Je marche dans ce couloir que je connais maintenant par coeur, me dirigeant vers cette chambre où dort paisiblement le garçon que j'aime le plus au monde. Une fois devant cette porte bleue, je souffle un bon coup avant d'y rentrer. Retrouvant ce visage si serein, je sens mon coeur se serrer. Son teint est toujours si pale, ses cheveux noirs on était quelque peu raccourcie, n'empêchant pas le fait qu'ils tombent sur son front. Ses yeux sont fermés, alors que je pris intérieurement pour les voir s'ouvrir. Il ne bouge pas. Hier ça faisait exactement trois mois qu'il est maintenant dans le coma. Je m'avance avec prudence vers son lit, m'asseyant sur celui-ci. Comme à mon habitude, en ce vendredi il est un peu moins de dix-sept heures.
-Coucou Mathys.
Je lui caresse sa joue qui est froid sous mes doigts alors que ma voix est presque trop basse pour que je l'entende moi-même. J'ai peur à chaque fois que je viens qu'une mauvaise nouvelle m'attende. Et pourtant je n'ai jamais raté un seul vendredi soir, venant toutes les semaines après mon dernier cours. Je veux qu'il sache que je ne l'abandonne pas. Que jamais je ne laisse seul. Que toujours je suis là, et que j'ai besoin de lui. Cela peut paraitre stupide, mais c'est comme si j'avais l'espoir qu'il sente ma présence, qu'il sente à quel point je l'aime et à quel point j'ai besoin de lui. Comme si j'avais la conviction que chaque paroles, chaque histoire que je lui raconte est capté par lui. Que malgré ce sommeil qui le garde loin de moi, il reste présent, à mes côtés comme je le fais avec lui. Quelques années en arrière nous avions déduit que notre amitié indestructible était parce que nous avions un lien invisible qui nous relier. Il m'avait un soir d'été dit avec le plus grand des sérieux que je devais être son âme soeur, et que nos vies étaient faites pour être l'une à l'autre entre mêlée. J'avais seulement ris à son annonce que je trouvais complément folle à l'époque, alors que aujourd'hui, j'y crois au plus profond de mon âme.
-Tu me manques. Il s'est encore passé beaucoup de choses cette semaine.
Mes mots sont accompagnés d'une unique larme que je laisse glisser le long de ma joue, preuve que mon âme est bien en morceaux. Mais je continue de l'aimer, je continue de croire qu'il va se réveiller malgré ces trois longs mois qui ont accompagné son absence bien trop pesante.
On ne se rend compte que trop tard de la chance que nous avons d'avoir une personne lorsque celle-ci disparait pendant un temps indéterminé de notre vie. Je me suis comme promise de ne jamais plus louper une seule occasion d'avouer à autrui ce que j'avais sur le coeur. Je veux faire en sorte de ne louper aucune occasion de profiter de tous les gens qui sont à mes côtés.
-Je me demande bien dans quel monde tu es ? Il doit être bien beau pour que tu ne me reviennes pas...
Une seconde larme glisse. Alors que les événements de cette nuit me reviennent en tête, torturant mon être. Et je m'en veux. Je m'en veux de ne pas lui avoir dit que je l'aimais plus souvent. De ne pas avoir su apprécier chacun de ses sourires à sa juste valeur. De ne pas avoir imprimer dans ma tête chacun de ses regards. De ne pas avoir enregistrer sa voix dans mon esprit.
Les mains tremblantes, je sors mon téléphone de mon sac. Le déverrouillant je tombe sur une si jolie photo de Mathys et moi me servant de fond d'écran. Nous sommes heureux, au bord de la mer, en une journée d'été. Je me souviens que Mathys m'avait obligé à me mettre en maillot de bain et à me baigner -ce qu'il est assez incroyable comme exploit lorsqu'on sait que je déteste mon corps-, et que pour se faire pardonner il m'avait offert une glace. Je souris faiblement à ce souvenir. Allant dans mes photos, je cherche le fichier se nommant « Mathys & me ». Le trouvant enfin, je tombe sur un nombre incalculable de photos et videos de nous deux.
Posant mes yeux sur ce garçon couché sur ce lit, le regard triste, l'âme torturée, le coeur se brisant à chaque nouvelles secondes, je me re-concentre sur mon téléphone qui est dans ma main, vaguant. Je tombe sur une video, elle date de mai dernier, Mathys m'avait emmené voir une exposition d'art à Paris. Il m'avait fait cette surprise pour mon anniversaire qui était quelques mois avant. Nous avions passer quelques jours dans cette si grande ville, me faisant découvrir les joies de Paris. Je dois avouer que cette ville regorge de secrets, et de si beaux endroits.
-Regardes Ila ! Je te presante la Tour Eiffel ! sourit-il à pleine dent sur la video alors qu'il place ces deux mains de sorte à me faire la présentation de cette si grande tour alors que mon rire se fait entendre dans ce moment de joie.
Mes larmes perlent sur mes joues, glissant de mes yeux sans que je puisse vraiment le contrôler. La video se finie, alors que mes tremblements se font plus intenses. Il est là, prés de moi, couché sur ce lit où je suis assise, et pourtant j'ai l'impression de l'avoir perdu depuis si longtemps. Sur la photo qui suit la video, on nous voit entrain de faire des grimaces horribles.
Je suis coupée dans ma contemplation de nos souvenirs par l'arriver d'un homme en blouse blanche et d'une femme à la tenue qui me fait dire que c'est une infermiere. Il se stoppe tous deux en me voyant.
-Mademoiselle, me salut l'homme que je reconnais être le médecin référentiel de Mathys.
Je lui adresse un sourire en effaçant mes larmes aussi vite que possible.
-Ça tombe bien que vous soyez là, il s'avance avec hésitation comme si il avait peur que je me brise dans les secondes qui suivent.
Au final il se fige devant moi, alors que je me lève à mon tour. Son regard circule entre moi et le garçons aux cheveux noirs couché sur ce lit.
-Vous êtes au courant que votre ami est dans un coma depuis maintenant trois mois.
J'hoche la tête, voulant savoir où il veut en venir.
-Bien, vous savez aussi que la cause du coma est traumatologique dû au choc que l'accident lui a procuré. Ainsi de plus ces deux derniers mois il était dans un coma de stade 3, mais dernièrement Mathys stagne entre le coma de stade 3 et 2, ce qui est en soit une bonne chose, me rassure-t-il.
Je l'ecoute avec la plus grande attention, essayant de capter chacun de ses mots à fin de mieux comprendre où il veut en venir.
-Je ne sais pas si vos parents vous ont mis en courant, mais nous espérons donc que l'état de Mathys s'améliore en vue de cette progression vers le stade 2, me sourit-il.
J'ai comme l'impression de revivre. Comme si tout allait s'arranger. Je me retourne vers Mathys, le regard plein d'espoir, avant de parler au médecin qui vient d'illuminer ma journée:
-Vous voulez dire que Mathys est entrain de s'avancer vers le réveil ?
-Il faut bien le croire, me sourit-il de toutes ses dents.
J'ai envie de lui sauter au cou, de le remercier, de crier de joie. Un nouveau souffle vient emplir ma poitrine.
-Et vous pensez que cela peut mettre longtemps avant qu'il se réveille ?
-Tout dépend de l'amélioration de son état, mais si il s'améliore rapidement, il devrait être variable entre deux semaines ou plus. Tout dépend.
Enfaite, tout ce qu'il pourra me dire ne changera pas la joie que j'éprouve à cet instant précis.
Mathys va se réveiller. Je vais retrouver ma moitié. Mon meilleur ami.
Et sans vraiment comprendre, je pleure. Des larmes de joie glissent sur mes joues. Qu'importe le temps que cela doit prendre, si à la fin je peux revoir ses deux yeux bleus, alors j'attendrai.
Et c'est un temps après que je sors de cet hopital, pour la première fois en étant heureuse.
Il a de l'espoir, il va se réveiller.
____
NOTE DE L'AUTEUR :
Tada !
On a quelques éléments sur Mathys, et le lien qu'il le rallie à Milla, deux inséparables :)
Avec en plus la good new par rapport a l'état de Matyyyyy bbyyyyy !
Avis ?
Des ptites prédilections sur ce qu'il va suivre maybe ? Hihi :)
VOUS LISEZ
Douceur
Romance"Et si on gueulait au monde qu'il y avait encore un peu d'espoir ?" -L'oeuvre composite est la propriété de l'auteur qui l'a réalisée, sous réserve des droits de l'auteur de l'oeuvre préexistante.
