LE COUR DE SPORT

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Ils avaient maintenant cours de sciences, avec leur professeur Mrs. Appelta. Une grande rousse a lunettes qui faisait bien ses 50 ans, elle avait un caractère déprimant et parfois grincheux. Tout les élèves n'attendaient pas avec impatience d'avoir cours avec elle. Elle n'avait pas de mari et ca se comprenait, au risque qu'ils se coupent tous les veines au bout d'une semaine de relation. Charlie répétait sans cesse qu'elle lui faisait penser à la sorcière dans Blanche Neige et les septs nains, le fait de la voir constamment avec une pomme sur son plateau repas a la cantine lui donnait encore plus raison même si il était vraiment le seul à le penser.

John, Charlie et Wendy entrèrent dans la classe en dernier, tout les autres élèves étaient déjà à leurs places et prêt pour le cours, prêt pour la torture. Mrs. Appelta observa les trois retardataires, les lunettes rondes descendus presque sur le bout de son énorme nez.

- Ou étiez vous ?

Wendy lui répondit presque timidement.

- On discutait avec Mr. Colter en sortant de son cours.

Elle repoussa ses lunettes rondes jusqu'à ses yeux et leurs fit signe d'aller s'asseoir. Wendy s'asseya a coté de Linda cette fois et John a coté de Charlie. Appelta commença son cours en ordonnant aux élèves, avec sa voix grave et dominatrice, d'ouvrir leurs livres d'exercices à la page 60. Au beau milieu de son cours, pendant qu'elle parlait encore et encore en écrivant au tableau, les élèves s'adonnaient à leurs rituels respectifs : certains se passaient des mots griffonnés sur des bouts de papiers, d'autres discutaient silencieusement jetant régulièrement des coups d'oeil sur la prof pour voir si elle ne les voyait pas, Boris Jones (Lemollard) jeta un avion en papier qui alla s'écraser sur la chevelure brune de Sarah qui était furieuse et d'autres consommaient des chewing-gums dans un bruit très désagréable en observant le ciel et  la cour du collège depuis les fenêtres de la salle de classe. John et Charlie faisaient partis de ceux qui discutaient tranquillement entre eux, ils étaient retournés sur la table de derrière en train de discuter avec deux autres élèves tandis que Jordan et gary feuilletaient un magazine de moto en pointant des modèles du doigt, espérant pouvoir en conduire une fois adulte.

La sonnerie se mit à retentir, et ils rangèrent tous leurs affaires. Mrs. Appelta leurs rappela de relire leurs leçons sans être écouter par un seul des élèves. Dans les couloirs, jordan sortit un sac en plastique de son sac, l'ouvrit et tendit ses bras vers Boris en criant :

- Allez Lemollard ! Vise bien !

Boris lui souria, il racla sa gorge le plus profondément possible, gonfla son torse et se pencha légèrement en arrière pour prendre de l'élan. Il cracha un projectile de la taille d'une balle de ping-pong. Le mollusque vert loupa de peu le sac et s'écrasa sur le poignet de Jordan. Ce dernier se mit à bouger son poignet dans tout les sens pour enlever la bête qui s'y était incruster. Il cria.

- Putain c'est dégueulasse !

John lui tapa l'épaule.

- C'est toi qui as commencé vieux, j'espère que tu te seras vite remis de ça car on a sport maintenant et je compte bien te mettre une raclée sur les matchs.

- Ho t'inquiète pas pour ça, je vais te montrer ce que c'est que de jouer au basket.

Un peu plus tard ils étaient tous au Gymnase construit juste à côté du Collège. Il comprenait un terrain de basket, de gym, de musculation et a l'extérieur il y avait un terrain  de tennis, de football et même de golf. C'est d'ailleurs la que le père de Wendy vient souvent pour ses séances de détentes, il ne doit pas louper le trou dans le gazon sinon il devient hors de lui et frappe tout ce qui est à sa portée avec le club de golf. Les garçons se changeaient dans leurs vestiaires et de l'autre côté, les filles faisaient pareil dans le leurs. John alla se moquer de Jordan qui enfilait son short.

- Essaie de ne pas te péter un bras cette fois, ce serait dommage.

- Je m'étais juste luxé l'épaule, et c'était l'année dernière tu es encore la dessus ?

- Je pourrais jamais l'oublier, j'étais mort de rire.

Ils quittèrent les vestiaires et se rendirent sur le terrain. Leurs prof les attendait en préparant le matériel. Mr. Richard Bowl, grand, chauve et très macho. Les filles ne l'appréciaient pas tandis que les garçons s'entendaient bien avec lui. Il était constamment en jogging noir avec une veste de sport bleue marine, une casquette sur la tête et des lunettes de soleil d'un noir intense. Les élèves le voyaient tellement de fois habillé de cette manière, qu'ils se disaient tous si il ne vivait pas tout les jours vêtu ainsi sans jamais se changer. Les élèves prirent position dans les tribunes pendant que Mr. Bowl leurs expliquait le déroulement du cours. Il tapa sèchement dans ses mains, le bruit résonna dans tout le gymnase, il faisait ça a chaque fois qu'il s'apprêtait à expliquer le programme.

- Bon, aujourd'hui même topo que la semaine dernière, cinq match de vingt minutes. On garde les mêmes équipes.

Il tapa de nouveau dans les mains et a ce geste tout les élèves se levèrent et se placèrent sur le terrain pour un rapide échauffement. Peu de temps après les matchs commencèrent, une fois sur le terrain, il fallait rompre tout lien d'amitié avec l'équipe adverse et se traiter comme des ennemis personnels. Cela marchait un peu trop bien, a tel point que des bagarres eurent lieu plusieurs fois. Mr. Bowl n'intervenait jamais pour les séparer, il disait toujours aux élèves attendant leurs matchs dans les tribunes :

- Ils finiront par se fatiguer et ça s'arrêtera.

A la fin du cours, ils quittèrent tous le terrain afin d'aller se doucher puis se changer. Avant de rentrer dans les vestiaires, Mr. Bowl fit une remarque assez spéciale à Charlie.

- Tu n'as pas été le meilleur de ton équipe aujourd'hui. Tu aurais du prendre exemple sur Logan Stone, quand il était encore là.

Les garçons commencèrent à se regarder silencieusement à tour de rôle, déconcertés. Logan Stone était l'un des disparus, le quatrième dans l'ordre chronologique. Il jouait au football mais excellait aussi dans le basket, il avait disparu après un entraînement dans le gymnase. Charlie lui répondit, assez déstabilisé.

- Pourquoi est ce que vous me comparez à lui ? Je veux dire... il a disparu et on ne sait pas pourquoi ni comment, vous auriez pu mentionner un élève qui était toujours présents au collège.

- Oui c'est vrai, mais je n'ai pas dit du mal de lui à ce que je sache. C'etait un compliment, pour lui en tout cas.

- Comme vous voulez monsieur, excusez nous il faut qu'on se change.

Sans rien ajouter il ferma calmement la porte au nez de son professeur qui bloqua brutalement la fermeture avec son pied, ce qui ne manqua pas de faire sursauter quelques élèves, dont charlie. Il fit dépasser sa tête dépourvue de cheveux et observa attentivement chaque garçons présents dans le vestiaire, puis il ajouta.

- Ne voyez pas dans cette phrase une menace ou du favoritisme. Je ne tiens pas à affronter les plaintes des parents, d'accord ?

Personne n'osa répondre quoi que ce soit. John se décida à le faire pour les autres.

- Oui monsieur. Vous pouvez nous faire confiance.

- Bien, merci john. J'apprécie beaucoup ta maturité. Prenez exemple sur lui les gars, vous en avez bien besoin.

Il enleva son pied et fit disparaître  sa tête dans la noirceur du couloir éteint. Charlie ferma enfin la porte et ils entendirent ses pas qui s'éloignaient petit à petit. Gary leur répliqua nerveusement.

- C'est la première fois que je le vois se comporter comme ça. Pas vous ?

John répondit.

- Si, je crois que c'est une première pour nous tous.

- Tu crois qu'il sait quelque chose dans la disparition de Logan ?

- J'en sais rien Charlie, mais il ne faut pas non plus tirer des conclusions trop hâtives. Ce qui vient de se passer ne veut absolument rien dire.

Un moment de silence s'étala dans le vestiaire environ cinq minutes avant que Charlie se remette à parler.

- Vivement la fin de la journée, j'en peux plus de tout ces profs bizarres.

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