La Secte

DES PROMESSES

- Nan mais vous vous prenez pour qui !?

Donald était dans le bureau du commissaire Andrew au poste de police, un moustachu colérique, peu apprécié de ses hommes. Un tyran qui effraie tout le poste, il se sert trop souvent de son statut pour imposer sa vision de la justice et de la sécurité, chose qu'il rappelle à chaque fois qu'il engueule un de ses hommes après une grosse erreur. Ce qu'il fait en ce moment même. Donald était enfoncé dans sa chaise, se sentant minuscule face à la voix grave et au physique imposant de son chef. Il ne faisait vraiment pas ses 57 ans. Tout le monde espérait qu'il prendrait sa retraite vers 59 ans mais l'ancien en question leurs a toujours confirmé qu'il ne la prendra qu'une fois mort. Donald lui répondit d'une petite voix.

- Hé bien, pour un inspecteur de police.

- Profitez en alors ! Car après ce qui viens de se passer j'ai bien envie de vous renvoyer !

- Monsieur, sachez que j'ai énormément de respect envers vous mais...

Le commissaire ricana depuis sa chaise derrière son bureau.

- Ce n'est pas la peine de mentir Boward, je sais que tout le monde me déteste ici. Et ça se comprend, je sais que parfois je peux ressembler à ce salopard d'Adolf Hitler, mais je fais ça pour être sûr que tout soit fait dans les règles.

Il lança un regard sur le personnel éparpillé à travers le poste.

- Bon sang de bois, ces jeunes recrues, je trouve qu'elles sont encore plus efficaces que du sel dans un café. Je préfère le vieux personnel, celui qui a de l'expérience.

- Est ce que j'en fais partie a vos yeux ?

Andrew fit de gros yeux et se leva difficilement de sa chaise. Donald savait qu'il se fatiguait de jour en jour. Andrew fouillait dans ses vieux dossiers, rangés dans un placard juste derrière lui.

- Vous savez commissaire, vous dites que vous faites en sorte que tout soit fait dans les règles, pourtant dire que des adolescents assassinés ont fugués ce n'est pas réglementaire ça.

Andrew lui répondit sans se retourner.

- Pourtant vous y avez pris part au début de cette affaire.

- Je n'avais pas vraiment le choix. Et puis c'était avant que mon propre fils ne découvre toute la vérité.

Andrew s'asseya a nouveau sur sa chaise et toussa fortement. Donald hésita un instant, puis se lança enfin.

- Nous remarquons tous que vous n'avez plus la forme que vous aviez il y a trente ans. Vous devriez peut être penser à votre retraite monsieur. Et je ne dis pas ça parce que je veux que vous partiez, mais pour votre santé a vous.

Andrew enfila sa paire de lunettes rondes qui le faisaient ressembler à un retraité.

- Ho vous allez me faire chialer Boward. Je suis parfaitement capable de tenir encore quelques années. Et qui me remplacera ? Vous ?

Il ricana fortement et toussa à nouveau, une toux grasse. En même temps qu'il toussait il mettait sa main sur sa poitrine. Donald le remarqua rapidement.

- Vous avez mal commissaire ?

Andrew le regarda avec de gros yeux, ses lunettes glissant sur le bout de son nez.

- Moi ? Le commissaire Robert Andrew ? Avoir mal ? Jamais de la vie mon garçon. A part ça revenons sur notre conversation de départ. Pourquoi est ce que vous avez fait ça ?

- Je vous l'ai dit... je comptais ne rien dire, comme tout le monde mais... mon fils a fini par tout découvrir et il m'a accusé de ne pas être un bon policier. Et il a raison, les familles commissaire... les familles des disparus méritent de savoir la vérité. Ce qu'on a fait c'est mal.