Chapitre 2.

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— Le soir même. —

- Bonsoir dit-elle en ouvrant la porte. Entres je t'en prie, je vais chercher mon fils.
Elle revint quelques minutes plus tard avec une tête bouclée aux yeux d'un bleu azur.
- Voici Paul.
- Salut bonhomme.
Il avait retrouvé le sourire, cette petite bouille il l'aimait déjà, malgré les différents qu'il pouvait avoir avec sa mère.
- Tu veux le prendre ? Le questionna t-elle en s'approchant de lui.
- Tu vas dans les bras de Fred mon chéri ?
Le petit lui tendit alors les bras en gesticulant.
- T'es mignon toi dis donc dit-il tout sourire.
- Comme sa maman ?
- Exactement.
- Enfin une parole gentille de ta part, venant de toi c'est plutôt rare.
Il venait de se rendre compte que ces mots lui avait échappés.
- Je te sers quelque chose ?
- Non, merci. Je suis pas là pour prendre un thé ou je ne sais quoi d'autre, tu devais me parler ? Alors fais le.
- Un Whisky ça sera parfait. Assieds toi...
Il s'exécuta, impatient de découvrir ce qu'elle avait de si important à lui dire.
- Tu ne remarques rien sur Paul ?
- Il ressemble beaucoup à sa maman si. C'est ça dont tu veux me parler ?
- J'ai les yeux verts dit-elle simplement.
- Et donc ? Tu ne m'as rien sur son père peut-être simplement que ça vient de lui.
- Tu ne comprends donc vraiment rien ? C'est mon sourire qu'il a peut-être ? Mes expressions de visage ?
- Non, je ne comprends pas. Dis moi clairement où tu veux en venir.
- C'est toi son père, il te ressemble tellement ! Ça saute aux yeux !
- Quoi ? S'exclama t-il étonné par cette déclaration.
- Quoi quoi ? Tu n'as pas compris ? Que veux-tu que je te dise de plus...
- C'est pas possible.
- Et pourquoi donc ?
- Tu ne me le dis que maintenant ?
- Je...
Il la regarda, l'incitant à continuer sa phrase.
- Je suis désolée...
Elle se mit à pleurer par la suite.
Il ne sût comment réagir face à cette situation, apprendre qu'il avait eu un fils avec la femme qu'il aimait et aime encore malgré lui, la voir pleurer, ne pas pourvoir la consoler, que faire ?
Elle se leva, voyant que son état ne lui procurait aucune réaction, elle prît son fils des bras de son père et leva la main pour gifler son ex compagnon.
Il l'évita de justesse.
- Tu as voulu faire quoi là ? Me frapper ? Tu crois que ça va résoudre les problèmes que tu as créé en me quittant ? Il le sait au moins que c'est moi son père Paul ? Et pourquoi, pourquoi  tu ne me l'as pas dit, je ne sais pas une lettre explicative, un appel, un message, c'était trop ?
Il se leva et détourna le regard à la fois rempli de rage, de tristesse et de souffrance.
- Il est trop petit pour le comprendre...
Elle posa son fils au sol, s'approcha du commandant, lui adressa une tendre carresse sur la joue et pencha légèrement son visage afin de déposer un tendre baiser sur ses lèvres.
Il ne broncha pas et se laissa faire. Depuis que leurs regards s'étaient croisés, quelque chose avait naquit en lui, cette chose il la connaissait, c'était l'amour. Ses sentiments pour elle n'étaient jamais réellement partis et ce soir là, ils étaient présents plus qu'à n'importe quel moment, mais il y avait aussi de la rage, la tristesse qu'elle n'ai pas essayé de garder contact avec lui et surtout qu'elle lui ai caché qu'ils avaient eu un enfant ensemble.
Elle s'écarta alors de lui.
- Pardonnes moi...
- J'aimerais savoir une chose.
- Tout ce que tu voudras...
- Pourquoi m'avoir caché que j'avais un fils ?
- Je... j'avais peur de ta réaction. Je l'ai su trop tard. J'ai essayé de te le dire, j'avais peur de ta réaction... j'avais peur de l'avenir, peur de m'engager.
- Mais là n'est pas la question, je t'aimais Alice... Je n'ai pas pu avoir cette chance que de voir l'évolution de ta grossesse et d'être à tes côtés tout du long, je n'ai pas été présent à ton accouchement alors qui l'a été ?
- Personne ne l'a été, personne n'a été là... Je voulais te le dire, je te le promet mais tu avais changé de numéro de téléphone, changé d'adresse...
- Et tu l'as su quand ?
- Ma grossesse ?
- Oui.
- Quatre mois après...
- Je...
- Tu ?
- Je ne peux pas m'empêcher de t'en vouloir.
- Je sais, je comprends...
- Non tu ne comprends pas.
- Fais ce que tu veux... engueules moi, ne me le pardonnes pas mais s'il te plaît ne me laisse pas.
- Je vais avoir besoin de temps Alice.
- Prends le temps qu'il te faut mais ne me laisse pas s'il te plaît...
- Je n'ai pas l'intention de te perdre une seconde fois surtout que ça change la donne d'apprendre que j'ai un enfant avec toi.
- Et tu es heureux d'avoir cet enfant avec moi ? Pour ma part, cet enfant m'apporte tellement et puis c'est le plus cadeau que tu ne m'aies jamais fait...
- Oui, mais j'aurais aimé le savoir plus tôt tu sais, dès le début même. Être là à sa naissance, assister à ses premiers pas, tout ces rares moments d'une vie que tu m'as empêché d'immortaliser.
Il se dirigea vers la fenêtre pour prendre quelques respirations d'air frais. Puis reprît.
- Je ne pourrais jamais rattraper le temps perdu, jamais. Mais j'aimerais créer des souvenirs avec mon fils, apprendre à le connaître, quand même.
- Et moi j'aimerais qu'on crée des souvenirs ensemble, tous les trois. La vie est courte, trop courte pour que je passe à côté d'une seconde relation avec toi... Mais maintenant c'est à toi de décider, soit nous continuons ensemble avec notre fils et nous nous donnons une seconde chance, soit non...
- Oui la vie est courte. Tu sais depuis tout ce temps je n'ai cessé de penser à toi, tu étais toujours là dit-il en prenant la main de la juge et en la posant contre son cœur.
- Je suis désolée de t'avoir fait souffrir, je m'en veux tellement... et puis tu sais, j'aime le côté protecteur que tu as envers moi. Toi aussi Fred tu étais toujours là, avec moi déclara la juge avant de l'embrasser comme pour confirmer ses propos.
- Tu m'as tellement manqué Alice, je suis désolé aussi. On a assez perdu de temps pour en perdre encore déclara t-il entre deux soupirs.
- Alors...
- Alors oui, je veux tout reprendre à zéro avec toi, qu'on reconstruise ensemble ce qu'on a détruit il y a maintenant deux ans.
- Merci Fred, merci. Je...
Elle ne pût continuer sa phrase, que son petit garçon se manifestait, il semblait avoir faim.

La vie sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant