Tears

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-Je ne veux absolument pas t'abandonner, d'accord ? J'ai juste besoin de partir. Je t'appellerais, je t'enverrais des messages, cela ne changera rien. Je te promets que je serais toujours là.

-Mais... Ou vas-tu ? Fit-elle, méfiante.

Ses yeux commencèrent à s'embuer.

-Je ne peux pas te dire.

Elle se leva brusquement du canapé.

-Tu ne peux pas me dire ? Si c'est à cause d'un garçon, dis le moi ! C'est quoi ? L'amour ? La drogue ? Qui tu sais t'as retrouvée ?

-Quoi ? Non ! Pas du tout, je viens de te le dire ! Ce n'est pas ça. Ne t'inquiètes pas pour moi.

Son regard devint sombre.

-Bien sur que je m'inquiète pour toi, et si tu rechutes, qui sera là ? Hein ? Qui nettoieras ton vomi et te fera prendre ta douche parce que tu auras descendu toutes les bouteilles du bar d'à côté ? DIS LE MOI !

Je reculais d'un pas, tentant de calmer la vague d'émotions qui m'envahit. Des larmes se mirent à couler sur mes joues.

-Tu ne peux pas m'en vouloir pour avoir l'envie de changer d'air. Et tu ne peux pas me reprocher d'avoir eu un passé comme celui là car tu sais pourquoi j'étais dans cet état.

Elle hocha la tête, mais sembla réprobatrice.

Elle se mit à pleurer aussi, mais me regarda dans les yeux.

-Depuis quand tu veux partir ? Demanda-t-elle.

-Quelques semaines, mentis-je.

Elle baissa la tête, blessée.

Mon coeur se fendit en deux. C'était une des choses les plus difficiles que j'avais eu à faire. Je ne voulais pas qu'elle me haïsse. Quoique c'était peut-être la solution.

-Tu pars quand ? Fit-elle au bout de quelques secondes.

-Tout à l'heure, je pense. J'avais dé...

-Alors pars maintenant.

Je vis de la colère dans ses yeux. Elle était véritablement blessée.

Si la colère pouvait l'aider à me laisser partir plus facilement, qu'il en soit ainsi.

-Bien , je vais prendre mes affaires. Mais vois le bon côté des choses, tu pourras enfin vivre avec Mallorie. Et quand vous vous séparerez pour la cinquième fois, elle pourra prendre ma chambre, dis-je d'un ton froid en la regardant dans les yeux.

Elle écarquilla les yeux et sembla sans mots.

Je fusais dans ma chambre et pris toutes mes affaires puis arrachais les photos collées au mur pour les fourrer dans mon énorme sac.

Je pris également quelques livres, puis enfilais mes bottines à talons et mon manteau d'hiver.

Je balayais la pièce d'un regard puis regardais Lucy, bouillante de rage.

Je partis en claquant la porte et mon coeur se brisa un peu plus.

Je croisais Mallorie et ne lui adressais pas un regard, puis partis m'enfoncer dans les rues de la ville, où j'appelais un taxi.

-Le GPS ne trouve pas cette adresse, Mademoiselle, me dit le chauffeur, une fois installée.

-Essayez juste la rue, je marcherais.

**

Je marchais dans le froid, boitant à moitié à cause des graviers, de mes talons et du poids du sac.

Le prix de la course s'était avéré extrêmement élevé et le chauffeur n'avait pas essayer de faire la conversation, étant donné l'état dans lequel je me trouvais.

Après dix bonnes minutes de marche dans la grande allée, je sonnais à l'interphone et vis qu'il y avait une caméra.

Je me regardais dans l'écran et vis que mon maquillage avait coulé. On aurait dit que mes larmes étaient des paillettes violettes.

Je n'entendis aucun bip, mais la porte s'ouvrit en grand sur Isaac, qui me regarda d'un air compréhensif, avant de me faire entrer.

J'étais au bout du rouleau et n'avait envie de parler à personne.

Quelques Faes me regardèrent lorsque je traversais la grande salle pour monter les escaliers et Isaac me montra ma chambre.

Je le remerciais et lui demandais de partir gentiment, avant de jeter mon sac sur le lit simple.

La pièce était de taille moyenne, et tous les murs étaient blancs. Il y avait un beau parquet et les meubles étaient couleur ébène. J'avais droit à un lit, un bureau, et une commode, où était posé un petit bouquet de magnifiques fleurs.

Après une heure passée à me morfondre, je quittais la pièce et trouvais un moyen facile de grimper sur le toit. Il y avait des décorations florales absolument partout.

J'entendis alors des éclats de voix.

Je fis le tour et atteris sur une surface lisse ; j'étais sur le toit de ma chambre.

J'aperçus un groupe d'hommes au loin, semblant se disputer.

Je m'accroupis lorsque j'entendis des éclats de voix encore plus forts et observais attentivement la scène.

Je fronçais les sourcils en reconnaissant Hakann. Il était en T-shirt blanc et je n'avais jamais remarqué qu'il était aussi musclé.

Pourquoi tous ces hommes étaient-ils en T-shirt par ces températures ?

Les deux hommes de droite se crièrent dessus, lorsque leur attention fut portée sur quelque chose, à ma gauche.

Je me redressais légèrement et retenu un cri.

C'était un loup.

Pas n'importe quel loup.

Un énorme loup gris terrifiant.

Il s'approcha à grands pas du groupe d'hommes et se tint droit, calme et écoutant la conversation. Hakann sembla donner des ordres et le loup repartit dans l'autre direction, droit vers la forêt.

Orla apparut et se joint au groupe d'hommes, semblant apaiser les tensions.

Après quelques minutes, ils la suivirent vers le portail.

Je m'assis sur le toit, semblant rêver.

-Non, non, non,non.

Je ne pouvais pas nier ce que je venais de voir.

Tous ces hommes étaient des loups-garous.

Je fis mon possible pour rejoindre ma chambre sans m'effondrer, et ôtais mon manteau.

Mon esprit s'échauffait. Je réfléchissais beaucoup trop.

Je regrettais d'être partie.

Je regrettais de savoir.

J'étais effrayée.

Destinée I : RisingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant