RIEN QUE LA VÉRITÉ

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William Roads était devant le commissariat, il pleuvait à en tomber malade. Il essayait de fumer mais a cause de la pluie il avait du mal à allumer son cigare.

- Bordel, il faut vraiment que ça tombe maintenant.

Il vit la voiture de Donald en train de se garer sur le parking, devant ses yeux abrités par son chapeau. Il en sortit accompagné de Bradley Keppel, l'officier qui les avaient prévenus de la découverte d'une jambe au parc et d'un torse dans une forêt. Mais il y avait encore un troisième passager sur la banquette arrière. Donald le fit sortir en le traînant par le col de sa veste, il était menotté. C'était un jeune homme âgé d'au moins vingt cinq ans, beau gosse, il portait un bonnet noir légèrement relevé qui laissait dépasser quelques boucles de cheveux châtains. Ils se dirigèrent tout les trois vers le poste. William salua Donald et Brad, puis désigna l'inconnu d'un geste de la tête en s'adressant à Donald.

- C'est qui celui la ?

Il lui répondit tout fier de lui.

- Tu ne me croiras jamais, c'est notre cambrioleur de maisons.

William en resta bouche bée.

- Donc depuis le mois d'août on traque un gamin ? Tu dois te sentir fier de toi petit, vingt-huit maisons cambriolées, tu nous as bien fait passer pour des idiots.

Le jeune leva ses mains menottées et fit un doigt d'honneur à Roads. Bradley se mit à ricaner, mettant sa main devant sa bouche pour contenir son rire. Roads esquissa un faux sourire.

- Donald, tu me le mets en salle d'interrogatoire, je m'occuperai de lui après un bon café.

- C'est ce que je comptais faire.

Ils entrèrent tout les quatre au poste, une fois le cambrioleur dans une cellule, Roads rejoigna Donald dans son bureau.

- Ce gars est l'une des pires merdes qui ait pu sévir dans cette ville, j'espère que le juge lui mettra au moins cinq ans. Mais au fait, comment il s'est fait arrêter ?

- Cette nuit il a tenter de cambrioler la maison du vieux Lars.

- Ben Lars ? Ce vieux retraité ?

- Et ouais, il l'a surpris puis l'a menacer avec son fusil de chasse, il l'a solidement attaché puis il nous a appelés.

- Il faudra lui envoyer une médaille.

William sentait que Donald était nerveux.

- Dis moi, qu'est ce qui t'arrive ?

- J'ai appelé les médias, je leurs ais donné rendez vous devant le poste afin de tout leurs avouer.

- Tu vas le faire aujourd'hui ?

- Il faudra bien le faire tôt ou tard.

- Ils arrivent vers quelle heure ?

- Vers 11h30.

Roads regarda sa montre.

- Dans quinze minutes.

- J'hésite quand même a le faire.

- Maintenant que tu les a appeler c'est trop tard.

- Oui mais... j'ai peur des répercussions. Les familles des victimes risquent de nous mener la vie dure après ça.

- Et ce sera amplement compréhensible, mais fais attention aux mots que tu emploieras.

- Rassure toi je ne vais pas leurs énoncer tout les dossiers pages par pages, le strict minimum.

- Et aussi...

Un officier ouvrit la porte du bureau.

- Mr. Boward ? Des journalistes sont présents devant le commissariat, ils demandent à vous voir.

- Oui c'était prévu, j'arrive tout de suite.

Il enfila sa veste, Roads lui tapa sur l'épaule juste avant qu'il ne parte et le regarda dans les yeux.

- Bonne chance.

Donald hocha la tête, confiant et déterminé. Il quitta le poste et rejoigna les journalistes qui l'attendait devant leurs camions, munis de leurs micros et de leurs caméras. Ils étaient sous leurs parapluies. Donald trottina légèrement afin d'être mouillé le moins possible. Une fois sous les parapluies, il salua tout les journalistes présents. Une femme s'extirpa du groupe afin d'être bien devant Donald et être sur qu'il répondra à toutes ces questions.

- Bonjour, vous êtes ?

- Bonjour, je suis Donald Boward, officier de police à Houston.

- Nous sommes en direct à la télévision, vous nous avez personnellement appelé pour nous dire que vous vouliez éclaircir certains points sur l'affaire des jeunes fugueurs et fugueuses.

Donald ricana nerveusement.

- Oui et bien... vous voyez, je vais mettre les choses au points une bonne fois pour toutes. Il faut que les familles des concernés sachent la vérité.

Les journalistes ne le quittaient plus des yeux, il avait au moins treize micros braqués sur lui.

- Depuis la première disparition et le tout début de notre enquête, nous ne vous avons pas dit la vérité. Ni pour tout les autres d'ailleurs.

Roads était sortie du poste et avait pris position juste devant la porte d'entrée, observant son collègue face à cette bande de fauves, affamés de scoop.

- Si ils veulent l'affaire criminelle du siècle, ils vont être servi. T'a intérêt d'assurer Boward. Le commissaire va t'étriper.

Donald continuait son speech, avec une aisance qui ne lui ressemblait pas.

- Au fur et à mesures de nos fouilles et de nos recherches, nous avons fini par retrouver les têtes coupées des trois premiers disparus.

Les journalistes ouvrirent grand les yeux, ils ne savaient pas quoi lui dire. Donald savait qu'il était en direct sur toutes les télés de la ville, voir même de l'état tout entier. La marche arrière était désormais impossible.

- Nous avons envoyé les trois têtes à la morgue de l'hôpital auprès de notre médecin légiste. Puis sans grande surprise, pour les deux autres adolescents disparus, nous avons également retrouvés leurs têtes. Je tiens à préciser que nous avons tout fait pour retrouver le ou les personnes qui ont fait ça, nous avons menti en évoquant la fugue car nous ne voulions pas traumatisé et faire paniquer les habitants. C'était une erreur, nous aurions directement du dire la vérité. Nous avons huits disparitions au total, il ne doit pas y en avoir une de plus. Récemment nous avons retrouvés les restes de Jimmy Folt, le jeune Gary Stano nous ne l'avons pas encore retrouvé. Sachez que je tiens à présenter toutes mes condoléances aux familles de ces jeunes et que j'ai vraiment honte de leurs avoir cacher tout ça. A partir d'aujourd'hui nous nous battrons à vos côtés, nous ne vous cacheront plus rien du tout. On attrapera le ou les responsables et on leur fera payer légalement ce qu'ils ont fait.

De la ou il était, Roads n'entendait pas ce qu'il disait. Mais chaque seconde était pour lui un supplice. Il priait pour ne pas être renvoyer avec Donald après ca.

- Je vous ais dit tout ce que nous savions, maintenant nous allons nous concentrer sur trois choses : renforcer la sécurité en ville, capturer au plus vite le ou les coupables, retrouver Gary, en vie je l'espère. Voila, maintenant vous savez tout.

Les journalistes restèrent silencieux, comme des statues de cire. Sans un mot de plus, Donald s'en alla, se faisant assommer par les gouttes qui tombaient. Il rejoigna William devant la porte.

- Je n'ai pas pu entendre ce que tu as dit mais j'espère que ça suffira pour ne pas faire péter un câble à cette ville, ça nous arrangerait pas.

- On verra bien, quoi qu'il en soit dès a présent cette histoire va prendre une autre tournure.

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