Destinée I : Rising

Passé

 Je relis entièrement les papiers et décidais finalement de jeter un coup d'oeil aux messages du téléphone rouge. L'écran était fissuré, mais il fonctionnait encore bien.

« Novaeh, où es-tu ? »

« Hey, je suis désolé, d'accord ?! »

« Tu connaissais très bien mon tempérament quand tu t'es mise avec moi, alors ne joues pas la victime putain. Et ramènes toi à la maison, tes parents sont inquiets. »

« Je suis désolé, je n'aurais pas dû te toucher, je regrette absolument tout, je pense que j'ai besoin d'aide ».

Je remarquais que je m'étais arrêtée de respirer.

Je pris une grande inspiration en regardant les maisons défiler et me rendit compte que le chauffeur roulait beaucoup trop vite.

Tous ces messages de Thomas m'avaient retournés l'estomac. Je ne les avais jamais vu.

J'avais plus de soixante appels manqués. Mes anciens camarades de classe, mes parents, Thomas.

Je serrais le téléphone dans mes mains en sentant mon sang battre dans mes tempes.

Une rage sans nom tourbillonnait dans mon ventre.

Je n'entendis plus rien, à part mon sang pulser.

-Fais gaffe, putain ! Hurla Sydney, me faisant sursauter.

Je revins à la réalité et remarquais qu'elle avait de l'eau partout sur son uniforme.

Je fronçais les sourcils.

-Hey, Supernova. Apprends à mieux gérer tes pouvoirs ; tu viens de faire exploser ma bouteille.

J'écarquillais les yeux, surprise ;

-Ho non, je suis désolée ! Je suis vraiment nulle.

Elle soupira.

-Ce n'est pas bien grave, mais évites de fixer ce foutu téléphone si il te met tant en rogne.

Je la regardais et observais son sourire en coin.

Sydney n'était pas du tout affectueuse. Elle était dure mais m'inspirait confiance.

Un sentiment étrange m'entoura et j'éteignis le téléphone, avant de le ranger dans le sac. ;

Deux heures plus tard, après avoir dormi un peu, je vis que Sydney regardait la route avec attention.

-Sydney ? Quels pouvoirs as tu ? Lui demandais, de but en blanc.

Elle se tourna lentement vers moi, me toisant de haut en bas, puis fit la moue.

Elle se mit à sourire, semblant rire à une blague intérieure.

-Pas grand-chose, juste celui de pouvoir botter des culs.

-Tu savais que tu voulais faire cela ?

-Oui, depuis toujours. J'ai commencé à m'entraîner à mes dix ans. Le tir à mes seize ans. Et dix ans plus tard, me voila une des trois sentinelles du Siège, fit-elle en pointant un doigt vers son visage rond.

-Sentinelle ? M'écriais-je. Mais tu as des choses importantes à faire ! Des ordres à donner. Pourquoi es-tu ici avec moi ? On m'a dit que tu n'étais qu'un garde.

Elle se mit à rire d'un rire rauque, sarcastique.

-Les ordres sont les ordres. J'ai quitté la simple garde il y a déjà trois ans.

Je soufflais, la boule au ventre. A quoi Orla jouait-elle ?

Cela faisait déjà cinq heures que je n'avais pas entendu les voix.