Chapitre 30

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Alice arriva rapidement devant la brigade, elle tenta de calmer sa peur qui s'était faite beaucoup plus grande lors du trajet. Elle ouvrit la porte puis attrapa Emma sur le siège arrière. Elle embrassa doucement sa fille sur la joue, et la serra contre elle. Alice avait besoin de courage pour affronter ce qu'il se passait à l'intérieur. Elle avait peur, que Fred ait fait une bêtise. Elle prit plusieurs inspirations avant de finalement entrer dans le bâtiment. Un pressentiment la prit pendant qu'elle parcourait les couloirs. La brigade semblait bien silencieuse. Elle s'avança doucement vers les portes battantes, et les ouvrit. Elle regarda deux officiers qui se trouvaient derrière les portes. Elle vit sur leurs visages que quelque chose n'allait pas. Elle se fraya un chemin entre tous les policiers qui se tournaient en la voyant. La peur, qu'elle avait en elle, se fit plus intense. Elle réussit à passer tous ses collègues, et posa son regard sur la vision d'horreur devant elle. Son mari était au sol en train de braquer une arme sur son meilleur ami, Djibril était à côté de lui et semblait vouloir l'apaiser. Pourquoi personne ne faisait rien pour les stopper ? Alice remonta sa main sur la tête de sa fille qu'elle incita à caler dans son cou.

- Ferme les yeux mon amour, chuchota-t-elle à sa fille.

- Pourquoi ? demanda-t-elle dans son cou.

- Juste, ferme les yeux Emma.

Emma ne posa pas de questions, et ferma les yeux comme lui avait demandé sa maman. Alice s'avança doucement vers son époux qui ne semblait pas la voir. Elle passa à côté de lui et se plaça à côté de Djibril. Elle posa une main sur son épaule, Kadiri leva la tête et regarda la juge.

- Tu vas aller avec tonton Djibril Emma d'accord, murmura Alice.

- Je veux rester avec toi.

- Je sais, mais j'ai besoin de parler à papa.

- D'accord, répondit Emma en soupirant.

- Tu gardes toujours tes yeux fermés, d'accord.

- Oui, maman.

Alice lui caressa les cheveux, l'embrassa doucement sur le crâne et la passa à Djibril. Kadiri cala Emma contre elle, fit un signe de tête à Alice puis quitta la brigade sous le regard de ses collègues. Alice ferma les yeux et respira longuement avant de les ouvrir. Elle regarda Fred et des larmes lui montèrent aux yeux. Elle savait que tout ceci allait arriver. Elle savait très bien que Fred ne pourrait pas passer outre. Elle savait qu'il allait le tuer. Elle devait le convaincre de ne pas le faire. Tout était de sa faute, si seulement elle avait réussi à se taire. Alice essuya rapidement ses joues, puis s'agenouilla à côté de Fred et son violeur.

- Fred, appela-t-elle doucement.

Fred avait toujours son regard fixé sur Benji, il voulait tellement presser la détente, mais quelque chose en lui l'en empêchait, et il ne savait pas pourquoi. Il avait toujours un sourire sur les lèvres et cela le mettait tellement en colère. Djibril ne semblait plus être ici, il voyait bien qu'une autre personne avait pris sa place, mais sa colère était tellement grande qu'il ne pouvait distinguer qui s'était. Il entendait une voix familière l'appeler plusieurs fois, mais il ne la reconnaissait pas. Il sentait son sang bouillir dans ses veines, il voulait faire souffrir Benji comme il avait fait souffrir Alice. Fred tenta de se concentrer sur la voix qui l'appelait. Une main, qu'il reconnut, se posa sur son bras.

- Fred, s'il te plaît regarde-moi, dit Alice.

Elle semblait l'avoir vu réagir quand elle l'avait touché, mais elle n'en était pas sûre. Alice s'approcha un peu de son époux, et donc de son violeur. Elle tenta d'éviter de regarder Benji, qui semblait s'amuser de la situation. Alice retira la main du bras de son époux pour la poser contre sa joue.

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