- Je te laisse les enfants ? Ça ne te dérange pas de t'en occuper ?
- Non, absolument pas. Ne t'en fais pas.
C'est sans un mot qu'elle se dirigea vers la chambre.
- Elle est malade maman ? Demanda Paul à son père.
- Oui, maman elle est malade dit-il d'un ton désolé.
- Elle a quoi maman ?
- Écoutes mon Paulo dit-il en s'agenouillant pour se mettre à sa hauteur, maman elle est très malade mais c'est une maladie qui peut se soigner.
Il posa ses mains sur les épaules de son fils, voyant qu'il allait pleurer, pour le réconforter.
- Et maman, elle va tout faire pour guérir.
Alice s'était relevée, elle était derrière son fils et son mari.
- C'est promis mon amour, maman va guérir dit-elle en le prenant dans ses bras. Maman va guérir pour toi, pour ta sœur et pour papa d'accord ? Comment vous feriez sans moi ? Papa il serait complètement perdu.
- Oui je serais complètement perdu confirma t-il la gorge nouée, les yeux humides.
- Il ne sait même pas bien choisir les vêtements pour vous habiller rigola t-elle.
- Non c'est sûr, maman le fait mieux que personne.
- Alors voilà, maman guérira mon chéri.
Elle déposa son fils au sol et prit son mari dans ses bras.
- Merci de lui avoir parlé...
- C'est lui qui m'a demandé et je n'allais pas lui mentir...
- Oui mais tu aurais pu lui dire que j'avais mal à la tête ou autre. Tu sais je me suis renseignée pour les traitements, ce sont des traitements assez lourds, le plus envisageable me semble être la chimiothérapie mais je ne suis pas sûre, pas sûre d'avoir la force...
- Mais si tu vas avoir la force, pour toi, pour nos enfants, pour moi...
- C'est de lourds traitements je pense que tu ne te rends pas compte... Même pour toi je ne suis pas sûre d'aller au bout, désolée.
- Ne dis pas ça Alice, s'il te plaît.
- Je dis ce que je veux et tu sais aussi bien que moi la fin de cette maladie.
- Alice, il existe toutes sortes de traitements pour soigner cette maladie, tu vas t'en sortir...
- Et moi je te dis que non.
Il ne lui répondît pas, ne voulant pas aller plus loin dans cette conversation de peur que ça finisse comme la dernière fois.
- Je le sais... je le sens.
- Et moi je te dis que tu vas vivre, tu vas guérir dit-il en prenant son visage entre ses mains.
- Et toi tu seras fort pour les enfants, tu leur diras que je les ai aimé et tu penseras à moi d'accord ?
- Alice...
- Oui Fred ?
- Arrêtes veux-tu.
- Très bien j'arrête dit-elle en l'embrassant.
- Merci dit-il en souriant légèrement.
- Je vais préparer les enfants. Tu es toujours d'accord pour sortir ?
- Évidemment.
Elle lui sourit.
- Je te laisse choisir ma robe. Mon paulo dit-elle joyeusement, viens mon chéri maman va t'habiller affirma t-elle tendrement en courant derrière lui pour le chatouiller.
En l'espace d'un instant elle était redevenue la Alice souriante que son mari aimait tant.
Cela le fit sourire. Il regarda la scène, attendrît.
- Tu vois je vais bien dit-elle en passant une main sur sa joue en passant à proximité de lui.
- J'aime beaucoup te voir comme ça...
Il la rejoignit alors.
Cette soirée fut signe de bonheur pour le couple, d'autres s'en passèrent ainsi. L'état d'Alice quant à lui se dégradait de jour en jour, Fred était désemparé, il était triste de voir sa femme ainsi. Elle était malade, affaiblie, très affaiblie.
- Fred... tu peux m'apporter un verre d'eau s'il te plaît.
Il alla alors chercher un verre d'eau et accouru presque à son chevet.
- Ce n'est pas la peine de courir. Merci dit-elle en prenant le verre pour en boire une gorgée. Tu ne vas pas au 36 aujourd'hui ?
- Désolé d'être aux petits soins pour toi. Non, je n'y vais pas aujourd'hui, je veux profiter...
- Fred je... ce n'est pas ce que tu voulais dire... profiter ?
- Si... je vois bien que ton état se dégrade Alice, j'aimerai profiter des instants avec toi, même les tout petits et même si tu ne veux pas de moi tout le temps à tes côtés, te savoir non loin de moi me rassure.
- Bien sûr que si je veux de toi à mes côtés. On vient de se marier mais il ne faut pas que tu t'arrêtes de vivre pour moi...
- Le boulot ce n'est pas la vie mais profiter de ma femme ça, c'est vivre.
- Mais tu sais Fred je ne dois pas être de très bonne compagnie, je me sens inutile... Comment fais-tu pour rester avec moi ? Je ne sais pas comment tu fais pour encore m'aimer...
- Cette question tu ne devrais même pas te la poser Alice, je t'ai toujours aimé et ce depuis le début, c'est pas maintenant que ça va changer.
Il passa une main réconfortante sur son visage et approcha le sien pour déposer un baiser sur ses lèvres.
- Mais Fred regardes moi... je ne suis même pas belle, mon corps est meurtri, j'ai perdu mes cheveux... je suis obligée de porter une perruque pour ne pas faire peur à mes propres enfants, pour ne pas attirer les jugements... Tu sais je ne suis pas sourde, j'entends les remarques des gens, l'autre fois quand nous nous baladions, deux femmes ont dit que mes enfants ne méritaient pas une mère comme moi et qu'à ta place ça ferait longtemps qu'elles m'auraient quitté... après tout elles ont sûrement raison.
- Je ne suis pas de leur avis s'emporta t-il. Les remarques des autres, en quoi ça nous importe ? On a toujours vécu que pour nous Alice, l'avis des gens on s'en contre fiche... Je t'interdis par la même occasion de dire que tu n'es pas belle car c'est tout, sauf la vérité. Tu es belle et tu le resteras à mes yeux quelqu'en soient les conséquences.
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La vie sans toi.
FanfictionQuand le destin se lie contre vous, qu'il s'acharne sur vous une fois de plus, qu'aucune solution ne s'offre à vous, et qu'il vous reste alors juste à profiter de vos proches, "la vie sans toi" en est le parfait témoignage.