Chapitre 20.

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- Je peux aller voir maman demanda t-il à son fils.
Celui-ci hocha la tête.
- Je peux te laisser surveiller ta sœur ?
- Oui papa affirma t-il de sa petite voix encore affaiblie par ses pleurs.
Il déposa alors Lilou dans son couffin, embrassa ses deux enfants et rejoignit Alice qui était partie en pleurs et en colère.
Arrivé dans une pièce adjacente, il la découvrit assise au sol, la tête dans les mains. Il s'approcha d'elle et s'assit à ses côtés, passant son bras autour de sa taille.
- Ma chérie...
- Quoi ? Demanda t-elle presque agressivement.
- Je suis désolé...
- Désolé de quoi au juste ?
- D'avoir réagi comme ça.
- Tu n'étais pas obligé de t'éloigner de moi dit-elle triste.
- Je sais je n'aurais pas dû...
- Au moins tu as l'honnêteté de le reconnaître sourît-elle. Mais tu restes un peu macho quand même.
- Moi, macho ?
- Toi macho oui dit-elle en se calant dans ses bras.
- Ah bon ? Dit-il en rigolant.
- Parfaitement oui, mais j'aime ça.
- Ah, si tu aimes ça alors...
- Mais n'en abuses pas non plus, surtout que Paul commence à suivre ta voie.
- Je n'en abuse pas, jamais dit-il taquin.
- Ah oui ? Tu n'abuses de rien ?
- Non.
- Donc vous commandant, Frédéric Marquand, vous n'abusez jamais de votre femme ?
- Ah non, jamais.
- Tu n'abuses jamais de ma gentillesse, de ma bonté dit-elle en l'embrassant dans son cou bien décidée à le faire craquer.
- Tu trouves que j'en abuse ?
- Hmmm... je ne sais pas dit-elle une fois de plus taquine, bien décidée à le faire craquer mais aussi à le mettre hors de lui.
- Si c'est que tu penses alors...
Il détourna le regard.
- Mais peut-être que j'aime ça non ? Dit-elle en s'asseyant sur ses genoux.
- Oui mais là n'est pas la question.
- Pardon ?
- Je te demande si c'est ton ressenti, tu trouves que j'abuse de tes qualités ?
- Non bien sûr que non.
- Ah, tu m'as fait peur dit-il en retrouvant le sourire.
- Alors ? J'ai le droit à mon bisou ?
- Oui, tu as le droit.
Il l'embrassa, suite à ces mots, très amoureusement.
- Et les enfants ? Ils sont où ?
- J'ai mis Lilou dans son couffin et Paul joue avec elle.
- D'accord. Si on demande à ta mère de nous les garder nous pouvons aller nous promener ?
- Oui, nous le pouvons.
- Veux-tu qu'on les prenne avec nous ?
- Libre à toi de choisir. Me veux-tu que pour toi ou avec nos enfants ?
- Et toi ?
- C'est à toi que je pose la question.
- Je ne peux pas choisir et puis je ne sais pas si ta mère m'apprécie beaucoup justement...
- Ma mère ? Mais évidemment qu'elle t'apprécie Alice...
- Je ne sais pas... je t'ai quand même privé de ton fils pendant deux ans et je pense qu'elle a eu un peu de mal à le digérer...
- Oui mais Alice, tu es ma femme, elle sait que je t'aime et puis nous lui avons donné deux petits enfants magnifiques. Elle t'aime, crois-moi.
- Mais même Fred, elle aussi a été privée de son petit fils...
- Tu veux lui parler ? Je pense que ça vous ferait du bien de poser les choses à plat toutes les deux.
- Donc elle a bien quelque chose contre moi...
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.
- Non mais nos relations n'ont jamais été tendres non ? Pour les enfants quand elle veut nous les prendre elle ne s'adresse jamais à moi...
- Et bien allez parler toutes les deux.
- Nous irons nous promener demain et je lui parlerait par la suite.
- D'accord, ça me va. Dis moi ?
- Oui ?
- Tu ne voulais pas prendre un bain ?
- Heu oui, si, mais...
- Mais ?
- Mais je dois m'occuper de mes enfants dit-elle en se levant.
- Et bien plus tard ?
- Je ne sais pas, je n'en ai plus envie.
- Ah, bah c'est pas grave alors.
- Mais tu... tu voulais toi ?
- Évidemment que je voulais, mais c'est pas grave.
- Quand on aura couché les enfants dit-elle en l'embrassant d'une façon dont encore une fois il mettra du temps à se remettre avant de prendre la direction de la chambre ou l'attendaient ses enfants.
Marquand prit son fils dans ses bras.
- Merci mon Paulo d'avoir veillé sur ta sœur.
- Oui merci mon chéri dit-elle en prenant à son tour son fils dans ses bras. Tu vas faire un bisou à mamie mon ange, il faut que je parle avec papa.
Le petit prît la direction du salon en courant.
- Fred ?
- Oui ?
- Tu te rends compte, si tu ne m'avais pas retrouvé, si tu n'avais pas fait le premier pas, comment aurai-je fais seule avec Paul ?
- Tu t'es bien débrouillée jusque là, je suis sûr que tu aurais assuré.
- Non mais avec ma maladie. Je l'aurais laissé seul, tout seul...
- Je suis là maintenant Alice, on est là tous les deux...
- Tu seras bientôt seul, tu ne peux pas savoir comme je m'en veux...
Il prit son joli visage entre ses mains.
- Eh Alice...
Il la regarda avec son regard le plus doux possible, celui qu'elle aimait tant.
- Je le sais, j'ai entendu le médecin... mais je veux qu'on profite maintenant, de nos enfants, de nous...
- Mais Fred...
- Quoi ?
- Je ne sais même pas combien de temps il me reste.
Il voulut rester fort pour elle mais quelque chose en lui se brisa une fois de plus. Son cœur se serra. Il se contenta de l'enlacer en déposant un baiser sur son front, en signe de compassion mais surtout de protection.
- Comment veux-tu que nous puissions profiter ?
- Il le faut parce que après ton départ ce sera deux enfants sans mère et un mari veuf que tu laisseras, il faut que tu profites, que nous profitions avant qu'il ne soit trop tard...
- Mais c'est impossible... je vais vous laisser, je vous abandonne.
- Mais non enfin.
- Si...
Une larme coulait sur sa joue. Il l'essuya à l'aide de son index.
- Ça va ? Demanda t-elle après un moment sans parole.
- Et toi ?
- Non... enfin je ne sais pas.
- Qu'est-ce que je pourrais faire qui te ferait te sentir un peu mieux ?
- Rien, tu ne peux rien faire... Prends moi dans tes bras.
Il s'excecuta et l'enlaça.
- Merci.
- Je t'aime lui chuchota t-il au creux de l'oreille.
- Moi aussi dit-elle avant de l'embrasser.
- Tu sais que je ferais tout pour toi, pour les enfants, pour nous dit-elle en se nichant dans le cou de son mari.

La vie sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant