La vie sans toi.

Chapitre 8.

Elle venait de sortir de ce rendez-vous terrorisée, elle connaissait déjà les conséquences irréversibles de cette maladie, ayant déjà vu sa mère vivre ces terribles douleurs quand elle était plus jeune. Comment allait-elle annoncer cette nouvelle à Fred ? Qu'allait devenir ses deux enfants ? Ceux pour qui elle aurait tout donné au déterminent de sa vie. Elle avait les yeux embrumés de larmes, elle était apeurée, complètement tétanisée...
Ses enfants étaient à l'école pour Paul et chez la nourrisse pour Lilou. Elle prit la direction du 36, elle avait besoin de son mari, besoin de se sentir réconforter par celui qu'elle aimait tant. Elle entra au 36, ses yeux se posèrent immédiatement sur son mari, il était à la machine à café en train de parler avec des collègues qui au fil du temps étaient devenus pour la plus part des amis. Il se retourna lorsqu'il senti la présence de sa femme. Il la regarda avec un regard rempli d'amour, un regard qu'il n'avait jamais posé sur une autre femme qu'elle. À ses yeux c'était la plus belle, la personne qu'il aimait le plus au monde, celle pour qui il donnerait tout, celle pour qui il serait toujours là malgré les dures étapes de la vie. Elle s'approcha de lui, le regarda tendrement et l'embrassa. Il fut surpris par ce geste, elle qui d'habitude, était si pudique, avait aujourd'hui besoin de ce geste tendre. Peut-être pour lui montrer que c'était lui et personne d'autre.
- Je peux te parler Fred ?
Elle avait également repris le tutoiement, il fût surpris de ce changement brutal.
Il la regarda un instant comme pour s'assurer que c'était bien elle, jamais auparavant elle n'avait agis ainsi envers lui lorsqu'ils étaient au travail, jamais elle ne l'avait tutoyé et encore moins embrassé dans ces lieux.
- Ça va Alice, tu n'as pas l'air...
- Je peux te parler Fred... s'il te plaît.
Il voyait dans son regard que quelque chose n'allait pas, qu'elle n'était pas bien.
- Bien sûr que tu peux.
Il la prit par le bras et l'entraîna en dehors des locaux.
- Tu... tu ne veux pas m'inviter à manger ?
- Tu es sûre ? Tu n'as pas lair bien...
- S'il te plaît Fred... j'ai très envie que mon mari m'invite à dîner.
- Bon, d'accord...
- Prends moi dans tes bras, s'il te plaît Fred...
C'est immédiatement qu'il la serra contre lui, il voyait qu'elle était mal et cela le rendait mal. Il ne connaissait pas encore la raison de son mal être et ne s'attendait pas à ce qu'elle allait lui annoncer, c'est une annonce que personne sur ce monde ne devrait avoir à faire, un combat que personne ne devrait avoir a mener, une maladie qui ne devrait pas exister.
Il laissa un baiser sur sa joue en signe d'attention.
- Ça a été avec Paul ce matin ? Demanda t-elle en essuyant une larme qui venait couler sur sa joue.
- Oui ça a été. Alice je vois bien que ça ne va pas, parles moi...
- Il n'était pas trop triste d'aller à l'école ? Je sais qu'il ne voulait pas y aller... On va parler oui, promis. Promis répéta t-elle en retenant des larmes. On va manger ?
- Non il ne voulait pas y aller, ça m'a fait de la peine de l'y laisser...
Il se rapprocha de nouveau d'elle et la serra dans ses bras, lui donnant tout l'amour qu'il lui portait et toute l'énergie qu'il avait en lui pour tenter de la faire aller sans pour autant savoir la raison de son mal être.
- On aurait pu le garder tu sais... je veux profiter de lui, je veux profiter de ma fille, de mon mari, de ma famille... On peut aller manger s'il te plaît ? Ou du moins s'installer quelque part ? Il faut que je te parle Fred...
Plus sa femme parlait, plus elle l'intriguait. Elle semblait réellement perdue, désemparée, mal.
- Oui, on va aller s'asseoir.
Il se dirigèrent alors vers le restaurant le plus proche et s'y installèrent.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Oui. Je vais prendre un verre de menthe s'il vous plaît dit-il en s'adressant au serveur.
- Pareil, s'il vous plaît.
Le serveur acquiesça et partît.
Elle prit la main de son conjoint dans la sienne.
- Il faut que tu me promettes quelque chose, enfin plusieurs...
- Oui, lesquelles ?
- Promets moi de me pardonner tout le mal que je t'ai fait en partant il y a trois ans, promets moi que tu prendras soin de mes enfants toute ta vie, promets moi que tu referas ta vie avec quelqu'un qui saura te rendre heureux, mais qui saura rendre heureux mes enfants, quelqu'un de bienveillant qui les aimera autant que je les ai aimé et quelqu'un qui t'aimera autant que je t'ai aimé toi. Promets moi que tu ne les abandonneras jamais, que tu ne les puniras jamais pour n'importe quelle raison, promets moi que tu leur parleras de moi...
Elle termina son récit avec des larmes qui coulaient sur ses joues.
- Mais Alice, c'est toi ma femme, jamais je ne referais ma vie, jamais tu m'entends. C'est toi et personne d'autre. Tu es pardonnée, pour tout. Je prendrais toujours soin de notre famille.
Il prit son visage entre ses mains.
- Alice, pleures pas, s'il te plaît. Parles moi, dis moi ce qu'il se passe, je ne comprends pas...
- Je vais mourir Fred...