Chapitre 15

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Fred gara la voiture le long du trottoir, d'un quartier résidentiel. Il éteignit le moteur et observa la maison devant lui, une belle maison familiale avec quelques jouets d'enfants à l'extérieur. Fred souffla et observa Alice qui regardait dehors et avait les larmes aux yeux. Il lui prit la main et elle tourna la tête vers lui.

- Tu es prête ? demanda-t-il en serrant sa main.

- On n'est jamais prêt pour ce genre de choses.

- Je peux y aller tout seul, si tu veux.

- Non, répondit-elle doucement. Je vais venir, c'est juste que. Alice s'arrêta au milieu de sa phrase et tourna la tête vers la maison.

- C'est juste que quoi, Alice ? demanda-t-il en serrant sa main une nouvelle fois.

- Il a le même âge qu'Emma, répondit-elle la gorge nouée toujours en regardant la maison.

- Je sais, dit-il en passant une main sur sa joue.

- Ça aurait pu être elle Fred, dit-elle en laissant couler quelques larmes.

- N'y pense pas, dit-il en essuyant ses joues.

Ils restèrent quelques minutes à se regarder, puis ils finirent par sortir de la voiture. Alice se racla la gorge, et suivit Fred qui était déjà dans l'allée qui menait vers la porte d'entrée. Fred attendit qu'Alice se positionne à côté de lui pour sonner. Ils entendirent du bruit derrière la porte, Alice regarda rapidement son époux avant qu'une femme d'une trentaine d'années n'ouvre la porte. Alice l'observa, elle avait les yeux rouges et de nouvelles larmes envahirent ses yeux. Elle était blonde aux yeux verts, et portait un jean accompagné d'un pull de couleur prune. Elle semblait dévasté.

- Madame Mitchell. Cette dernière hocha la tête. Commandant Marquand, dit Fred en montrant sa carte. La jeune femme regarda Alice qui n'avait pas parlé.

- Vous avez retrouvé mes enfants ? demanda-t-elle la voix pleine d'espoir.

- Oui madame, répondit Fred. Le soulagement se lut sur le visage de la jeune femme.

- Ils vont bien ? Ils sont où ? Je peux les voir ?

- Madame Mitchell, je suis désolé, dit le commandant.

Alice regarda la femme dont le visage se décomposa au fur et à mesure que l'information fit son chemin dans sa tête. Une femme d'une soixantaine d'années fit son apparition derrière elle, et la rattrapa alors qu'elle allait tomber au sol. Alice regarda Fred qui maintenait la jeune femme, et l'aida à entrer dans la maison. Elle entra à son tour, et rejoignit le trio dans le salon. Elle regarda autour d'elle et vit plusieurs photos des enfants, ils étaient bien dans la bonne maison. Elle s'installa à côté de son époux qui commençait à poser des questions.

- Votre mari n'est pas là ?

- Non, il est en déplacement en Alsace, mais je l'ai appelé, et il doit rentrer, dit-elle en attrapant le verre que l'autre femme lui tendait. Merci maman, la remercia-t-elle.

- Ma fille et son mari sont en instance de divorce.

- Pensez-vous que votre époux ait pu faire du mal à vos enfants ?

- Non Marc, jamais. On se sépare parce qu'on ne s'aime plus, mais ça n'a rien à voir avec les enfants.

- Vous avez des ennemis ? Votre époux travaille pour une grande entreprise de cosmétiques, peut-être a t-il des ennemis ?

- C'est vrai que l'entreprise pour laquelle travaille mon mari n'est pas appréciée, mais je ne vois pas non. Et moi, je suis enseignante.

Le commandant continua de poser de nombreuses questions pour avoir le plus d'informations possibles. Alice se leva, et se dirigea vers la cuisine où était la mère de Madame Mitchell. Elle se racla la gorge alors que celle-ci était dos à la juge. Elle se tourna, et lui fit un petit sourire.

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