Chapitre 10

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****Bintou****

Je viens de la terrasse de la maison où je prenais l'un de mes nombreux bains donnés par mon marabout. Actuellement, Aboubacar est souvent à la maison. Donc je ne jette pas mon argent, je vois des résultats. C'est le moment de récompenser ma cousine d'ailleurs. Raby m'a montré que je peux continuer à avoir confiance en elle. Dès que le marabout a un gris-gris à me remettre, de jour comme de nuit, elle va prendre ça sans broncher. Ce n'est pas dans mes habitudes d'aller dans ce genre de quartier donc elle qui a l'habitude, elle y va. Et puis j'ai compris que ma belle-mère n'habite pas tellement loin de là. C'est vrai que j'ai réussi à séparer la mère et le fils, mais je ne dois pas bomber le torse. Il ne faut jamais tenter le diable par la queue. Je vais de marabout en marabout pour que cette situation dure, mais je sais que belle-maman aussi doit en ce moment chercher une solution pour annuler ce que j'ai fait. Elle n'est pas bête et elle sait qu'il y a du surnaturel dans le comportement de son fils. Elle ne m'a jamais apprécié et moi non plus. Depuis que sa petite-fille est partie vivre chez elle il y a maintenant plus de trois ans, on s'est vues qu'en de rares occasions. C'est surtout lors des fêtes religieuses que je fais l'effort d'aller là-bas avec un plat sinon je peux me passer d'elle. Les autres fois, c'est lors de cérémonies familiales. Elle joue dans ces occasions à l'hypocrite et je fais de même.

Je vais voir ma cousine dans sa chambre. Depuis qu'elle a amené ses enfants chez leur incapable de père, on respire mieux dans cette maison. Même mes enfants commençaient à se plaindre. Ses filles sont envahissantes et sans aucune éducation. Elles entrent dans une chambre comme au moulin et peut prendre tes affaires sans ton autorisation. Quand elle m'a dit qu'elle les amène chez leur père, j'ai failli sauter de joie. Elle pensait que Maodo allait venir la reprendre mais après des années de séparation, ce dernier a épousé une jeune femme. Je tape à la porte et elle me demande d'entrer.

Raby : Bintou ? Ça va ?

Moi : oui ça va juste que je voulais te donner un peu d'argent ?

Raby : pour le marabout ?

Moi : non du tout, c'est pour toi. Tu m'as énormément rendu service depuis que tu es ici. Tu n'as jamais divulgué aucun de mes secrets, tu es toujours à mes petits soins, me rendant service quand je veux. Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu fais pour moi.

Raby : si je ne te rends pas service, pour qui le ferai-je ? Tu es non seulement une parente, mais tu es ma plus que sœur. Quand toutes les portes se sont fermées devant moi, tu as été la seule à m'ouvrir un espoir avec mes filles. Je n'ai encore rien fait pour toi, il suffit juste d'en émettre l'idée et tes désirs seront des ordres.

Moi : tu pouvais être ingrate car tu n'es pas la seule que j'ai aidée dans cette vie mais tu es la seule à être reconnaissante. Je ne te le dis pas souvent mais MERCI.

On continue de discuter un moment avant de se séparer dans la bonne humeur.

****Aboubacar Diop****

Moi : il est temps que je rentre à la maison.

Elle : pourquoi te dépêcher de rentrer ? Il n'est que vingt heures.

Moi : je sais mais je ne veux pas éveiller les soupçons de Bintou. Tu la connais mieux que moi et tu sais ce dont elle est capable.

Elle : elle compte sur le mystique et maintenant, elle ne peut plus t'atteindre. Je ne sais pas pourquoi tu n'as jamais songé à te protéger mystiquement ? Avec le monde où nous vivons, il faut savoir prévenir que guérir.

Moi : tu sais ma mère n'a jamais été portée sur ces choses donc c'est naturellement normal que je ne sois pas si porté sur ces choses.

Elle : ta femme va te tuer mystiquement et tu n'auras même pas le temps de comprendre.

Rends-moi mon enfant!!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant