Chapitre 15.

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Des larmes coulaient sur sa joue.
- Alice, pleures pas.
- Excuses moi... mais aides moi s'il te plaît.
- Mais je ferais tout pour toi.
- Aides moi à prendre une décision, s'il te plaît... Fred aides moi, je ne sais plus où j'en suis ni quoi faire.
Il aurait aimé l'aider, lui dire ce qu'il voulait mais il ne voulait que son bien. Il avait beau peser le bien du mal, la balance restait à zéro. D'une part il voulait qu'elle parte, qu'elle lâche tout, que sa douleur parte à tout jamais mais d'une autre part il ne pouvait la laisser partir, elle, la mère de ses enfants, son seul grand amour, sa femme. Il ne se prononça pas à ce sujet, laissant paraître un blanc dans leur conversation.
- Je ne peux pas Alice, je ne peux pas choisir pour toi, pas une décision d'une telle ampleur. Saches que quelque soit ton choix, je le respecterai.
- Non mais tu peux m'aider, aides moi... Je te le redemande une dernière fois, que veux tu toi ? Si tu ne me réponds pas j'arrête tout, c'est fini.
Il sentit son cœur se briser en mille morceaux dans sa poitrine. C'est la gorge serrée qu'il prit la parole.
- Alice écoutes, je ne peux plus te voir souffrir sans ne pouvoir rien faire mais en même temps voir ma femme partir, la femme de mes enfants,  je ne peux pas me faire à l'idée. Savoir que tu ne seras plus là, m'attendre à ce que tu sois partout où je vais sans qui tu n'y sois, perdre les habitudes qu'on avaient prises, ne plus pouvoir sentir ta présence, t'enlacer, t'embrasser, que nos enfants n'aient plus de mère à qui se confier, toutes ces petites choses je ne peux m'y résoudre...
Elle lui adressa un petit sourire et lui caressa la joue tendrement avant de l'embrasser.
- Alors je continue dit-elle simplement, pour toi, pour nos enfants.
Ses yeux brillaient, il était heureux de cette réponse, lui qui avait si peur de perdre la femme qu'il aimait.
- Merci, je te promets d'être là, tout le temps, dans tes bonnes comme dans tes mauvaises phases, je serai là.
- J'espère... tu sais c'est pour toi que je le fais, pour mes enfants, uniquement pour vous. Je t'aime trop pour te laisser, je ne peux pas te laisser.
- Il y a une seule chose que je te demande, si tu souffres trop, dis le moi, si tu es décidée à arrêter un jour, je te suivrai dans tes démarches, je serais de ton côté, comme toujours. Je ne veux pas que tu souffres pour nous Alice.
- D'accord, c'est promis... Comment envisages-tu l'avenir ? Demanda t-elle à son époux en se calant dans ses bras.
- Je préfère ne pas y penser...
- Non mais l'avenir avec moi, si je guéris... Tu veux continuer à travail au 36, rester habiter ici à Paris, déménager ?
- Je ne sais pas Alice, je ne sais pas répéta t-il incertain.
- Si cela ne te dérange pas j'aimerais déménager, tu me suivrais ?
- Déménager où, quand ?
- La Normandie, au bord de la mer, c'est mon rêve... Recommencer une nouvelle vie, un nouveau départ, sans vendre notre maison bien évidemment. Si jamais je guéris, mais ça nous concerne tous les deux, tous les quatre.
- Oui, ça pourrait nous faire du bien, du renouveau.
- Mais Fred ... ça voudrait dire quitter le 36, quitter Paris, quitter tes collègues, tes amis, tu y es tellement attaché à cette vie...
- Non, c'est à la vie avec toi que je suis attaché, mes amis, mes collègues, Paris, tout ça je peux les voir même en habitant loin, toi je ne peux pas.
- Oh Fred... tu es vraiment l'homme merveilleux dont toutes les femmes doivent rêver. Et promets moi que même si je ne guéris pas, ce rêve tu le réaliseras...
- Pour toi, oui. Promis.

La vie sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant