La Secte

"ON EST OBSERVÉS"

Il y avait du sang qui coulait dans les caniveaux, des voitures en train de brûler, des cris de rages et de révoltes qui se répandaient dans tout le quartier. Des officiers de police à terre, en train d'agoniser. Donald reprit connaissance dans une voiture de police, il était côté passager. Il avait un mal de crâne abominable, il se toucha l'arcade sourcilière ainsi que ses cheveux et vit du sang sur ses doigts, beaucoup de sang. La voiture était retournée au milieu d'un croisement. William Roads, qui conduisait la voiture, était encore inconscient. Il se rappela seulement d'un bruit de klaxon énorme puis d'un choc de voitures d'une violence incroyable. Il eut du mal à réaliser que lui et William puissent être encore en vie. Il sentait le sang lui montait à la tête, du fait d'être retourné. Il débloqua sa ceinture puis ouvrit la portière sévèrement endommagée. La collision a eu lieu de son côté, la portière fût enfoncée et des morceaux de ferrailles ne manquèrent pas de se planter dans son mollet droit. En tombant du véhicule il se laissa rouler sur le béton de la route puis resta un instant couché sur le dos, observant le ciel d'un bleu magnifique, parsemé de fin nuages qui ressemblaient à de petites couches de peintures blanches.

En voyant cette belle toile juste au dessus de lui, il fut comme apaisé, se disant qu'il était encore en vie et qu'il y avait encore de l'espoir. Il se releva très difficilement, il avait énormément de mal à rester debout à cause de la ferraille enfoncée dans son mollet. Il s'adossa à la voiture et observa les dégâts. Les bouts de ferraille avaient d'abord transpercé son pantalon qui était maintenant d'un rouge sang vif, il ne pouvait même pas le relever pour observer sa jambe, si il le faisait il allait se faire très mal. Sous la douleur, il se mordit les lèvres et tapa du poing sur la voiture. Il entendit ensuite Roads qui reprenait connaissance à l'intérieur du véhicule.

Il s'apprêtait à lui venir en aide mais fut déstabilisé par la scène qui se présentait devant lui. Ce n'était plus un quartier qu'il voyait, mais un champ de bataille. De la fumée répandue à chaque coin de rue, des policiers avec des boucliers et des casques, armés de longues battes, en train de se battre avec ce qui était autrefois les habitants de cette ville, qui n'étaient maintenant plus que des bêtes sauvages. Une véritable anarchie. Ce sont les représailles dont parlait le commissaire Andrew.

Deux heures plus tôt.

Le calme avant la tempête. Charlie, Jordan et Sarah se rendaient tout les trois au terrain de baseball pour faire deux-trois parties. Sarah avait emmenée avec elle un magazine de mode qu'elle comptait lire sur place, pendant que les garçons joueront au baseball. Ils s'installèrent tranquillement.

- Hé Charlie, tu as eu des nouvelles de John depuis vendredi ?

- Aucune, mais c'est mieux d'un côté. Je ne veux pas que mon samedi soit gâché par cette histoire de secte ou de je ne sais quoi.

Sarah rétorqua tout en lisant son magazine :

- Pourtant c'est bien toi qui a découvert que c'était une secte et que nos profs en étaient membres.

Avec sa batte, Charlie loupa la balle que Jordan lui avait lancé, déconcentré par la remarque de Sarah. Il se retourna sur elle nerveusement.

- Oui c'est vrai, mais c'était dans le feu de l'action. C'est moi qui l'ai hébergé le soir ou il est retourné explorer le collège. Mais maintenant je veux passer à autre chose. Ca m'a saoulé.

Jordan lui lança une deuxième balle qu'il put frapper cette fois, il l'envoya presque à l'autre bout du terrain. Il ajouta fièrement :

- J'adore quand on est les seuls à être sur ce terrain. On a tout rien que pour nous.

Sarah ajouta :

- Hé bien moi ce silence et cette sensation d'être seule ça m'a toujours angoissée, c'est pour ça que je viens toujours avec vous. J'aime pas venir seule ici.