L'ENNEMI A LA MAISON

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Mercredi, 17h40, un peu plus tôt dans la matinée, Donald Boward avait avouer face aux caméras des journalistes que la police avait menti aux citoyens et aux familles des disparus depuis le début. John n'avait pas eu cours cet après-midi la et revenait à pied du parc, où il avait passer l'après midi avec Wendy, Charlie et Boris. Il parcourait lentement son lotissement en traînant les pieds, ses semelles frottaient sur le sol. Il était épuisé, physiquement comme moralement. Il n'arrêtait pas de repenser à ce qu'il a vu la veille. Le troisième étage du collège va le hanter pendant un très long moment.

Il entendit un chant de corbeau, il leva la tête et remarqua qu'une de ces bêtes noires a plumes était en train de le survoler. Il eut l'étrange impression qu'il s'agissait du même corbeau qu'il avait croiser deux semaines plus tôt, lors d'un lundi matin pluvieux. Il n'en était pas sur, après tout, ces oiseaux la se ressemblent tous. En parlant de noir, il vit une grande voiture noire garée juste devant chez lui. Il n'en fut pas préoccupé jusqu'à la découverte d'un détail qui le laissa figé sur place. Le phare avant gauche était fissuré, comme celui de la voiture noire qui l'avait suivi à travers les lotissements. D'ailleurs c'était bien elle. Il s'en approcha tout doucement

Il regarda à travers les vitres, il n'y avait rien de suspect. Il en fit le tour deux fois, voulant observer chaque détail qui pourrait se montrer important. A part le phare, il n'y avait rien. Il espéra un instant retrouver son parapluie sur la banquette arrière mais ce ne fût pas le cas. Il regarda attentivement sa maison, il savait que le propriétaire de cette voiture était dans sa maison, qu'il avait franchi cette porte et qu'il était à présent derrière ces murs. L'individu qui l'avait suivi, oui c'était lui. Il en eut la chair de poule. Il espérait simplement que rien de grave ne soit arrivé à sa mère et sa sœur. Avec mépris, il donna un coup de pied sur la portière du conducteur, qui laissa une belle marque de semelle recouverte de poussière de gravier, sur la brillante carrosserie noire. Il prit son courage à deux mains et se dirigea vers sa maison.

Il ouvrit délicatement la porte, pénétra le hall d'entrée, puis referma la porte. Il entendit sa mère rire depuis la cuisine, une odeur forte de café lui chatouilla les narines. Il enleva ses chaussures, puis avec le coeur battant plus vite que le rythme d'une symphonie, se dirigea vers la cuisine. Sa mère était contente de le voir de retour, elle prenait le café avec... Gérard Colter. Elle l'invita à les rejoindre.

- Ha john, mon chérie, viens avec nous. Ton professeur est venu a l'improviste.

Colter semblait dégager une aisance et une innocence incroyable.

- Bonjour Jonathan, désolé de débarquer comme ça.

John fut soulagé de voir que sa mère allait bien, mais la colère eût quand même raison de lui.

- Qu'est ce qu'il fout la lui !?

Sa mère ne comprenait pas.

- Hé Jonathan ! Du calme, qu'est ce qui t'arrive enfin ?

Colter répliqua de manière calme et insolente.

- Mais oui enfin Jonathan qu'est ce qui t'arrive ?

- Tu ne sais pas qui tu as en face de toi maman ! Il est dangereux ! Fais le s'en aller ou je le fais moi !

Sa mère se leva, furieuse.

- Mais qu'est ce qui te prend !? Monte dans ta chambre !

Colter se leva également et mit sa main sur l'épaule de Carrie Boward.

- Ne vous en faites pas, si je dérange je peux m'en aller.

- Ne la touches pas !

John se rua sur lui et lui donna un coup de poing, les lunettes de Colter se mirent à voltiger jusque dans le lavabo juste derrière eux. Il se prit les pieds dans une des chaises et trébucha en arrière et une fois au sol, John continua de le rouer de coups.

- Sale ordure ! Enfoiré ! Sale Pédé ! Sors de chez moi ! Laisse nous tranquille !

Sa mère se mit à hurler de peur et essaya de séparer Colter de l'emprise de son fils qu'elle ne reconnaissait plus. Elle parvint difficilement à l'écarter de son professeur.

- Nan lache moi ! Je vais le tuer ! Je vais le tuer !

Il avait les poings recouverts de sang, il hurlait tellement qu'il bavait comme un chien enragé. Il se débattait excessivement dans les bras de sa mère, tandis que Colter se relevait difficilement puis observait autour de lui sans savoir où il était. Carrie rejoigna son invité, qui était en train de récupérer sa paire de lunettes, avec une des deux branches cassées. Elle pleurait, ne sachant quoi faire pour réparer tout ça, elle était surtout morte de honte.

- Je... je suis vraiment navrée, je ne sais pas ce qu'il lui as pris. S'il vous plaît ne portez pas plainte.

Colter cracha du sang dans une feuille de sopalin.

- N'ayez crainte, je ne le ferais pas. Il est encore jeune, on peut le pardonner. Mais vous pourrez constater que je dis la vérité quand je vous dis que depuis un moment il a l'air perturbé et psychologiquement instable. Faites lui voir un psy.

- Mais... mais je...

- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Je vous souhaite quand même une bonne fin de journée.

Elle le laissa s'en aller, puis s'asseya sur une des chaises de la cuisine en séchant ses larmes. Dans sa chambre, John faisait les cents pas, les mains tremblantes, encore recouvertes de sang. Il avait envie de tout casser. Il entendit la porte de la maison se refermer bruyamment, il se dirigea vers sa fenêtre et observa avec une haine sans fin, Colter qui se dirigeait vers sa voiture. Ce dernier remarqua la trace du coup de pied sur sa portière, la fixa longuement avant de tourner sa tête sur la fenêtre de la chambre de John en souriant. Les deux personnages se fixèrent intensément pendant un court instant, puis Colter passa son index sur ses lèvres qui en fût recouvert de sang, il lécha soigneusement son doigt dans un regard malsain qui donna la chair de poule à John. Il lui fit un petit signe de la main pour lui dire au revoir, comme le ferait un clown face à des enfants, puis il s'installa dans sa voiture et s'en alla. Il savait enfin qui l'avait suivi en sortant des cours, il avait peur, mais encore plus de la réaction de son père quand il apprendra ce qui s'est passer.

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