****Soukeyna Barro****
Ma discussion avec ma fille Mariama m'a fait réfléchir. Oui j'ai pensé à beaucoup de choses. J'ai pensé à ce que j'ai fait de la vie de ma belle-fille et par ricochet la vie de mon fils. Il n'est plus là et c'est ce qui me fait le plus mal car je ne peux plus lui présenter mes excuses. Ils méritent tous les deux des excuses de ma part. Mame Diarra est certes à l'extérieur du pays mais si je me décide à savoir où et un contact à elle, je le saurais inchallah. J'ai trois filles et si quelqu'un s'amusait à faire de leur vie ce que nous avons fait à ma belle-fille, je ne sais pas comment je réagirais mais ce qui est sûr, c'est que ça ne sera pas belle à voir ma réaction. Parmi mes trois filles, celle qui m'a toujours posé problème est Ngara. Déjà bébé, elle passait la majeure partie de la nuit à pleurer. Elle était difficile et elle a grandi avec ce caractère. Dès qu'elle voulait quelque chose, elle devait coute que coute l'obtenir. C'est d'ailleurs ce qui a gâché ses études. Elle avait une fille de sa classe qu'elle fréquentait beaucoup. Le plus souvent, c'est elle qui se déplaçait pour la voir. Cette fille était issue d'une famille aisée et elle avait tous les accessoires de jeune fille chez elle, les derniers tissus sortis dans le marché, sacs et chaussures n'en parlons pas. Donc dès qu'elle a commencé à fréquenter cette fille, ma fille a complétement changé. Elle ne voulait plus porter les habits de friperie qu'on pouvait lui acheter son père et moi. Et un beau jour, elle a dit qu'elle a honte d'aller à l'école avec ce qu'elle a. on pensait à une crise passagère et c'est ainsi qu'elle a quitté les bancs d'école. Elle a connu deux mariages et les deux mariages se sont soldés par des divorces.
Ma deuxième fille s'appelle Adja. Elle est la gentillesse personnifiée mais facilement manipulable. Ce dernier caractère c'est surement de moi qu'elle en a hérité ce qui fait que Ngara a toute sa vie disposé de nos vies comme elle veut. Adja est diplômée dans une école de santé et elle est sage-femme d'état. Mais elle aime trop la facilité raison pour laquelle elle ne cherche même pas de stage, se contentant de collectionner les petits amis.
Ma dernière fille est Mariama. Elle est encore étudiante mais c'est l'autre satisfaction de mes enfants (l'autre est Khadim). Malgré son jeune âge, elle est mure et intelligente. Ce n'est pour rien qu'elle était l'amie de son frère. Elle m'aide beaucoup dans la maison et depuis la mort de son frère, elle essaie tant bien que mal de me venir en aide côté financier et dans les travaux de la maison. Elle travaille en dehors de ses heures de cours et ceci même avant la mort de mon fils. Elle a toujours voulu son indépendance et ne compte que sur ses études et sa détermination pour y parvenir. Son fiancé parle de mariage mais elle veut attendre la fin de ses études ou au moins avoir une petite quelque chose avant de s'engager dans un ménage.
Depuis notre discussion Mariama et moi, je fais attention à des choses dont je ne prenais même pas en compte. Pour commencer, je suis allée saluer nos nouveaux voisins et se présenter par la même occasion. Du vivant de mon fils, je n'ai jamais pensé mettre les pieds chez mes voisins à moins qu'ils aient un décès. Je le reconnais, j'étais snobe et la vie m'a ramené sur terre et de la plus mauvaise des manières.
Toujours dans mes résolutions, j'ai convoqué mes filles aujourd'hui pour avoir une discussion franche avec elles.
Moi : je vous ai réuni pour avoir une petite discussion avec chacune de vous et puisque je ne compte pas me répéter, j'ai créé cette réunion.
Ngara : tu nous fais peur. Depuis qu'on a déménagé ici, tu t'es complétement métamorphosée. J'arrive à peine à te reconnaitre.
Adja : je disais la fois passée à Mariama qu'on a changé notre maman à notre insu.
Moi : si avec tout ce qui s'est passé dernièrement dans nos vies je ne change pas, c'est sur donc que je ne suis pas humaine. Pour commencer, l'avocat de votre frère m'a appelé depuis la semaine passée pour me parler de son testament. Il a laissé entre autres quelques bien qu'il a réparti entre sa femme, ses deux enfants et moi.
