Je ne savais pas où j'allais, mais j'essayai juste d'éviter tous les débris qui pouvaient tomber des bâtiments. Nous aperçûmes plusieurs appartements tomber juste devant nous. Tout commençait à se détruire.

- CE SONT LES SCARABEES !! s'exclama la vieille dame, à l'arrière.

- Oh mon dieu.. fit Lucas.

Je regardai dans le rétroviseur et aperçus ce que les deux de derrière avaient aperçus également : un énorme scarabée vert qui nous suivait. Je roulai et accélérai le plus possible. Le scarabée courait derrière notre voiture. Il devait bien faire 5 fois la taille de la voiture, cependant nous étions aussi rapides que lui.

- Allons chez moi ! J'ai une salle de survie, sous le sol ! s'exclama la vieille dame.

- Où est-ce que vous habitez ?! hurlai-je afin de me faire entendre dans ce vacarme.

- Là-bas ! Au bout de cette rue, la maison rose !

J'aperçus au loin une maison rose, qui était plus colorée que les autres adjacentes. J'accélérai au maximum afin de prendre un peu d'avance sur le scarabée. Une fois arrivés, je stoppai net la voiture, ce qui provoqua quelques douleurs dans la poitrine à la reine qui avait mis sa ceinture.

- SOIS MOINS BRUSQUE ! se plaignit-elle.

Je ne pris même pas la peine de lui répondre et sortis de la voiture. Le scarabée courut vers nous. Il était au bout de la rue, et vue la vitesse qu'il avait, il pouvait nous atteindre en moins de 15 secondes. Il fallait se dépêcher.

Je courus à l'intérieur de la maison regardai autour de moi. Il y avait une cuisine, un salon, une chambre, enfin.. tout ce qu'il devait y avoir pour vivre ici. La vieille dame nous montra une porte qui était entrouverte, menant sous les escaliers.

Nous y courûmes et je descendis les escaliers, deux par deux, avant d'allumer la lumière afin de ne pas tomber. J'étais environ au centre des escaliers, lorsque je ressentis une énorme secousse. Lucas et la reine étaient derrière moi, et se tenaient fermement aux murs du couloir étanche. Le scarabée essayait sûrement de détruire la maisonnette dans laquelle nous nous trouvions. J'avais peur, peur de mourir ici, au milieu d'un désert. Peur de ne plus jamais revoir mes parents, Chloé, et toutes les autres personnes qui comptaient pour moi.

Je chutai et tombai tout en bas des escaliers, à cause des énormes secousses. J'eus énormément mal au dos, mais je sentais que ce n'était que mon hématome qui me faisait souffrir. Lucas accourut à moi et me prit la main afin de me relever. Les secousses avaient cessé.

- Tu vas bien ?

- Oui oui.. répondis-je en me frottant les genoux.

Une secousse se fit une nouvelle fois ressentir, suivie de bruits d'écoulements et de destruction. Le scarabée était bel et bien en train de détruire la maison. Nous étions sous celle-ci, dans une pièce fermée, mais heureusement, éclairée. Nous sentions les débris des murs de la maison tomber juste au dessus de notre tête. Nous étions, certes, protégés dans cette pièce qui était très solide, mais nous étions à présent bloqués à l'intérieur, sans issue de secours. Enterrés vivant. Vivant.. pour combien de temps..?


[Chapitre 20 publié ! Je vous aime fort. Lâchez vos commentaires et votez ce chapitre si il vous a plu ! Bonne lecture mes amours !]

"Vous m'avez manqué mes p'tits choux." [BoyxBoy] (Tome II.)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant