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Putain de bordel de journée de merde !

J'ai l'envie d'insulter tout le monde. Il est à peine dix heure du matin, et rien ne va. Entre le fait que le brun qui vit chez moi m'esquive du mieux qu'il peut, de cet abruti ce matin qui m'a renversé son café sur mon pull, et cette prof qui vient de me virer de son cours d'histoire à deux balles, j'ai envie de gueuler après tout le monde. Le seul truc positif est le fait que Lou et Eva ont parlé ce matin, et que d'après ce que m'a rapporté Eva, Lou s'est montrée super  compréhensive face à la position de mon amie, la rassurant, tout en lui confirmant qu'elle lui plaisait et que rien de cela n'était pour rire. J'espère juste que Eva prendra le temps de bien réfléchir.

Mais outre ça, rien ne va. C'est d'un pas enerve que je me dirige vers le bureau de notre CPE. Toquant à la porte de son bureau, je l'entends m'autoriser à rentrer.

-Mademoiselle Walson, en quoi puis-je vous aider ?

Cet homme aux cheveux poivrés sel me regarde de ses deux yeux noirs, assit derrière son ordinateur.

-Je viens de me faire renvoyer du cours d'histoire, je souffle.

-Bien, pour quel motif ?

-Bah d'apres ce que la prof a dit, se serait parce que je bavarde trop et que je lui manque de respect en n'écoutant pas ses cours, je réponds tout en déposant mon sac au sol, mais la véritable raison est parce qu'une fille s'est acharnée sur une de mes amie et que je n'ai pu m'empêcher de la remettre a sa place.

Mon ton est ironique, je le sais que je lui manque de respect et que je suis en ce moment même entrain surement de provoquer ses foudres sur ma personne mais je suis bien trop en colère pour vraiment y prêter attention.

-Et que disait cette fille à votre amie ? il hausse un sourcil.

-Que ce n'était qu'une pauvre petite salope, je souris ironiquement.

J'ai envie de gueuler et d'insulter le monde entier, et au lieu de ça je me retrouve dans ce bureau.

-Pas très sympathique, il sourit.

Bizarrement, je me sens presque soulagée qu'il me sourit. Malgré mon ton provoquant, il a l'air détendu et de ne pas en prêter attention.

-En quelque classe etes vous déjà ?

Il se redresse sur son fauteuil, prêt a taper ma classe que je lui indique.

-Disons que je passe ce renvoi pour cette fois, mais ne vous faites plus prendre mademoiselle, il me décroche un clin d'oeil avant de me laisser partir.

Le remerciant, je sors de son bureau, vagabondant dans les couloirs, j'ai cours d'art dans une petite heure. Je trouve vite le chemin de mon refuge au lycée : la bibliothèque. Me perdant dans les rayons de cette pièce vide, je découvre une allée avec tous les romans d'amour que le lycée puisse offrir. J'en prends un au hasard, m'essayant par terre contre un mur, j'allume la musique avant de laisser celle-ci se diffuser dans mes oreilles par le biais de mes écouteurs, prenant ma lecteur.

A mon gout, la sonnerie arrive bien trop vite. Et pourtant, il est temps d'aller en art. Je repose ce bouquin que je n'ai pu le temps de finir, filant vite vers mon prochain cours.

La journée se passe avec une lenteur assez accablante après ça. Une clope entre les levres, je marche vers mon bus qui part dans quelques minutes -juste le temps de finir la cigarette. Une fois dedans, je prends place au fond, le ciel défile devant mes prunelles au fil du temps, au fil du trajet. J'arrive enfin chez moi.

Et je suis accueillie par ma mère sortant telle une furie de la cuisine, spatule en bois dans la main, colère sur le visage -rien de bon.

-Tu te fiches de moi jeune fille ! elle crie. Tu t'es faite renvoyée de ton cours d'histoire !

DouceurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant