Chapitre 18

278 58 5
                                    


****Bintou Kama****

Je tape à la porte à me faire mal aux mains mais personne ne répond. C'est sûr que je ne me suis pas trompée d'adresse car pas plus tard qu'hier, j'étais ici. La vieille femme que je trouvais toujours devant la maison me regarde comme si elle avait affaire à un extraterrestre. Je n'ai jamais cherché à faire amie-amie avec elle et ce n'est pas aujourd'hui que je commencerais.

La femme : tu cherches quelqu'un ?

Moi : non je joue comme tu peux le constater.

La femme : je voulais aider mais puisque tu le prends ainsi, bonne chance.

Je continue de taper mais au bout d'un moment, il faut se rendre à l'évidence : il n'y a personne ici. Je tire un banc qui trainait par là et m'y pose et c'est là que me trouve la voisine de celui que je cherche.

La voisine : bonjour madame.

Moi : bonjour.

La voisine : je t'ai déjà vu ici mais c'était avec Assane.

Moi : oui c'est moi.

La voisine : il ne t'a pas dit qu'il a déménagé ?

Moi d'un air étonné : déménagé ? Non. J'étais là hier et il ne m'a rien dit.

La voisine plus étonnée que moi : et pourtant c'est depuis la semaine passée qu'il m'a dit qu'il va déménager et hier nuit, il a pris le peu de bagages qu'il avait ici et est parti. D'ailleurs il a donné son lit, le matelas et la petite armoire à la vieille dame qui habite avec nous.

Moi : non il n'ose pas me faire ça.

La voisine : faire quoi ?

Moi : partir avec mon argent !

La voisine : ton argent ?

Moi : oui beaucoup d'argent. Qu'est-ce que je vais dire à l'association ?

La voisine : madame je ne comprends pas ce que tu dis.

Moi(en détresse et hystérique) : personne ne peut comprendre. Eh Assane m'a tuée ! Assane a foutu la honte sur moi.

Elle me regarde comme si elle avait affaire à une folle et c'est ce que je suis en ce moment. Je quitte la maison et sort. Je monte dans le premier taxi que je trouve.

Le chauffeur : je te dépose où madame ?

Moi : n'importe où, même en enfer si tu peux.

Il roule un moment avant de me dire que je suis arrivée à destination. Je regarde autour de moi et vois qu'il m'a amené à la plage.

Le chauffeur : l'enfer est trop loin pour moi madame. Ici tu auras le temps et l'occasion de réfléchir. C'est trois mille la course.

Je lui remets son argent et sort pour m'asseoir sur un rocher. Les vagues viennent jusqu'à mes pieds et me les rafraichissent. Je suis dans la merde jusqu'au cou.

****Flashback****

Je sors du supermarché avec mon chariot qui est plein à craquer. Un jeune homme qui sortait lui aussi et tenant un petit sachet me propose son aide et j'accepte volontiers. Il pousse le chariot jusqu'à ma voiture et m'aide à décharger les produits dans le coffre.

Moi : merci jeune homme. Je ne savais pas qu'il y a des hommes galants sur cette terre.

Lui : comme tu le vois madame, il y en a. mais toi tu ne dois pas avoir ce problème puisque les hommes doivent tous être à tes pieds.

Rends-moi mon enfant!!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant