- QUOI ?
Il comprenait de moins en moins où elle voulait en venir. Sa femme, sa bien aimée, celle qu'il aimait plus que sa propre vie venait de lui annoncer une nouvelle qui le dépassait.
- Je... j'ai un cancer Fred, je... je suis désolée. S'il te plaît promet moi les choses que je t'ai demandé, je t'en supplie...
Il fût dévasté par cette nouvelle que sa femme venait de lui apprendre. Il comprenait maintenant la cause de son mal être, sa manière de réagir, de se comporter. Il la prit dans ses bras.
- Je te promet tout ce que tu m'as dit, je prendrais soin de nos enfants comme de toi. Cette putain de maladie Alice, on va la combattre ensemble, tu m'entends ?
- Non Fred, non. Maman est morte avec cette maladie...
C'est à ce moment que tout espoir s'éteignit dans le regard de la juge, son compagnon le vit, elle était désemparée.
- Alice...
Il se retenu de pleurer mais se fût dur face à sa femme qu'il voyait dans cet état.
- Viens, on rentre.
- Non s'il te plaît je... je veux manger avec toi, profiter de cet instant comme si c'était le dernier...
- Non ça, je t'interdis de le dire. Je ne veux pas faire comme si c'était le dernier, je veux pas.
- Je pense arrête de travailler, me consacrer à mes enfants, profiter d'eux... Tu te rends compte Fred, je ne verrais pas ma fille grandir, elle ne m'appellera jamais maman... je ne verrais pas mon fils grandir... et toi Fred, toi je t'abandonne une deuxième fois... je suis désolée, pardon...
- Mais tu es là Alice, et tu vas te battre tu m'entends ? Tu vas te battre !
- Non... non je ne suis pas assez forte pour me battre, je n'ai pas la force, je ne veux pas faire vivre à mes enfants ce que j'ai vécu plus jeune. Elle me manque, elle me manque terriblement et là haut je sais que je la retrouverai, que je reverrai maman.
- Oui mais c'est ça qui a fait de toi la femme que tu es aujourd'hui, ta maman s'est battue et je suis sûre qu'elle aimerait que tu te battes...
- Non Fred, non. Je ne veux pas me battre en sachant qu'au fond de moi je suis condamnée.
- Rentrons Alice, s'il te plaît, rentrons à la maison...
Il ne voulait qu'une chose c'était sortir de ce cauchemar, qu'il se réveille avec sa femme à ses côtés, une femme avec le sourire, la joie de vivre. Cette femme là elle n'existait plus, c'était la Alice du passé. La réalité le rattrapait. Il ne pût retenir la larme qui dévala son visage, s'en suivit une deuxième.
- On va rentrer oui, j'ai envie de voir ma fille, ma jolie petite fille, l'enfant que tu m'as donné. Ne pleure pas s'il te plaît.
- Tu ne peux pas me demander de ne pas pleurer. La seule femme que j'aime c'est toi, et ça sera toujours toi. Toi qui était si forte, souriante, prête à te battre pour les autres, tu ne te bas même pas pour toi même...
Ces paroles furent un déclic chez la juge. C'est vrai après tout, elle se battait pour les autres mais n'essayait même pas de se battre pour elle, pour sa vie. C'était égoïste de sa part, égoïste c'est le mot ouais. Mais personne d'autre qu'elle ne pouvait ressentir ce qu'elle ressentait, personne ne pouvait choisir pour elle.
- Je vais essayer dit-elle simplement.
- Essayer quoi ? Demanda t-il montrant un brin d'espoir dans le ton employé.
- De me battre, je le dois pour maman, pour toi, pour mes enfants. Surtout pour mes enfants... je ne peux pas les laisser seul avec toi sourît-elle.
- Je ne pourrais pas sans toi Alice, me dire que tu n'as même pas essayé...
- Je vais essayer mon amour, c'est promis... Je vais le faire pour mon mari, pour mes enfants, pour que tu sois fier de moi.
- Je serais avec toi, tout du long, tu vas te battre, on va se battre ensemble, tu vas montrer à cette putain de maladie que tu es plus forte qu'elle. Elle a prit ta mère, elle ne t'aura pas toi Alice...
Elle le regarda simplement.
- Tu penses que je peux arrêter de travailler ?
- Tu ne peux pas, tu dois. On a un travail compliqué, difficile même. Mais après ça, tu ne dois pas te décourager et rester à rien faire à la maison. Je ne te parle pas des taches ménagères, ça je peux le faire. Mais t'occuper dans le sens, peindre, écrire, dessiner, ce que tu veux.
- Niveau finance ça ne risque pas de coincer ? Je m'occuperai de ma fille, de mon fils l'après-midi, il pourrait faire sa sieste à la maison et ne pas allez à l'école l'après-midi... je pourrais venir te voir aussi, commencer la chimiothérapie...
- Oui, c'est ça que je veux ! Une Alice qui prend tout en main, qui ne se décourage pas, qui se bat !
- On rentre ?
- Oui, on rentre.
- Que veux-tu faire en rentrant ? Demanda t-elle en se collant à lui.
- J'aimerais bien qu'on parle...
- Qu'on parle ? De quoi veux-tu parler ? Tu sais ce que j'aimerais ?
- Non dis moi ?
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La vie sans toi.
FanfictionQuand le destin se lie contre vous, qu'il s'acharne sur vous une fois de plus, qu'aucune solution ne s'offre à vous, et qu'il vous reste alors juste à profiter de vos proches, "la vie sans toi" en est le parfait témoignage.