Chapitre 40

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Alice appliqua de la crème sur son corps, elle toucha la cicatrice de sa césarienne du bout des doigts. Un sourire se dessina sur ses lèvres, puis elle quitta la chambre. Elle traversa la salle et passa la baie vitrée. Elle était pieds nus et avait mis une robe légère.

- Emma, recule-toi un petit peu, s'il te plaît.

- Je ne suis plus un bébé, tu sais, dit-elle sans se retourner.

Alice sourit et s'avança vers les transats. Elle attrapa un verre qui était posé sur le plateau et but une gorgée. Elle se pencha et posa un baiser sur les lèvres de son époux, il la regarda en souriant.

- J'aime bien cette robe, dit-il en la tirant vers lui. Mais, je préfère quand tu ne l'as pas du tout.

- Tu viens mon amour, dit Alice en prenant son fils dans les bras.

- Tu vas où ?

- Le mettre au lit, répondit-elle en se tournant vers la maison.

Alice monta les escaliers et posa son fils, qui venait d'avoir deux ans, dans son lit. Elle l'embrassa, et alluma le baby phone. Elle referma la porte derrière elle, puis retourna en bas pour rejoindre le reste de sa famille. Alice observa Fred qui était maintenant devant la piscine et qui avait Amélia sur ses jambes. Elle regarda Emma qui fit un saut en éclaboussant son père et sa sœur.

Alice avait été jugée pour le meurtre du capitaine Devraux quelques années auparavant, aucune charge n'avait été retenu contre elle, la légitime défense ayant été prouvé. Elle avait repris son poste de juge au Palais de Justice quand Amélia entra à l'école. Victor en fut très heureux, il en avait marre de changer de juge tous les six mois.

Alice voyait un psychologue depuis le retour de Fred à la maison, les premières séances avaient été les plus dures, parler de son vécu et surtout ce qu'elle ressentait était difficile. Alice n'avait jamais été une personne qui se confiait facilement. Mais elle avait besoin de cela pour pouvoir de nouveau rependre une vie normale. De ne plus être effrayé à chaque fois que quelqu'un frappait à la porte, ou quand une personne posait une main sur elle. Et puis, elle voulait de nouveau retrouver une relation intime avec son époux. Il lui avait fallu de longs mois avant de pouvoir faire l'amour avec Fred. Elle avait tellement honte de ce qu'elle avait fait, même si rien de tout cela n'était de sa faute. Fred avait été là pour elle et il avait été aussi très patient, elle ne le remercierait jamais assez pour cela.

Fred avait repris une fois sa rééducation terminée, il avait passé un peu de temps avec sa famille, mais il en avait vite eu marre de rester enfermé chez lui. Il avait tout d'abord repris à mi-temps, pour aider Alice avec les filles, puis avait repris à plein temps, quelques mois plus tard.

Alice sursauta quand une main se posa sur sa taille. Elle tourna la tête et rencontra le sourire de son époux. Il posa un baiser sur sa joue et la tourna pour qu'elle soit face à lui.

- Tu es rêveuse ? demanda-t-il en replaçant une mèche de cheveux.

- Je pense à ce que l'on a vécu, répondit-elle en posant sa main sur ses cicatrices. Il lui prit la main qu'il embrassa.

- N'y penses plus. Tout ça, c'est du passé, tu le sais, dit-il en entrelaçant leurs doigts.

Alice sourit et posa sa tête contre le torse de Fred. Ce dernier l'encercla de ses bras et l'embrassa sur le haut du crâne. Il jeta un rapide coup d'œil vers ses filles qui jouaient dans la piscine.

Cinq ans que ce cauchemar était terminé, et pourtant Alice faisait encore de nombreux cauchemars qui la réveillaient toutes les nuits, malgré ses séances chez son psychologue. Il caressa son dos.

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