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Ce matin en me réveillant j'ai un horrible mal de tête. Je traine les pieds jusqu'à ma salle de bain pour y prendre un cachet afin d'arrêter ce tambourinement affreux. Puis m'attachant les cheveux en un chignon rapide je sors de ma chambre tout en bayant grossièrement, descendant les marches pour aller dans la cuisine. Samedi, premier jour des vacances ! Je prends une pomme dans le frigo et vais m'assoir comme à mon habitude sur un plan de travail. Les yeux à moitié fermer, je croque dans ma pomme en faisant le programme de ma journée dans ma tête. À midi j'ai rendez vous avec Liam. Il me reste un peu moins de trois heures d'après l'heure sur le four. Il faut aussi que j'appelle les filles pour savoir ce qu'elles font pendant ces vacances et si l'on pourra se voir. Ainsi que je dois aller voir Maty si j'en ai le temps. Finissant ma pomme, je jette son trognon dans la poubelle avant d'aller boire un verre d'eau. Une fois mon petit déjeuner finie, je remonte.

-Non, je n'ai pas eu de ses nouvelles.

La voix grave et froide de Willem attire mon attention. Je m'avance à pas de loup jusqu'à la porte de sa chambre qui est à demie ouverte. Les yeux grands ouverts, je l'observe faire des allers et retours dans sa chambre, au téléphone. Il a l'air enerver.

-Pourquoi ?

Je ne sais pas à qui il parle, mais il a l'air de le detester. Il a l'air comme ailleurs. Dans sa voix, une forme de haine et de dégout profond ressort.

-Non, je n'en ai clairement pas besoin ! il hausse le ton.

Si il me choppe entrain de l'espionner, je suis morte. Se serait dommage de retourner en froid tous les deux alors qu'on vient à peine de se « réconcilier » si je puis dire.

-Bah dis leur d'aller se faire foutre je signerai pas ce putain de papier ! Qu'ils aillent se le foutre au cul ! il commence a s'énerver de plus en plus.

Il se stoppe dans sa marche, la mâchoire contracter.

-Ecoute, je vais pas débattre milles ans, je ne signerai jamais leur merde de contrat. Ils vont payer, tous, les uns après les autres, j'en ai plus rien à foutre ! il recommence à faire les cents pas. Et si il le faut, je reviendrai moi-même leur faire payer, c'est clair là ? il crache son venin à travers son téléphone en pointant du doigt le vide.

Son visage est déformé par la colère. Il a l'air d'un autre homme, plus âgé. L'allure menaçante. La voix dure. Il fait peur.

-Dis leur d'aller se faire foutre ! Et toi aussi vas te faire foutre papa, ok ? C'est clair là ? il crie avant de raccorcher.

Il jette son téléphone au sol -ouille, prions pour ce pauvre mobile qui n'a rien demandé et qui se fait violenter- avant de s'assoir sur son lit, l'air désespéré. Je m'apprête à faire demi-tour, sauf que je suis rattrapée par une main puissante. Oh fuck !

-Dis moi que tu m'espionnes pas ?

Ses yeux lancent des éclaires. Il a l'air si méchant, si cruel. Ses prunelles habituellement vertes sont noires. J'ouvre la bouche pour repondre, mais la referme aussitôt.

-Je repete ma question : est-ce que tu as écouté ma conversation ?

Son ton est dure. Aussi dure que lorsqu'il parlait -à ce que j'ai compris- à son pere.

-Oui.

Pourquoi mentir ?

-Et tu peux pas juste t'occupes de ton cul une fois dans ta vie ? il me crache en pleine gueule.

-S'cuse moi monsieur le colereux, mais tu gueules comme si t'étais seul dans la maison ! Donc bon que je le veuille ou non, je t'aurai entendu ! je me défends.

DouceurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant