Chapitre 11.

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- Aller où ?
- Chercher nos enfants...
- Ah oui bien sûr j'arrive ma chérie.
Il prit alors la main de sa femme et la serra fort, très fort. Ils venaient d'arriver à la crèche, pour récupérer la petite Lilou. Elle ressemblait de plus en plus à sa maman, tout en ayant le magnifique regard de son papa qu'Alice aimait tant, ce magnifique regard dans lequel elle pouvait lire tout l'amour qu'il portait à sa femme. Quand la petite fille vit sa mère, elle se mît automatiquement à gigoter dans tous les sens pour que cette dernière la prenne dans ses bras, ce qu'elle fît aussitôt.
- Elle est vraiment adorable cette petite, vous avez de la chance déclara l'assistante maternelle.
Les parents se regardèrent en souriant. Ils prirent ensuite la direction de l'école, les grilles venaient de s'ouvrir. Une petite tête blonde courût dans les bras de son père, il était tout heureux que ses parents soient venu le chercher tous les deux, avec sa petite sœur.
Ils allèrent au parc, Alice et Fred s'installèrent sur un banc, ils surveillaient leur petit Paul qui jouait au ballon avec d'autres enfants. Alice câlinait sa petite fille, elle n'arrivait à la lâcher depuis qu'elle avait appris cette terrible nouvelle le matin même, elle était dans les bras de son époux, une vieille dame les regardaient de loin, elle s'approcha d'eux.
- Vous avez une magnifique famille monsieur, vous pouvez en être fier.
- Merci, je suis très fier de ma famille, de ma femme, elle m'a donné deux magnifiques enfants.
La vieille femme s'en alla après avoir salué le couple.
- C'est vrai qu'ils sont beaux nos enfants déclara Alice à son mari.
- Oui, magnifiques.
- Comme leur papa, leur magnifique papa.
- Et comme leur maman.
- Tu vas chercher Paul ? Il commence à faire froid pour la petite.
- Oui.
Il attrapa alors son fils en lui faisant des chatouilles.
- On va y aller mon chéri, ta sœur commence à avoir froid.
Elle le rejoignit sa fille dans les bras.
- Ça va ?
- Oui, et toi ?
- En la présence de mes enfants et de la tienne tout va bien.
Il lui sourît tendrement. Elle lui tendit sa main.
- On oublie pour ce soir au moins ?
- Oublier c'est pas possible... mais on peut profiter oui, comme avant...
- Pour ce soir s'il te plaît... même si on sait très bien que rien ne sera jamais comme avant, plus jamais soupira t-elle.
- D'accord, pour ce soir.
- Mais n'oublies pas que je t'aime en revanche...
- Ça c'est quelque chose que je n'oublierais jamais.
- Regardes Paul, il est heureux... il va être dévasté de l'apprendre...
- Oui il le sera...
- Peut-être même plus que toi, et ma petite... tu te rends compte, elle ne me connaîtra jamais, jamais elle ne m'appellera maman, elle n'aura aucun souvenir de moi...
Elle contempla sa fille, confortablement installée dans le porte bébé tout contre sa maman.
- Si elle te connaît et elle se souviendra de toi, tu es sa mère Alice et tu le resteras quoiqu'il arrive. Mais tu vas t'en sortir alors ne dis pas ça.
- Elle est trop petite Fred, trop petite pour se souvenir de moi...
- Non, je t'interdis de dire ça.
- Pourtant c'est la vérité Fred.
- Non, ce n'est pas vrai. Elle se souviendra de toi par le biais des photos, les souvenirs restent dans sa mémoire...
- Et puis de toute façon tu sais très bien que je ne guérirai pas de cette maladie, alors arrêtes d'espérer. Paul viens là mon grand dit-elle en lui tendant la main.
Le petit prît aussitôt la main de sa maman.
- Alice...
- Quoi ?
- Je n'aime pas te voir comme ça...
- Me voir comment ? S'énerva t-elle.
- Triste, démoralisée...
- Comment voudrais-tu que je sois ?
- Je ne sais pas, d'une âme battante comme tu as l'habitude d'être...
- Écoutes, arrêtes avec ça... la seule chose que tu vas arriver à faire c'est m'énerver, et c'est chose faite. Je ne veux pas que tu sois constamment sur mon dos, à me demander si je vais bien à longueur de journée est-ce bien clair ? Affirma t-elle d'un ton plutôt sec avant de devancer son mari de plusieurs mètres.
Il savait qu'elle avait raison mais il souffrait lui aussi, peut-être moins qu'elle mais la douleur était là. Il avait peur de perdre sa femme, la seule femme qu'il aimait, la mère de ses enfants. Il ne répondît donc pas pour ne pas amplifier sa colère et la talonna.
- S'il te plaît...
- Mais c'est compliqué Alice, je n'aime pas te savoir mal sans ne pouvoir rien faire...
Il n'en dit pas plus pour ne pas que Paul s'inquiète.
- Alors arrêtes de m'en parler, juste pour ce soir s'il te plaît, si tu veux demain nous parlerons promis.
- D'accord.
- Je t'aime Fred... je t'aime énormément.
- Je t'aime tellement aussi...
- Merci d'être là... j'aime ta présence tu sais, elle m'est bénéfique autant que celle de nos enfants.
- Je serais toujours là pour toi, tu le sais.
- Tu sais ce que ça implique ?
- Oui, mais je serais là, tout le temps.
- Tu me le promets ?
- Oui, je te le jure sur ma vie.
- Tu m'aimeras toute ta vie ?
- Oui, je t'aime et je t'aimerai pour toujours.
- Tu ne peux pas dire ça Fred... si jamais je ne suis plus là tu ne peux pas me promettre que tu n'aimeras plus aucune femme que moi, tu ne peux pas me promettre que tu ne referas jamais ta vie, au contraire promets moi le contraire s'il te plaît Fred... promets le moi.
C'est presque avec les larmes aux yeux qu'elle finît son discours.
- Je ne peux pas te promettre de refaire ma vie avec une autre femme que toi, c'est juste impossible ce que tu me demandes. C'est toi et ça sera toujours toi, seulement toi.
- Fred s'il te plaît... je veux que tu me le promettes, tu ne m'oublieras pas pour autant... penses aux enfants.
- De toute façon on n'en est pas là et je ne veux pas y penser, d'accord ?
- Mais moi je veux y penser Fred...
- Tu ne peux pas me demander ça...
- On parle du futur... du futur de mes enfants, de nos enfants je veux pouvoir commencer mes traitements en sachant que quoi qu'il arrive, vous soyez heureux plus tard, je veux que tu rencontres quelqu'un, que tu sois heureux, que ma fille ai quelqu'un à qui parler, à qui se confier, une deuxième maman... Je veux que Paul soit heureux avec toi, mais aussi avec quelqu'un qui saura le consoler quand tu l'auras disputé... quelqu'un qui lui passera tout, comme tu le fais déjà avec Paul, quelqu'un qui pourra te donner ce troisième enfant dont tu rêves tant, tu ne me l'as pas demandé mais je sais que tu rêverais d'avoir un autre enfant... promets le moi, quand tu me l'auras promis je commencerai mon traitement. Je veillerai toujours sur toi, sur vous. Je ne te demande pas de m'oublier, je te demande d'être heureux, de vivre...
Des larmes coulaient sur sa joue.
- Je te promet d'être heureux et de rendre nos enfants heureux...
- J'ai rendez-vous demain pour voir exactement où ça en est, voir ce qu'on peut faire... tu veux venir ?
- Oui, je viens. Je t'ai dis que je serais à tes côtés tout du long de ta guérison et ça commence dès maintenant.
- Merci Fred... merci beaucoup.
- C'est normal...
- Non Fred, beaucoup d'hommes auraient lâché leur femme...
- Mais je ne suis pas comme les autres et puis tu es mon seul amour, la seule femme que j'ai aimé, tu es ma vie, la mère de mes enfants. Je t'aime plus que ma propre vie, c'est toi et personne d'autre. Normal que je ne te lâche pas, que te soutienne, que je sois là simplement.
Elle fut touchée par ses magnifiques paroles qu'il venait de lui dire, elle en eut les larmes aux yeux.

La vie sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant