DONALD BOWARD

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John était allongé sur son lit, fixant le plafond sans cligner des yeux. Il s'était changé, il avait mis un short bleu à rayures blanches et un t-shirt blanc, il était pieds nus. Ca faisait au moins plus de trente minutes qu'il était ainsi, allongé et totalement immobile. Il n'arrêtait pas de repenser à ce qu'il s'est passer sur le chemin du retour il y a environ deux heures, il en était perturbé. Il se releva enfin, s'asseya sur le rebord de son lit et se frotta les yeux avec ses doigts en soupirant longuement. Il murmura nerveusement.

- Mais qu'est ce qui se passe ?

Sa mère l'appela depuis le premier étage de la maison, il se leva d'un air fatigué puis ouvrit la porte de sa chambre.

- Quoi ?

- Ou est ton parapluie ?

Il fut emparer d'un énorme frisson, il ouvrit en grand ses yeux fatigués. Puis il pensa :

"Trouve un mensonge, vite !"

- J'ai heu... je l'ai oublier au collège dans une des salles de cours. Je n'ai pas penser à t'en parler quand je suis rentrer tout a l'heure.

- D'accord, demain tu n'oublieras pas de le récupérer.

- Oui compte sur moi.

Il referma la porte et avait presque honte de lui avoir menti. Il ne savait pas comment arranger les choses, on lui avait voler son parapluie et il ne pourra pas le récupérer. Il ne sais toujours pas qui était la personne qui le suivait ni ce qu'elle lui voulait. Il n'avait pas eu le temps de bien observer le modèle de la voiture mais il était sur et certain qu'elle était noire avec un phare avant fissuré, celui de gauche. C'est les seuls détails qu'il avait dans sa tête, rien de plus. Il alluma son ordinateur et alla sur internet. Il se renseigna sur tout les modèles de voitures noires présentes au Texas ainsi que les différentes entreprises. Aucun résultat n'était concluant, il s'en mordit les lèvres. Il entendit ensuite une voiture qui se garait devant chez eux, il écarta légèrement les rideaux de la fenêtre et put apercevoir son père qui revenait de son travail. Il fut soulager rien qu'à l'idée de le savoir de retour à la maison.

Une partie de lui voulait raconter à son père l'histoire de la voiture noire et du parapluie. Mais l'autre partie ne voulait pas. Il passa le reste de la soirée à lancer un mini ballon de basket contre les murs de sa chambre. Vers 19h30, sa mère l'appela pour le dîner. Il rejoigna sa famille dans la cuisine, son père et sa petite sœur étaient déjà attablés. Il fit la bise à son père qu'il n'avait pas encore vu de la journée, c'était comme ça tout les jours : presque tout les soirs, jamais le matin. Il prit place à sa table et sa mère apporta le plat. Donald Boward s'adressa enfin à son fils.

- Tu as passer une bonne journée Jonathan ?

- Oui... c'était une journée comme une autre.

"Je me suis juste fait poursuivre par une voiture sans doute conduite par un pédophile ou... par quelqu'un d'autre."

Ils commencèrent à manger dans un grand silence, puis John posa une question à son père.

- Papa je... je sais que tu n'aimes pas quand je te parles de ça mais... j'ai besoin de savoir.

Il n'eut pas besoin d'en dire plus pour que son père comprenne. Il se nettoya la bouche avec une serviette puis croisa ses mains devant son menton barbu.

- Écoute, tu n'as rien besoin de savoir d'accord ? Je te l'ai déjà assez répéter comme ça : ils ont fuguer. Point.

John haussa le ton, assez pour que sa mère le regarde les yeux exorbités.

- Mais c'est ridicule ! Pourquoi cinq élèves décideraient de fuguer comme ça un par un ? Vous auriez du approfondir votre enquête papa ! Ils ont mon âge, j'aurais pu être l'un des disparus moi aussi. Et pour moi vous auriez dit quoi hein ? Que j'ai fuguer ?

Son père s'était arrêter de manger, le plat dans son assiette avait totalement refroidi. Il observait son fils sans le quitter des yeux. Puis il passa sa main dans les cheveux bruns de John avec compassion.

- Je suis fier que tu n'ais pas peur de t'exprimer. Mais je ne suis pas très fier de ta curiosité.

Il rapprocha son visage jusqu'à celui de son fils.

- Crois moi, tu ne dois pas savoir. Il ne vaut mieux pas.

Il se leva de sa chaise sans finir son assiette puis se rendit dans le jardin derrière la maison. John observa sa mère qui tripotait son plat du bout de sa fourchette, les larmes aux yeux. Sa sœur, elle, ne comprenait pas le sujet de leurs conversations, elle se contentait de les observer parler avec un visage innocent. Sa petite voix s'adressa à son frère dans un français non correct.

- Y'a qui qu'ya fuguer ?

- Des gens Carmen...

Il observa son père dehors, assis sur une chaise en train de fumer une cigarette en observant le ciel. Il se leva et débarrassa son assiette comme sa mère le lui avais appris plus jeune, ensuite il alluma la télé du salon et zappa les chaînes une à une, enfoncé dans le canapé moelleux. Son père n'était pas un salaud ou un de ses flics corrompus, mais il menait ses enquêtes, celle-ci en particulier, d'une manière bâclée. Mais ce qu'il lui as dit pendant le repas juste avant de sortir fumer, lui fit penser qu'il en savait plus qu'il ne voulait l'avouer. Et il sait aussi que dans la pièce ou il range ses affaires de travail, se trouve sans aucun doute des dossiers contenant des rapports ou des photos qui pourraient sans doute en effrayer plus d'un. Ouvrir cette porte le démangeait plus que tout.

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