Anxious

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Les deux jours qui suivirent furent un brouillard total. J'eus le temps de m'installer complètement dans ma chambre et fit le tour de l'immense propriété. J'avais rencontré beaucoup d'autres Faes et salué quelques gardes. Je ne savais toujours pas ce qui m'avait poussée à leur dire oui, à venir ici. J'avais comme l'impression que tout avait été écrit pour que je me retrouve ici. Comme si j'avais quitté mon ancienne ville et mon ancienne vie, puis m'étais retrouvée dans une sorte d'intermédiaire, pour me retrouver là, au milieu de créatures magiques.

Plus les heures passaient, plus l'heure de la cérémonie arrivait, plus ma boule au ventre grossissait.

**

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Je sentais la tension dans sa voix. Ses poings étaient serrés. Tous ses muscles étaient tendus et son regard était braqué sur moi, fouillant mon âme un peu plus chaque jour.

Il se trouvait près de la porte d'entrée, Moi, dans le salon.

Les murs étaient d'un joli bleu.

-Je veux juste dire...Que je te sens étrange ces temps-ci. Tu ne me laisses presque plus sortir sans faire de crise. Je pense que nous avons juste besoin de faire une pause. Un peu d'air. Tu comprends ? Lui dis-je en observant ses moindres mouvements.

Il réfléchit et j'éprouvais alors un pincement au coeur.

-Tu sais très bien que je t'aime, cela ne changera pas, ajoutais-je.

Il releva la tête et explosa d'un coup ;

-Plus jamais tu ne me fais un coup pareil, tu m'entends ? Plus jamais ! Si tu as besoin d'air tu le prendras à mes côtés. Tu sais très bien que je n'aime pas quand tu fais cela. S'il te plaît arrêtes de me faire du mal.

Alors je me sentis extrêmement mal. La tristesse m'envahit.

Qu'avais-je dis ?

-Non...Je suis désolée.

Après quelques secondes, il me hurla dessus et je sursautais en prenant conscience que tout cela n'était pas réel. Ces murs, ces tableaux. Sa voix, sa colère. La tension palpable. Tout cela semblait réel, mais ne pouvait pas l'être.

Un objet fut projeté dans les airs et me frôla le visage, déclenchant un bourdonnement.

Je le regardais quitter la pièce en claquant la porte.

J'eus du mal à respirer et tomba à genou, me tenant la gorge, cherchant avidement de l'air pour remplir mes poumons.

Je me réveillais en sursaut, dans un cri étouffé. Mes joues étaient baignées de larmes et mon corps de sueur. Mes draps se collaient à moi et j'eus du mal à retrouver une respiration correcte.

Je regardais partout autour de moi ; tout était normal. Je me trouvais dans ma chambre, au Siège. La porte était fermée mais la pièce était plongée dans le noir. Seul la Lune reflétait un joli rayon bleu à travers la fenêtre.

J'aperçus une ombre se mouvoir près de ma commode et un homme sortit de l'ombre.

C'était lui, il m'avait retrouvée.

Mon coeur s'affola mais mes membres n'en firent rien. Je ne pouvais plus bouger.

Il marcha jusqu'à moi et s'assit sur mon lit, sans que je voie son visage. Mais j'avais reconnu sa silhouette, sa démarche, son parfum.

Mes palpitations me faisait mal à la poitrine à présent, et une nausée s'installa dans mon estomac. Je tentais de hurler mais seulement un pauvre jappement s'échappa.

Il mit un doigt sur sa bouche pour me faire signe de me taire et je tentais de gesticuler mais rien ne se passa.

Je sentais la chaleur monter en moi, de plus en plus. Une rage sans nom m'habitait et reposait tranquillement en moi.

Il retira la couverture d'un coup sec et mon ventre me donna des coups tellement mon stresse était fort.

Il posa ses mains sur mon ventre et les promena le long de ma poitrine et je crus vomir de dégoût et de rage.

Il atteignit ma gorge et la caressa doucement, puis l'agrippa brusquement, m'étranglant de plus en plus fort.

Je luttais pour respirer.

Je me redressais brusquement dans mon lit en hurlant, me touchant la gorge.

Je courus vers l'interrupteur et m'assurais que personne n'était dans la chambre.

Quand je compris que tout cela n'était qu'un cauchemar, je m'effondrais, posant les genoux à terre.

Une telle tristesse et une telle détresse ne m'avaient jamais autant fait mal.

Je touchais ma poitrine, où mon coeur battait à cent à l'heure.

Je ne m'endormis qu'après trois heures, la lumière allumée, serrant mon oreiller dans mes bras et tentant d'atténuer mes sanglots.

******


Je me réveillais quelques heures après, les membres engourdis.

Des maux de tête frappaient mes tempes et j'avais l'impression d'entendre un tracteur rouler sur chacun de mes neurones.

Mon oreiller était imbibé de larmes et mon pyjama plein de sueur.

Je m'assis lentement sur mon lit, encore sonnée de mon cauchemar. Je n'en avais jamais fait de ce genre ; ils n'étaient jamais aussi réalistes.

Après un soupir, je me levais et entendis des pas dans le couloir ; des pas décidés.

Une feuille glissa sous ma porte et je m'en approchais pour la saisir ; c'était un papier carton noir avec une écriture brillante.

«Essaies de te détendre et rassembles ton courage. Prends du temps pour te faire belle et enfiles ça. La cérémonie est à quatre heures. »

Je pensais d'abord que c'était Isaac, au vu des mots d'encouragements, mais réalisait que c'était peut-être Orla. Le mot n'était pas signé.

J'ouvris ma porte et vu une robe accrochée à celle-ci. Je la saisis et refermais ma chambre.

C'était une robe typique des Faes. Un tissu et des bretelles très fins, une longueur asymétrique et un joli décolleté. J'aurais pensé a une couleur pastel, comme un joli lavande, mais cette robe était rouge foncée. Rouge sang, avec des reflets bordeaux.

Malgré la couleur, je la trouvais très jolie.

Destinée I : RisingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant