Douceur

-25-

Lorsque la cloche sonne, je suis bien heureuse de quitter ma salle de classe. Enfin en vacance. Et au programme est prévu chocolat chaud, lecture jusqu'à tard la nuit, soirée films de Noël et joie. Noël est la fête préférée de Maty, et j'espère bien qu'un miracle pendant ces vacances se réalisera, j'espère bien voir ses deux billes bleues brillaient lorsque je lui offrirai le super cadeau que je lui ai trouvé, à savoir un bracelet où nos initiales sont gravées sur la plaque en metal, pour faire en sorte que jamais il ne m'oublie et qu'il sache que toujours je serai à côté de lui. Toujours avec lui. Que jamais je ne partirai. Jamais je ne l'abandonnerai. Je marche d'un pas quelque peu heureux vers mon bus, partant pour aller le voir.

-Hey, tu veux que j't'emmène quelque part, me sourit Gaby au volant de sa voiture après avoir ralenti près de moi.

-Avec plaisir ! je m'élance dans son véhicule.

-Où nous allons jeune demoiselle ? il rigole.

-Voir Maty, je réponds en montant le son de la musique.

Il fait beau. Tout va bien. Je suis heureuse, ou du moins j'ai l'impression d'être heureuse. Ça fait du bien. Rien ne va dans ma vie, mais je souris comme si demain n'existait pas, car hier n'existe plus, car je vais voir la personne qui compte le plus pour moi et que les mots du médecin prononçait il y a quelques semaines comme quoi il va se réveiller, comme quoi son état s'améliore me reviennent. C'est mon espoir. Rien ne va, sauf ça. Ma mère s'applique à me faire la guerre depuis ce fameux lundi où je suis partie sans donner de nouvelle, rentrant tard. Mon père est trop pris par son boulot pour faire réellement attention à sa fille. Willem ne m'a pas adressé un mot, m'esquivant toujours le mieux qu'il peut. Mes notes sont en chutes libres. Je n'ai pas encore préparé mes dossiers pour mes écoles supérieures que je voudrai intégrer. Eva est un peu triste ces derniers temps à cause de Lou qui elle aussi l'esquive. Alicia se dispute de plus en plus avec Tom. Rien ne va. Sauf l'état de Maty. Et c'est tout ce qui compte vraiment à mes yeux. Le garçon à mes côtés à l'air serein, empruntant la route que je connais par coeur pour aller dans l'enceinte où mon meilleur ami se trouve. La musique rythme le trajet. Et mon sourire ne quitte pas mon visage. J'ai l'espoir immense qu'il se reveille. Je ne peux pas passer les fêtes de fin d'année sans mon acolyte. Ce n'est pas possible, et c'est pour ça que je sais qu'il se réveillera bien vite.

-Et voilà jeune demoiselle, s'arrête Gabriel devant l'hôpital.

-Merci toi ! je lui dépose un rapide baiser sur la joue avant de sauter de la voiture.

D'un pas sur, je quitte le trottoir, rentrant dans cet endroit que je connais par coeur à présent. Me dirigeant vers la chambre où il est branché. J'ouvre la porte, ayant la surprise de découvrir deux infirmières entrain de vérifier quelques informations avec le médecin qui m'avait parlé de son état en amélioration.

-Tout va bien ? je demande essayant d'avoir l'air sereine alors qu'en vérité j'ai peur de la réponse qu'il va me donner.

Il me regarde avant de me sourire.

-Oui oui, simple contrôle. Nous allons vous laisser, il hoche la tête avant de partir avec à la suite les deux femmes.

Je le regarde. Les machines font toujours le même bip infernal. Mais ce bip infernal me signifie qu'il est encore là, avec moi. Et ça, c'est le plus précieux des cadeaux.

-Alors mon Maty, je souris, c'est bientôt Noël ! J'espère que tu m'as prépare un joli cadeau, je double mon sourire. Moi je t'en ai préparé un, j'espère que tu vas adorer autant que je l'adore !

Je m'approche de son lit, m'asseyant à ses côtés.

-Et puis il faut tenir notre rituel de Noël ! Chocolat chaud avec gros plaides et film typique d'amour et de joie passant sur toutes les chaines possibles jusqu'à nous endormir l'un contre l'autre, hein ? Tu dois pas manquer ça ! je lui prends la main.